Conclusion générale
Dans le cadre de la réalisation de ce mémoire,
nous nous sommes intéressées au statut et rôle de l'erreur
aussi bien dans les documents officiels (orientations pédagogiques et
manuels scolaires du cycle primaire) que dans les pratiques didactiques des
enseignants. Notre intérêt primordial, tout le long de cette
recherche exploratoire, est de mettre en relief le rapport étroit qu'a
la théorie avec la pratique et vice-versa. Nous nous sommes
focalisées dans la partie théorique aux modalités de
traitement de l'erreur dans les différents modèles d'enseignement
et apprentissage du FLE. Ce balayage théorique vise à illustrer
les différentes conceptions du statut de l'erreur tels qu'elles
émanent de courants comme l'analyse contrastive ou encore l'analyse
d'erreurs telles que les interlangues et les parlers bilingues.
Pour le statut de l'erreur et son mode de gestion dans les
Orientations Pédagogiques, nous constatons un grand écart entre
ce qui est recommandé dans les documents officiels et le traitement des
erreurs dans les pratiques des enseignants.
Au terme de notre problématique qui a orienté ce
travail, nous avons tenté de délimiter la manière dont les
enseignants apportent les corrections aux erreurs dans les copies de leurs
élèves et leur attitude adoptée vis-à-vis des
erreurs et comment ils y remédient.
Le statut de l'erreur a considérablement changé
au fil de ces dernières années. Les différents travaux
didactiques effectués dans ce domaine démontrent une transition
de l'erreur perçue auparavant comme étant une sanction, une faute
à éviter, un obstacle dans l'apprentissage de la langue vers
quelque chose de positif, considérée plutôt comme un signe
d'apprentissage.
La transition qu'a connu les pédagogies traditionnelles
vers les pédagogies dites modernes (approche communicative, approche
cognitive, approche par les compétences) ont influencé aussi bien
le statut accordé à l'erreur que l'interaction entre l'enseignant
et l'élève.
Au cours de l'analyse des séances de FLE dans des
écoles marocaines et de notre enquête réalisée par
le biais d'un questionnaire adressé aux enseignants du cycle primaire,
nous nous sommes parvenues que ces enseignants adoptent une attitude
négative à l'égard des erreurs et que la correction des
copies n'est pas basée sur des critères précis. Entre
autres, l'erreur n'est pas considérée comme un outil au service
de l'enseignement du français. Les résultats de cette modeste
recherche exploratoire peuvent constituer un prolongement de travail approfondi
pouvant faire l'objet d'une thèse de doctorat. En guise de perspectives
didactiques, nous présentons deux questions principales auxquelles nous
pourrions apporter des éléments de réponse dans un travail
de doctorat : Quel est le rôle de la langue maternelle dans la
construction de la didactique du FLE ? Faut-il bannir la langue maternelle
ou au contraire l'utiliser comme support pour enseigner le FLE ?
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