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Facteurs associés à  l'opération de la surveillance épidémiologique dans la région du sud-Cameroun.


par Jean NDIBI ABANDA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master en Santé publique option: épidémiologie 2019
  

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4.1.2. Sous-partie b : Données des responsables des districts de santé

4.2.1. Thème 0:données sociodémographiques

Nous avons conduit dix entretiens auprès de dix responsables de districts de santé. La saturation a été atteinte après cinq interviews. ll en ressort les informations suivantes.

Tableau 5 : Profil des participants des équipes cadre des districts

Informateurs

Sexe

Age

Ancienneté dans la fonction

Statut

matrimonial

Qualification professionnelle

Poste de responsabilité

Informateur 1

Féminin

52 ans

8 ans

Mariée

Infirmière Brevetée

CBS

Informateur 2

Masculin

42 ans

7 ans

Célibataire

IDE

CBS

Informateur 3

Masculin

48 ans

4 ans

Marié

Médecin

CSSD

Informateur 4

Masculin

32 ans

1 an

Célibataire

ITGS

CBS

Informateur 5

Masculin

40 ans

6 ans

Marié

Infirmier Principal

Chef Bureau Partenariat

 

De ces données, nous faisons des remarques suivantes :

quatre (04) informateurs sur (05) cinq sont de sexe masculin ;tous ont ateint une maturité d'esprit soit 32 ans pour le plus jeune ;une seule personne comptabilise 01 an dans le poste de surveillant épidemiologique ; tous les informateurs occupent un poste strategique dans la prise de décision au niveau du district de Santé. Position qui les met en contact avec les responsables des bassins de production des données épidemiologiques ; quatre (04) informateurs sur cinq(05) sont juridiquement et techniquement compétents . Ils possèdent une expertise clinique.

NDIBI ABANDA Jean, Maitre en Santé Publique Option Épidémiologie

Université Catholique d`Afrique Centrale /École des Sciences de la Santé 58

Facteurs associés à l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique dans les Districts de Santé de la région du Sud-Cameroun

Ces remarques montrent qu'il existe un potentiel qu'il convient d'entretenir pour atteindre des objectifs de santé escomptés.

4.2.2. Thème I : facteurs organisationnels

Item1: Pourriez-vous nous parler de l'organisation de votre système de surveillance épidemiologique, ainsi que vos strategies en matière de surveillance ?

Informateurs Réponses

Informateur 1

Informateur 2 Informateur 3 Informateur 4 Informateur 5

«....nous avons 22 FOSAsous surveillance, reparties par priorité...les hautes priorités sont visitées une fois par semaine, les moyennes deux fois par mois et les sites de faibles priorité une fois par mois. nous visitons aussi les tradi-therapeute, donc les sites sont aussi classés en deux priorités :moyenne et faible classés en fonction du taux de fréquentation et de la specialisation du tradi-therapeute...»

«...l'organisation du système de surveillance dans notre district n'est pas différent des autres DS, c'est peut-être les stratégies qui diffèrent. Nous attendons les rapports des FOSA chaque lundi matin et avant le 05 de chaque mois.Nous designons les points focaux surveillance dans chaque fosa...»

«Bon la surveillance épidemiologique a deux aspects : Il y'a d'abord la SBE qui est universelle, elle n'est pas sectorielle. C'est une surveillance communautaire.Elle est vraiment porteuse parcequ'elle nous permet d'avoir les signauxde manière instantanée...la SIMR qui se fait de manière routinière et passive dans les fosa.»

«...Ici, la surveillance se fait à deux niveaux.La SBE en communaute..., et la SIMR qui se passe dans les Fosa. Les cas sont notifiés au niveau du DS...nous analysons statistiquement les données et suivons leur évolution dans le temps, pour surveiller les seuils des maladies... ensuite les rapports sont acheminés a la DRPS..»

«Pour le système de surveillance épidemiologique, nous avons 27 fosa repartiesen niveau de priorité dont 04 de haute priorité, 08 de moyenne et le reste de faibles priorité. Pour ce qui est des stratégies, nous les visitons respectivement une fois par semaine, deux fois par mois et une fois tous les mois»

C'est la recherche des méthodes mises en place pour remplir ses missions. Ces méthodes feront l'objet d'une évaluation. Il s'agit surtout de voir les différents circuits d'intervention et de communication des

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Facteurs associés à l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique dans les Districts de Santé de la région du Sud-Cameroun

resultats au sein de l'organisation.Tous les districts de santé ont élaborédes strategies en fonction des objectifs fixés.

Item 2:Parlez nous de la Promptitude et la Complétude dans votre DS ?

Informateurs Réponses

Informateur 1

«Vraiment ici au district, notre promptitude peut se situer à 90 %. Parceque nous faisons la coordination avant le 05 de chaque mois et tout le monde apporte ses rapports. Pour la complétude, bon!! Elle est à80 % dans les sites de hautes et moyenne priorité alors qu'elle se situe à70 % pour les faibles priorités»

Informateur 2

«Nos promptitudes et complétudes ne sont pas bonnes. Elles n'atteignent pas 100 % durant les sept premiers mois»

Informateur 3

« Je n'ai pas de chiffres en tête, mais, je peux simplement vous dire que nos promptitudes et complétudes sont toutes au vert citron. Bien évidemment le challenge est d'aller au vert foncé»

Informateur 4

«À ce niveau, nous disons pour parler de promptitude, le district étant essentiellement rural, et enclavé, il est donc non accessible au réseau électrique et téléphonique, les responsables ne peuvent pas transmettre les rapports par téléphone. Ce qui fait que la promptitude est de 15%, et la complétude de 69% pour jusqu'à la 29ème semaine épidémiologique c'est-à-dire le septième mois. »

Informateur 5

«Par rapport à la promptitude nous sommes à48 %, et une complétude de 86 %»

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La promptitude renvoie aux délais requis et prescrits pour l'achéminement des informations collectées. La complétudequant à elle désigne la totalité des informations devant être acheminées au niveau appropriés. Ces indicateurs ne sont pas bonnes dans l'ensemble. En effet, lors des differents entretiens,l'informateur 4 d'un district de santé,«A ce niveau, nous disons pour parler de promptitude, le district étant essentiellement rural, enclavé et donc non accessible au réseau électrique et téléphonique, les responsables ne peuvent pas transmettre les rapports par téléphone. Ce qui fait que la promptitude est de 15%, et la complétude de 69% pour jusqu'à la 29 ème semaine épidémiologique c'est-à-dire le septième mois. »

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Item 3 :Comment jugez-vous la qualité des données collectées dans votre district de santé ?

Informateurs Réponses

Informateur 1

Informateur 2

Informateur 3

Informateur 4

Informateur 5

« les données que les fosa apportent au DS, ont beaucoup de problèmes. Parfois ils ne remplissent pas tous les espaces cela nous fait perdre certaines informations»

«puff! Hélas, Pour être honnête, les données collectées dans nos fosa ne sont pas très bonnes. Les responsables les remplissent peut-être avec beaucoup de précipitation, je me dis. Parfois, il y'a des espaces vides, et des informations non exploitables»

« Les données collectées aussi bien dans le cadre de la SBE que dans la SIMR ont beaucoup de problèmes surtout sur leur versant qualité. Cela commence par une forte proportion de données manquantes et ensuite les incohérences. Nous essayons évidemment tant bien que mal d'inverser la tendance »

«pour ce qui est de la qualité des données, nous pouvons dire que c'est un problème qui s'améliore. Il y'a tout de même quelques soucis. Certains oublient de mentionner la semaine épidémiologique, d'autres, le nom de la formation sanitaire qui transmet le rapport et la notification zéro»

«En ce qui concerne la qualité des données, 36 % sont de mauvaise qualité, 28 % seulement sont bonnes et le reste est acceptable. Cette mauvaise qualité fait allusion à un mauvais rapportage, à la discordance, et les données manquantes, qui se vérifient par l'absence de la notification de la mention zéro»

On parle de«données de qualités »lorsque celles-ci peuvent fournir une information épidemiologique fiable, valide et donc utile pour la prise de decision opérationnelle ou stratégique. Les données collectées dans les FOSA sont diversement appréciées. L'informateur 4 «Pour ce qui est de la qualité des données, nous pouvons dire que c'est un problème qui s'améliore...»propos opposés à ceux del'informateur 5, qui estimeque «En ce qui concerne la qualité des données, 36 % sont de mauvaise qualité, 28 % seulement sont bonnes et le reste est acceptable. Cette mauvaise qualité fait allusion à un mauvais rapportage, à la discordance, et les données manquantes, qui se vérifient par l'absence de la notification de la mention zéro».

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Facteurs associés à l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique dans les Districts de Santé de la région du Sud-Cameroun

Item 4 : Parlez-nous du personnel à votre disposition pour les activités de survaillance surveillance épidémiologique.

Informateurs Réponses

Informateur 1

« Certains personnels ne maitrisent pas l'importance de la surveillance, ils la jugent comme inutile et un perd-temps. Ce personnel ne s'implique pas vraiment, mais nous essayons de les brieffer chaque fois lors des supervisions ...même comme cela ne change pas vraiment»

Informateur2

«...le personnel qui est à notre disposition n'est pas qualifié, nous avons pour les trente fosa à peine huit IDE comme chef de CSI, la plupart des chefs de CSI sont les A.S et ATMS. Ce qui rend la compréhension des défis et les enjeux difficiles »

Informateur3

«le problème du personnel est un challenge au Cameroun actuellement. Le personnel se fait de plus en plus rare...La norme voudrait que pour les besoins d'efficience, un personnel qualifié pour 1000 habitants mais actuellement, nous sommes à un personnel pour 7000habitants vous comprenez que le déficit est énorme»

Informateur4

« ...le personnel de la surveillance est constitué des ASC qui travaillent en communauté...des professionnels de santé qui sur le plan qualitatif, sont vieillissants et retraité pour la plupart chez qui l'implication et l'engagement s'amenuisent. sur le plan quantitatif, il y'a une insuffisance énorme.»

Informateur5

«Par rapport à la situation du personnel sur le terrain, vous aller constater que la majorité des fosa est dirigée par un personnel très peu qualifié dont la feuille de route est largement au-dessus de leur qualification et de leur compétence. Nous avons sur vingt-sept fosa, 12 IDE comme chef de centre, le reste les aides-soignants, les infirmiers Brevetés, et les ATMS comme chef de centre »

NDIBI ABANDA Jean, Maitre en Santé Publique Option Épidémiologie

Université Catholique d`Afrique Centrale /École des Sciences de la Santé 62

Le personnel devrait avoir à la fois la compétence juridique et technique.En convoquant l'article 104 : (1) du Décret No 2013/093 du 03 Avril portant organisation du Ministère de la santé Publique, la Sous-Direction du Développement des Ressources Humaines est chargée entre autre : de la gestion prévisionnelle des effectifs;du suivi de l'adéquation formation/emploi, et l'adéquation Profil/Poste detravail. Les données nous montrent une insuffisance en personnel, ainsi que la non-qualification de l'existant.

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Item 5 :Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en matière de surveillance épidémiologique?

Informateurs Réponses

Informateur 1

«Comme difficultés, Il y'a beaucoup plus de problèmes au niveau de la logistique, donc les moyens de deplacement. Le fait que Certains personnels n'intègrent pas l'importance de la surveillance dans leurs activités nous dérange aussi. Certains ASC n'ont pas de téléphone pour la transmission des signaux»

Informateur 2

«Nous sommes dans un district essentiellement rural, ce qui pose les problèmes d'accessibilité, vous pouvez avoir un cas qui demande le prélèvement mais vous ne parvenez pas. Nous faisons une supervision par opportunité et non par planification. Nous ne visitons pas les fosa par niveau de priorité comme prévu, mais lorsqu'une occasion opportunité se présente à cause du manque de moyen»

Informateur 3

«les difficultés sont énormes vous vous en doutez bien. Comme je le disais tout à l'heure, la surveillance implique la SBE et la SIMR, que ce soit l'une ou l'autre cela demande beaucoup de descente sur le terrain. Maintenant les moyens financiers ne suffisant pas, cela rend difficile la mise en oeuvre des activités. Couplé au manque de la ressource humaine qualifiée et la logistique»

Informateur 4

«il existe plusieurs difficultés. Le DS comptent 57 fosa, cela rend difficiles les supervisions surtout qu'il y'a un réel problème de ressources financières. Figurez-vous que 18 % de fosa tirent le DS vers le bas, elles ne transmettent pas les rapports malgré tous les rappels à l'ordre et les lettres d'observation. Le problème de réseau téléphonique aurait pu résoudre la difficulté de l'enclavement, malheureusement, il est absent dans la plupart des aires de santé »

Informateur 5

«il y'a d'abord l'éloignement des fosa et l'enclavement. Non seulement elles sont éloignées, elles sont enclavées. Le manque de matériel roulant est un problème, l'insuffisance du personnel qualifié»

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L'atteinte des objectifs fixés est mise à rude épreuve par les problèmes d'enclavement ;

l'insuffisance des ressources humaines et financières. Ainsi que la couverture insuffisante en réseau électrique et téléhonique.

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Item 6 :Quel est le niveau de viabilité de votre district de santé ?

Informateurs Réponses

Informateur 1

« viabilité !!! Riire...Je ne sais pas,en matière de surveillance ?pour la viabilité du district, nous avons formé les ASC, avec qui nous travaillons sur la surveillance basée sur les évènements. je ne sais pas si c'est la viabilité (riiirre). Je ne sais pas si c'est cela la viabilité »

Informateur2

Informateur3

« Nous sommes à la phase de consolidation dans notre district. »

«Le district est à la phase de consolidation, nous avons dépassé la phase de démarrage. Nous élaborons des plans d'action, les suivons et nous les exécutons. Nous ne sommes pas encore à la phase d'autonomie, pour plusieurs raisons : insuffisance des ressources financières, humaines, matérielles et communicationnelles. Je ne veux pas parler d'autres choses. La planification au MSP est up-bottom cela induit beaucoup de chevauchement. le personnel que nous avons travaillé énormément et cela fait que certaines activités sont négligées.»

Informateur4

« le district est enclavé, cela ne rend pas les activités faciles. Certaines fosa sont complètement abandonnées, le personnel est absentéiste, et démotivé. Nous ne pouvons pas les suivre du fait de l'enclavement et manque de moyens financiers et de locomotion. Le DS est donc est tantôt à la phase de démarrage, tantôt au stade de consolidation »

Informateur5

«On peut dire qu'on est à la consolidation, parce que le démarrage a été lancé. La viabilité du district implique aussi un personnel qualifié hors nous n'avons pas le personnel qualifié donc nous ne pouvons vraiment pas avoir des résultats probants»

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Dans l'Article 127.- (1)du Décret sus-mentionné, Le District de Santé constitue une entité socio-économique assurant des prestations de bonne qualité accessibles à tous, avec la pleine participation des bénéficiaires. La viabilisation du district de santé, renvoieàun processus conduisant chaque district de santé vers une autonomie àla fois technique, économique et institutionnelle. Tous les districts sont à la phase de consolidation. Ils sont encore dans une situation de dépendance économique , technique et institutionnelle qui les empêche d'initier des actions, de les suivre et de les exécuter dans les délais souhaitables.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard