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L'efficacité du recours pour excès de pouvoir au Sénégal.


par Diacarya Coly
Université Alioune Diop de Bambey - Master II en droit public, option Administration publique 2020
  

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Première partie : L'emphase de l'efficacité du REP

Le REP n'est pas une simple illusion ou encore un luxe pour les administrés. Il les permet bien entendu de combattre l'arbitraire administratif. Ainsi, l'analyse de l'efficacité du recours pour excès au Sénégal doit être orientée essentiellement sur les garanties offertes aux requérants dans le cadre de ce recours. Ces garanties lui sont généralement octroyées par le juge et le législateur. Elles sont relatives à une large recevabilité du REP et un examen satisfaisant de la requête d'annulation. C'est aussi dire par là qu'elles constituent les traits caractéristiques de l'efficacité du REP.

Chapitre 1 : La largesse de la recevabilité du REP

Le travail du juge saisit aux fins d'annulation commence par l'examen de la recevabilité du recours. Celui-ci ne doit pas se permettre de statuer au fond sur n'importe quelle requête sous peine d'appauvrir ce recours. Toujours est-il qu'il doit admettre largement le recours dans un souci d'efficacité. A ce propos, on note une extension des actes administratifs susceptibles de REP et un assouplissement des règles relatives à la forme du recours.

Section 1 : L'extension des actes administratifs susceptibles de REP

Les actes administratifs contestables en excès de pouvoir sont essentiellement consacrés par le juge et le législateur. Ils augmentent de plus en plus dans un souci d'efficacité du recours. L'application de la technique de l'acte détachable vient à cet effet étendre le champ d'application de ce recours. De même, ce dernier trouve son élargissement du fait qu'il est recevable à l'égard de certains contrats et aussi grâce à la consécration des circulaires impératives.

Paragraphe 1 : La recevabilité du REP à l'égard des actes détachables

Les actes détachables permettent d'atténuer la règle d'absence de recours parallèle en admettant la recevabilité du REP contre des actes dont l'opération principale à laquelle ils sont rattachés relève de la compétence d'une autre juridiction que celle compétente en excès de pouvoir. Ainsi, «la notion d'acte détachable se fonde sur le fait que la plupart des opérations administratives exigent la succession de divers actes dont certains, bien que participant à la réalisation de l'opération, peuvent néanmoins être isolés sans porter atteinte à l'unité de cette dernière. De tels actes qui ne forment pas avec l'ensemble de l'opération un bloc-individuel et qui par conséquent peuvent être séparés sont susceptibles de faire l'objet de recours contentieux distinct de

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l'opération globale 28». Les hypothèses d'actes détachables essentiellement rencontrées concernent trois catégories d'actes : les actes détachables du contrat, les actes détachables des actes de gouvernement et les actes détachables des opérations électorales.

A : Les actes détachables des opérations contractuelles

Les actes détachables du contrat sont une catégorie d'acte administratif distincte du contrat administratif. A cet égard, le juge de l'excès de pouvoir ne doit pas prononcer une fin de non recevoir lorsqu'il est saisi aux fins d'annulation de ces actes en soulevant éventuellement l'exception de recours parallèle. Certains actes détachables du contrat ont fait l'objet d'une énumération précise par le législateur. Ce sont principalement les actes prévus à l'article 140 de la loi N°2006-16 du 30 juin 2006 modifiant la loi n°65-61 du 19 juillet 1965 portant code des obligations de l'administration. Aux termes de cet article : « les actes détachables du contrat peuvent faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir devant le conseil d'Etat. Sont notamment détachables du contrat : 1. l'autorisation de contracter ; 2. la décision de contracter ou de ne pas contracter ; 3. L'opération d'attribution ; 4. l'approbation du contrat »29(sic). Dans cet article, il est retenu que les actes détachables ne peuvent être portés que devant le conseil d'Etat, or, à l'heure actuelle c'est la cour suprême qui est compétente en matière d'excès de pouvoir.

Ces actes détachables concernent principalement ceux édictés antérieurement au contrat. Ils son édictés par l'autorité administrative précédemment au contrat administratif en vue de sa réalisation. De ce fait, ils peuvent être distingués de ce dernier et, en conséquence, ils peuvent être contestés en excès de pouvoir. En dehors de ces cas expressément cités, d'autres actes détachables du contrat susceptibles de REP ont été consacrés par le juge. Il en est ainsi des actes individuels concernant un agent non fonctionnaire soumis en principe au code du travail lorsqu'ils sont détachables des relations contractuelles30. Pour une large ouverture du recours, d'autres actes détachables ont été consacrés par le juge. Ce sont principalement les actes détachables des opérations électorales et des actes de gouvernement.

28 JOSEPH (ISSA-SAYEGH) et LAPEYRE (Charles), « Techniques juridiques », 1981, p.346.

29 Article 140 de la loi N°2006-16 du 30 juin 2006 modifiant la loi n°65-61 du 19 juillet 1965 portant code des obligations de l'administration, J.O. N°6291 du Samedi 5 Août 2006.

30 CS, arrêt N°7 Babacar Lo et Abdou Salam Diallo C/ Etat du Sénégal. Cité par BOCKEL (Alain), Recueil de jurisprudence administrative sénégalaise 196-1974, p.36

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