I.2.6. Conditions socioéconomiques des
ménages en ROC
Les conditions socioéconomiques sont les conditions qui
expriment la situation économique des ménages. Dans le cadre de
notre travail, le revenu est appréhendé comme étant «
La capacité qu'a un ménage de disposer des biens et des services
pour la satisfactions de ses besoins ou pour sa survie » (Hussain, 2006).
En RDC, les ménages tentent de conserver leurs épargnes sous
forme des biens ou d'argent au tant que possible afin de redémarrer les
activités économiques (Kalenga, 2002) ; Il classe les
ménages en quatre groupes selon leurs revenus et leurs activités
économiques dont : Les pauvres, classe de base, les moyens et les
aisées. Il montre que les aisées ont plus de capacité de
récupération contrairement aux ménages pauvres qui
dépendent des revenus journaliers et qui dépensent 40 à
50% de leurs revenus sur les aliments des bases. Il conclut en disant que la
classe de base bénéficie 50 à 90$ de leurs
activités et qui épargnent de 50 à 150$.
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En plus, il est vrai que l'accès à l'eau potable
et à l'assainissement de base demeure un problème majeur pour la
majorité de la population en RDC comme cela est le cas dans tous les
pays non développés (UNICEF, 2019) ; Donc, la capacité des
ménages à payer l'eau s'appuie sur une analyse des
capacités financières des ménages. Dans une étude
menée à Kinshasa, les ménages dépensent par semaine
moins de 10.000fc pour se procurer de l'eau potable à la pompe mensuelle
(Mthunabo.A, 2018).
Ainsi (Adjiwanou, 2003) montré que les ménages
pauvres sont moins en bonne santé et voient souvent leurs
espérance de vie à la naissance se réduire d'année
en année et leurs taux de mortalité infantile ainsi que
l'incidence de maladie sont en moyenne que dans d'autres catégories des
populations ; donc l'accès aux soins de santé, à l'eau
potable et aux dispositifs de protection sociale sont plus limités pour
eux. Le Rapport de l'Etat de santé et de pauvreté montrent que
82% des ménages ne sont pas satisfaits de de leurs soins de santé
; la santé constitue le problème prioritaire de la population en
RDC du fait que 42% des ménages recouraient souvent au centre de
santé et 28% en pharmacie en cas de maladie (Banque, 2013) .
Par ailleurs, (Kana, 2011) montré que les
ménages qui ont les caractéristiques spécifiques aux
pauvres scolarisent moins leurs enfants que les ménages
catégorisables « riches », ceci se vérifie par le fait
que les ménages dont les revenus est élevés a un
éventail de choix plus élargie et satisfait avec plus de
facilité la presque totalité des besoins de ses membres.
En effet, l'utilisation de toilettes améliorées
(celles qui se parent d'une maniéré hygiénique les
excréments humains) est réduite en RDC où elle ne concerne
que 14% des ménages. Ainsi, 72% utilisent des installations sanitaires
non améliorées tandis que 14% n'utilisent pas de toilettes et
pratiquent la défécation à l'air libre (UNICEF, 2010). En
ce qui concerne le degré de promiscuité, 14% ont en moyenne une
chambre à coucher par personne et 43% dorment à 4ou plus par
chambre à coucher (INS i. , 2010). Le rapport publié par la Radio
Okapi en 2013 Montré que 833 000 des ménages vivent dans des
conditions inhumaines en RDC ; Les loyers coutent excessivement chers, Certains
privés exigent 10mois de garantie locative, les loyers augmentent selon
les humeurs des bailleurs sans aucune concertation préalable entre les
deux parties.
Outre, Le diagnostic sur la pauvreté, fondé sur
l'analyse des informations quantitatives et qualitatives collectées
à l'enquête congolaise auprès des ménages de 2005, a
mis en exergue le profil multidimensionnel de la pauvreté des
ménages au Congo. Les ménages dont le chef est analphabète
sont plus pauvre (69%) que ceux dont le responsable a une instruction de
niveau
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primaire (61%), de niveau secondaire (50,2%) ou de niveau
supérieur (30%) (Mudipanu, Ngandu, & Alokpo, 2005). Sur le plan
sociodémographique, les ménages dirigés par des femmes
sont plus exposés à la pauvreté (58,2%) que ceux
dirigés par des hommes (48,8%).
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