2.2. La méthodologie directe
À la fin du 19ème siècle, et
suite à la révolution industrielle et en réaction à
la méthodologie traditionnelle jugée insatisfaisante, la
méthodologie directe a été élaborée pour
réponde aux besoins sociaux (Cuq &Gruca, 2005, p 256). Elle
revendique de démarquer l'enseignement des langues vivantes de celui des
langues mortes, car le but principal de l'enseignement des langues consiste
à les parler puis à les écrire.
Cette méthode, utilisée jusqu'au début du
20ème siècle, a donné une grande importance
à la communication orale : la bonne prononciation par des
activités d'application de l'alphabet phonétique international
dont le modèle était le professeur est l'un des buts principaux
de cette méthode. La traduction et le recours à la langue
maternelle sont bannis de la classe de langue, puisque c'est une méthode
immersive en ce sens que l'apprenant est plongé complètement dans
un univers où la langue première de l'apprenant est interdite,
afin de susciter chez lui de penser directement en langue
étrangère. Ainsi, l'un des plus grands défauts de cette
méthode est la non prise en compte des savoirs acquis par les apprenants
dans leur langue maternelle.
L'enseignement du lexique se fait en langue cible à
l'aide de gestes, de mimiques, de dessins, d'images et surtout sur
l'environnement immédiat de la classe. D'où la pauvreté de
l'acquisition du vocabulaire car on ne pouvait pas expliquer les concepts en
mimant.
La grammaire dans cette méthode prône la
découverte implicite et inductive par les apprenants, ainsi que les
exercices de réemploi (Tagliante, 2006, p 50), mais on n'insiste pas
trop sur les explications grammaticales. La progression prend en
considération les besoins et les capacités des apprenants. Elle
part du connu pour aller vers l'inconnu, du concret à l'abstrait, et du
simple au complexe. C'est une méthodologie active puisqu'elle se base en
grande partie sur les interactions constantes entre l'enseignant et les
apprenants. Toutefois, bien que cette méthode ait contribué
à populariser certaines techniques pédagogiques
(questions-réponses orales, objets-images, ...), ses principes dans la
pratique demeurent plutôt intuitifs, car fondés en grande partie
sur le bon sens.
Quoi que l'apprenant dans cette méthode soit actif et
en interaction constante avec le formateur, l'erreur suivant cette
méthode a un statut essentiellement négatif, puisque l'on tienne
peu ou pas compte des représentations de l'apprenant (en particulier ses
acquis en langue maternelle), et l'attitude du formateur est souvent encline
à supprimer les erreurs de ses apprenants en les corrigeant par le biais
des répétitions des formes verbales conformes au bon usage de la
langue.
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