3.4.3-Expériences internationales du financement du
développement local
L'approche en termes du développement local qui se
perçoit comme une parfaite symbiose entre l'espace et les
différents acteurs qui y vivent, suppose que le territoire soit
original, attrayant et productif, c'est-à-dire capable d'amorcer une
activité économique. Dans une économie mondialisée,
tout comme les entreprises qui investissent et y innovent pour maintenir leur
existence et survie, les localités doivent s'adapter aux changements en
modernisant les infrastructures de base et en accumulant davantage le capital
social humain. Cependant, cette adaptation suppose de lourds investissements
très couteux qui dépassent souvent la compétence des
localités.
En effet, l'investissement constitue en soi un moteur de
croissance au niveau local. C'est pourquoi, les collectivités
s'efforcent de rendre leur territoire plus attractif en vue d'attirer de
nouveaux investissements et de promouvoir l'entreprenariat et l'innovation.
Grâce à des outils et des approches adaptés, le
développement local peut devenir un corolaire du domaine
d'investissement important, dont les retombées sont tangibles pour
toutes les parties prenantes et constituent de nouveaux créneaux
commerciaux et multiplication des possibilités d'investissement pour le
secteur privé.
En raison des lourds moyens financiers que nécessite
l'approche du développement local, un partenariat à long terme
entre le secteur public, privé et les institutions financières
nationales et internationales s'avère d'une grande importance. Dans le
cadre de ce partenariat, deux principaux rôles incombes au secteur public
: assurer la fourniture de services publics économiquement sensibles,
notamment en matière d'enseignement, d'aménagement du territoire,
d'aménités et d'infrastructures ; et favoriser la collaboration
entre les acteurs des secteurs privés et publics afin que les projets de
développement soient réalisés de manière
professionnelle.
Les outils disponibles pour financer le développement
local varient sensiblement d'un territoire à un autre. Pour le
réaménagement urbain, par exemple, certains pays utilisent des
crédits d'impôts et des incitations fiscales, alors que d'autres
ont recours à des subventions. L'Europe utilise des systèmes de
garantie pour remédier aux difficultés rencontrées par les
petites entreprises en matière de crédit, tandis que les
États-Unis d'Amérique ont adopté une approche
réglementaire de cette question. Certaines collectivités
recourent à des incitations fiscales pour encourager l'investissement
direct étranger, alors que d'autres offrent des subventions directes.
Par ailleurs, certains pays émettent des obligations publiques pour
financer des activités qui, dans d'autres pays, sont du ressort exclusif
de gestionnaires de fonds privés.
Étant donné qu'Haïti est un pays à
fortes pressions fiscales, le budget des collectivités locales
dépend grandement des recettes fiscales localement collectées.
Dans ce cas, le développement économique local qui s'appuie sur
des financements publics, vise à favoriser et à renforcer le
développement des entreprises et du capital humain, car toute entreprise
créée est susceptible d'élargir la base d'imposition des
collectivités locales. De plus, puisque les prélèvements
fiscaux en Haïti sont plus faibles, alors le budget des
collectivités locales est alimenté en grande partie par
l'administration nationale, et le développement local est vu comme un
moyen de remédier à des disparités sociales et spatiales
à travers des investissements d'infrastructures destinés à
favoriser l'investissement privé, et ce dans le but de réduire le
taux de chômage.
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