Item1: Pourriez-vous nous parler de l'organisation
de votre système de surveillance épidemiologique, ainsi que vos
strategies en matière de surveillance ?
Informateurs Réponses
Informateur 1
Informateur 2 Informateur 3 Informateur 4 Informateur 5
«....nous avons 22 FOSAsous
surveillance, reparties par priorité...les hautes priorités sont
visitées une fois par semaine, les moyennes deux fois par mois et les
sites de faibles priorité une fois par mois. nous visitons aussi les
tradi-therapeute, donc les sites sont aussi classés en deux
priorités :moyenne et faible classés en fonction du taux de
fréquentation et de la specialisation du
tradi-therapeute...»
«...l'organisation du système de surveillance
dans notre district n'est pas différent des autres DS, c'est
peut-être les stratégies qui diffèrent. Nous attendons les
rapports des FOSA chaque lundi matin et avant le 05 de chaque mois.Nous
designons les points focaux surveillance dans chaque fosa...»
«Bon la surveillance épidemiologique a deux
aspects : Il y'a d'abord la SBE qui est universelle, elle n'est pas
sectorielle. C'est une surveillance communautaire.Elle est vraiment porteuse
parcequ'elle nous permet d'avoir les signauxde manière
instantanée...la SIMR qui se fait de manière routinière et
passive dans les fosa.»
«...Ici, la surveillance se fait à deux
niveaux.La SBE en communaute..., et la SIMR qui se passe dans les Fosa. Les cas
sont notifiés au niveau du DS...nous analysons statistiquement les
données et suivons leur évolution dans le temps, pour surveiller
les seuils des maladies... ensuite les rapports sont acheminés a la
DRPS..»
«Pour le système de surveillance
épidemiologique, nous avons 27 fosa repartiesen niveau de
priorité dont 04 de haute priorité, 08 de moyenne et le reste de
faibles priorité. Pour ce qui est des stratégies, nous les
visitons respectivement une fois par semaine, deux fois par mois et une fois
tous les mois»
C'est la recherche des méthodes mises en place pour
remplir ses missions. Ces méthodes feront l'objet d'une
évaluation. Il s'agit surtout de voir les différents circuits
d'intervention et de communication des
NDIBI ABANDA Jean, Maitre en Santé Publique Option
Épidémiologie
Université Catholique d`Afrique Centrale
/École des Sciences de la Santé 59
Facteurs associés à
l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique
dans les Districts de Santé de la région du
Sud-Cameroun
resultats au sein de l'organisation.Tous les districts de
santé ont élaborédes strategies en fonction des objectifs
fixés.
Item 2:Parlez nous de la Promptitude et la
Complétude dans votre DS ?
Informateurs Réponses
Informateur 1
«Vraiment ici au district, notre promptitude peut se
situer à 90 %. Parceque nous faisons la coordination
avant le 05 de chaque mois et tout le monde apporte ses rapports. Pour la
complétude, bon!! Elle est à80 % dans les sites de
hautes et moyenne priorité alors qu'elle se situe à70 % pour les
faibles priorités»
Informateur 2
«Nos promptitudes et complétudes ne sont pas
bonnes. Elles n'atteignent pas 100 % durant les sept premiers
mois»
Informateur 3
« Je n'ai pas de chiffres en tête, mais, je
peux simplement vous dire que nos promptitudes et complétudes sont
toutes au vert citron. Bien évidemment le challenge est d'aller au vert
foncé»
Informateur 4
«À ce niveau, nous disons pour parler de
promptitude, le district étant essentiellement rural, et enclavé,
il est donc non accessible au réseau électrique et
téléphonique, les responsables ne peuvent pas transmettre les
rapports par téléphone. Ce qui fait que la promptitude est de
15%, et la complétude de 69% pour jusqu'à la
29ème semaine épidémiologique
c'est-à-dire le septième mois. »
Informateur 5
«Par rapport à la promptitude nous sommes
à48 %, et une complétude de 86 %»
NDIBI ABANDA Jean, Maitre en Santé Publique
Option Épidémiologie
Université Catholique d`Afrique Centrale
/École des Sciences de la Santé 60
La promptitude renvoie aux délais
requis et prescrits pour l'achéminement des informations
collectées. La complétudequant
à elle désigne la totalité des informations devant
être acheminées au niveau appropriés. Ces indicateurs ne
sont pas bonnes dans l'ensemble. En effet, lors des differents
entretiens,l'informateur 4 d'un district de
santé,«A ce niveau, nous disons pour parler de
promptitude, le district étant essentiellement rural, enclavé et
donc non accessible au réseau électrique et
téléphonique, les responsables ne peuvent pas transmettre les
rapports par téléphone. Ce qui fait que la promptitude est de
15%, et la complétude de 69% pour jusqu'à la 29
ème semaine épidémiologique c'est-à-dire
le septième mois. »
Facteurs associés à
l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique
dans les Districts de Santé de la région du
Sud-Cameroun
Item 3 :Comment jugez-vous la qualité des
données collectées dans votre district de santé
?
Informateurs Réponses
Informateur 1
Informateur 2
Informateur 3
Informateur 4
Informateur 5
« les données que les fosa apportent au DS, ont
beaucoup de problèmes. Parfois ils ne remplissent pas tous les espaces
cela nous fait perdre certaines informations»
«puff! Hélas, Pour être honnête,
les données collectées dans nos fosa ne sont pas très
bonnes. Les responsables les remplissent peut-être avec beaucoup de
précipitation, je me dis. Parfois, il y'a des espaces vides, et des
informations non exploitables»
« Les données collectées aussi bien
dans le cadre de la SBE que dans la SIMR ont beaucoup de problèmes
surtout sur leur versant qualité. Cela commence par une forte proportion
de données manquantes et ensuite les incohérences. Nous essayons
évidemment tant bien que mal d'inverser la tendance »
«pour ce qui est de la qualité des
données, nous pouvons dire que c'est un problème qui
s'améliore. Il y'a tout de même quelques soucis. Certains oublient
de mentionner la semaine épidémiologique, d'autres, le nom de la
formation sanitaire qui transmet le rapport et la notification
zéro»
«En ce qui concerne la qualité des
données, 36 % sont de mauvaise qualité, 28 % seulement sont
bonnes et le reste est acceptable. Cette mauvaise qualité fait allusion
à un mauvais rapportage, à la discordance, et les données
manquantes, qui se vérifient par l'absence de la notification de la
mention zéro»
On parle de«données de
qualités »lorsque celles-ci peuvent fournir une
information épidemiologique fiable, valide et donc utile pour la prise
de decision opérationnelle ou stratégique. Les données
collectées dans les FOSA sont diversement appréciées.
L'informateur 4 «Pour ce qui est de la qualité des
données, nous pouvons dire que c'est un problème qui
s'améliore...»propos opposés à ceux
del'informateur 5, qui estimeque «En
ce qui concerne la qualité des données, 36 % sont de mauvaise
qualité, 28 % seulement sont bonnes et le reste est acceptable. Cette
mauvaise qualité fait allusion à un mauvais rapportage, à
la discordance, et les données manquantes, qui se vérifient par
l'absence de la notification de la mention zéro».
NDIBI ABANDA Jean, Maitre en Santé Publique Option
Épidémiologie
Université Catholique d`Afrique Centrale
/École des Sciences de la Santé 61
Facteurs associés à
l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique
dans les Districts de Santé de la région du
Sud-Cameroun
Item 4 : Parlez-nous du personnel à votre
disposition pour les activités de survaillance surveillance
épidémiologique.
Informateurs Réponses
Informateur 1
« Certains personnels ne maitrisent pas l'importance de
la surveillance, ils la jugent comme inutile et un perd-temps. Ce personnel ne
s'implique pas vraiment, mais nous essayons de les brieffer chaque fois lors
des supervisions ...même comme cela ne change pas vraiment»
Informateur2
«...le personnel qui est à notre disposition
n'est pas qualifié, nous avons pour les trente fosa à peine huit
IDE comme chef de CSI, la plupart des chefs de CSI sont les A.S et ATMS. Ce qui
rend la compréhension des défis et les enjeux difficiles
»
Informateur3
«le problème du personnel est un challenge au
Cameroun actuellement. Le personnel se fait de plus en plus rare...La norme
voudrait que pour les besoins d'efficience, un personnel qualifié pour
1000 habitants mais actuellement, nous sommes à un personnel pour
7000habitants vous comprenez que le déficit est
énorme»
Informateur4
« ...le personnel de la surveillance est
constitué des ASC qui travaillent en communauté...des
professionnels de santé qui sur le plan qualitatif, sont vieillissants
et retraité pour la plupart chez qui l'implication et l'engagement
s'amenuisent. sur le plan quantitatif, il y'a une insuffisance
énorme.»
Informateur5
«Par rapport à la situation du personnel sur le
terrain, vous aller constater que la majorité des fosa est
dirigée par un personnel très peu qualifié dont la feuille
de route est largement au-dessus de leur qualification et de leur
compétence. Nous avons sur vingt-sept fosa, 12 IDE comme chef de centre,
le reste les aides-soignants, les infirmiers Brevetés, et les ATMS comme
chef de centre »
NDIBI ABANDA Jean, Maitre en Santé Publique
Option Épidémiologie
Université Catholique d`Afrique Centrale
/École des Sciences de la Santé 62
Le personnel devrait avoir à la fois la
compétence juridique et technique.En convoquant l'article
104 : (1) du Décret No 2013/093 du 03 Avril portant
organisation du Ministère de la santé
Publique, la Sous-Direction du Développement des
Ressources Humaines est chargée entre autre : de la gestion
prévisionnelle des effectifs;du suivi de l'adéquation
formation/emploi, et l'adéquation Profil/Poste detravail. Les
données nous montrent une insuffisance en personnel, ainsi que la
non-qualification de l'existant.
Facteurs associés à
l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique
dans les Districts de Santé de la région du
Sud-Cameroun
Item 5 :Quelles sont les difficultés que
vous rencontrez en matière de surveillance
épidémiologique?
Informateurs Réponses
Informateur 1
«Comme difficultés, Il y'a beaucoup plus de
problèmes au niveau de la logistique, donc les moyens de deplacement. Le
fait que Certains personnels n'intègrent pas l'importance de la
surveillance dans leurs activités nous dérange aussi. Certains
ASC n'ont pas de téléphone pour la transmission des
signaux»
Informateur 2
«Nous sommes dans un district essentiellement rural,
ce qui pose les problèmes d'accessibilité, vous pouvez avoir un
cas qui demande le prélèvement mais vous ne parvenez pas. Nous
faisons une supervision par opportunité et non par planification. Nous
ne visitons pas les fosa par niveau de priorité comme prévu, mais
lorsqu'une occasion opportunité se présente à cause du
manque de moyen»
Informateur 3
«les difficultés sont énormes vous vous
en doutez bien. Comme je le disais tout à l'heure, la surveillance
implique la SBE et la SIMR, que ce soit l'une ou l'autre cela demande beaucoup
de descente sur le terrain. Maintenant les moyens financiers ne suffisant pas,
cela rend difficile la mise en oeuvre des activités. Couplé au
manque de la ressource humaine qualifiée et la logistique»
Informateur 4
«il existe plusieurs difficultés. Le DS
comptent 57 fosa, cela rend difficiles les supervisions surtout qu'il y'a un
réel problème de ressources financières. Figurez-vous que
18 % de fosa tirent le DS vers le bas, elles ne transmettent pas les rapports
malgré tous les rappels à l'ordre et les lettres d'observation.
Le problème de réseau téléphonique aurait pu
résoudre la difficulté de l'enclavement, malheureusement, il est
absent dans la plupart des aires de santé »
Informateur 5
«il y'a d'abord l'éloignement des fosa et
l'enclavement. Non seulement elles sont éloignées, elles sont
enclavées. Le manque de matériel roulant est un problème,
l'insuffisance du personnel qualifié»
NDIBI ABANDA Jean, Maitre en Santé Publique
Option Épidémiologie
Université Catholique d`Afrique Centrale
/École des Sciences de la Santé 63
L'atteinte des objectifs fixés est mise à rude
épreuve par les problèmes d'enclavement ;
l'insuffisance des ressources humaines et financières.
Ainsi que la couverture insuffisante en réseau électrique et
téléhonique.
Facteurs associés à
l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique
dans les Districts de Santé de la région du
Sud-Cameroun
Item 6 :Quel est le niveau de viabilité de
votre district de santé ?
Informateurs Réponses
Informateur 1
« viabilité !!! Riire...Je ne sais pas,en
matière de surveillance ?pour la viabilité du district, nous
avons formé les ASC, avec qui nous travaillons sur la surveillance
basée sur les évènements. je ne sais pas si c'est la
viabilité (riiirre). Je ne sais pas si c'est cela la viabilité
»
Informateur2
Informateur3
« Nous sommes à la phase de consolidation dans
notre district. »
«Le district est à la phase de consolidation,
nous avons dépassé la phase de démarrage. Nous
élaborons des plans d'action, les suivons et nous les exécutons.
Nous ne sommes pas encore à la phase d'autonomie, pour plusieurs raisons
: insuffisance des ressources financières, humaines,
matérielles et communicationnelles. Je ne veux pas parler d'autres
choses. La planification au MSP est up-bottom cela induit beaucoup de
chevauchement. le personnel que nous avons travaillé
énormément et cela fait que certaines activités sont
négligées.»
Informateur4
« le district est enclavé, cela ne rend pas
les activités faciles. Certaines fosa sont complètement
abandonnées, le personnel est absentéiste, et
démotivé. Nous ne pouvons pas les suivre du fait de l'enclavement
et manque de moyens financiers et de locomotion. Le DS est donc est
tantôt à la phase de démarrage, tantôt au stade de
consolidation »
Informateur5
«On peut dire qu'on est à la consolidation,
parce que le démarrage a été lancé. La
viabilité du district implique aussi un personnel qualifié hors
nous n'avons pas le personnel qualifié donc nous ne pouvons vraiment pas
avoir des résultats probants»
NDIBI ABANDA Jean, Maitre en Santé Publique
Option Épidémiologie
Université Catholique d`Afrique Centrale
/École des Sciences de la Santé 64
Dans l'Article 127.- (1)du
Décret sus-mentionné, Le District de Santé constitue une
entité socio-économique assurant des prestations de bonne
qualité accessibles à tous, avec la pleine participation des
bénéficiaires. La viabilisation du district de
santé, renvoieàun processus conduisant chaque
district de santé vers une autonomie àla fois technique,
économique et institutionnelle. Tous les districts sont à la
phase de consolidation. Ils sont encore dans une situation de dépendance
économique , technique et institutionnelle qui les
empêche d'initier des actions, de les suivre et de les
exécuter dans les délais souhaitables.
Facteurs associés à
l'opérationnalisation de la surveillance épidémiologique
dans les Districts de Santé de la région du
Sud-Cameroun