III. IMPLICATIONS MANAGÉRIALES
A. La vision du risque crédit
La perception du risque crédit en interne se recoupe
bien avec les définitions théoriques que propose la
littérature. Les termes de non remboursement reviennent souvent ce qui
correspond in fine au risque de recouvrement.
À titre préventif, pour tenter de mieux cerner
les raisons des défaillances, je pense qu'il serait intéressant
de créer un lien entre les équipes Risques et les services de
contentieux. Cette collaboration pourrait s'appuyer sur des outils existants,
tels que i-crédit ou maestro, et permettrait aux services contentieux de
communiquer sur les procédures en cours en faisant un retour aux
instructeurs initiaux des dossiers (commercial, analyste,
décisionnaire). Ceux-ci pourraient alors avoir un recul précieux
et analyser a posteriori les points qui ne les auraient pas suffisamment
alertés...
Ce recul nécessaire devrait également concerner
les dossiers pour lesquels tout s'est bien passé. Il pourrait
découler d'une remontée d'informations du réseau
commercial, via les outils existants, alimentés en aval de la
procédure d'octroi. On remarque d'ailleurs que les analystes ont souvent
le réflexe d'aller par eux-mêmes regarder comment se portent les
dossiers.
Le risque de dégradation a été
évoqué par les termes « défaillance du client »
; il est très contrôlé au sein de BNP Paribas, notamment
grâce à l'outil SAFARI qui analyse quotidiennement le
fonctionnement des comptes ; il l'est également par le suivi de l'IGR
qui dénote une intention de suivre au plus près « la vie
» de son client.
Des comités de préconisation ont
été mis en place dans les directions régionales ; ils
réalisent mensuellement des études approfondies d'entreprises. Ce
sont ces équipes qui affinent et définissent l'indicateur de
gestion des risques (IGR), également préconisé par
l'analyste crédit à chaque renouvellement ou nouvelle demande de
financement.
Aujourd'hui, l'analyste crédit est au centre du
dispositif Risques et il me semblerait opportun que sa vision soit mieux prise
en considération, en l'impliquant dans les analyses du Comité de
préconisations. Cela pourrait se faire par exemple en ajoutant un item
« avis analyste » dans la note de synthèse du
Comité.
BBA INSEEC 4ème année - Antoine COQUIL -
Mémoire de recherche appliquée 27 mai 2016 55
L'absence de communication et l'insuffisance d'informations
entre ces deux services peuvent rendre peu compréhensibles certaines
décisions de décôte, même après lecture de la
note de synthèse du Comité. Il est donc nécessaire de
renforcer les liens ceux-ci et les analystes.
L'amélioration de la qualité du travail des
équipes d'analystes passe peut-être par une organisation dans
laquelle elles seraient moins isolées. Leur expertise et leurs conseils
trouveraient à mieux s'exprimer dans un contexte moins
cloisonné.
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