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Incidence des accords politiques dans la gestion de léétat cas du FCC-CACH.


par Papy WETSHONGA LOKOMO
Université  - Licence en sciences politiques 2020
  

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3.3.2. DEMONSTRATION DES FORCES AU SEIN DE LA COALITION FCC-CACH

Les évènements à Kinshasa et Lubumbashi ont donné des chaudes sueurs aux cadres de la coalition FCC-CACH qui, apparemment, se sont montrés impuissant.

Militants et combattants répondant aux ordres des tireurs des ficelles, tapis dans l'ombre, ont lâché leur colère pour se déverser massivement dans la rue. Et au solde de tout compte, l'on note qu'à leur passage, des sièges des partis politiques, à l'instar du PPRD, de l'ARC originale de Charles NAWEJ ont été totalement détruits. Dans les deux familles politiques (FCC et CACH) l'on se rejette mutuellement la responsabilité de ces actes aussi bien ignominieux qu'infâmes. Juste en face, du côté de LAMUKA, FAYULU, jouant à la récupération, a trouvé de l'eau à porter à son moulin pour se relancer sur le combat pour la vérité des urnes.

Lors des meetings populaires, le premier vice-président de l'Assemblée nationale et président en intérim du parti présidentiel, Jean-Marc KABUND, affirme devant les militants de l'UDPS que les cadres du FCC monteraient des stratégies pour empêcher Félix TSHISEKEDI de réussir son quinquennat. Le Président de l'UDPS ajoute qu'il existe une réelle crise de confiance au sein de ladite coalition. KABUND avait non seulement accusé le FCC de ne pas être sincère envers eux, mais avait aussi promis aux militants de lancer un mot d'ordre dans les prochains jours si ces manoeuvres continuent car il ne voulait pas voir les caciques du FCC traverser le fleuve Congo par la nage menaçait le maitre-nageur. Les partisans de joseph KABILA condamnent cette provocation d'un proche de Félix TSHISEKEDI ; ils accusent Jean-Marc KABUND d'une arrogance injustifiée et de non-respect d'un accord de paix, tout en promettant à leur tour des actions s'il n'était pas sanctionné par CACH.

Voilà le décor planté pour un véritable duel institutionnel et une preuve de la fragilité de cette alliance politique, que certains avaient qualifiée de contre nature.

Fallait-il éviter le piège de la coalition et accepter une cohabitation pour être indépendant, voire même un arbitre impartial qui incarne le destin de la nation ? Sans majorité propre au parlement, le nouveau Président n'était pas dans une situation favorable. Deux choix s'offraient à lui. Soit une cohabitation : de captation (tenu par ses engagements secrets avec Joseph KABILA, le Président TSHISEKEDI est progressivement étouffé par le clan Kabila, n'a aucune marge de manoeuvre et est réduit à un roi sans royaume. Il mène une politique qui ne heurte pas les fondamentaux du pouvoir du clan Kabila et est discrédité dans l'opinion publique congolaise) ou une cohabitation pacifique (chacun se contente de son espace de pouvoir et respecte les engagements pris envers l'autre camp. Les deux camps trouvent un équilibre politique et la cohabitation se déroule sans accroc majeur jusqu'à la prochaine élection.) Ou une cohabitation guerre-de-tranchée (chacun essaie de rogner progressivement l'espace de pouvoir de l'autre camp et tente de bloquer ses initiatives. La cohabitation devient une négociation pérennante et une longue série de batailles juridico-constitutionnelles sur les limites du pouvoir exécutif et législatif. Ces luttes interinstitutionnelles bloquent les réformes nécessaires pour faire avancer le pays et améliorer les conditions de vie de la population. La cohabitation se traduit par l'inertie gouvernementale mais va jusqu'à son terme électoral.) Ou une cohabitation belliqueuse (chacun essaie de déstabiliser l'autre grâce à des manoeuvres politiciennes et des coups tordus : motions de défiances, dissolution de l'Assemblée nationale, etc. la cohabitation se transforme en une série de crises politiques qui accroissent le risque politique, bloquent les réformes nécessaires et peuvent aboutir à l'interruption du mandat présidentiel et/ou à des nouvelles élections législatives en cas de dissolution de l'Assemblée nationale.), soit une coalition avec le Président sortant. Aujourd'hui, on constate que Félix TSHISEKEDI se retrouve devant un fait accompli. Il lui faut un courage exceptionnel et une main qui ne tremble pas pour surmonter ce qui apparait comme un obstacle sur son chemin de la construction de l'Etat de droit. Peut-il avoir ce courage et le déclic qui lui permettront de faire de l'année 2023 réellement celle de l'action et sortir de toutes les promesses qui risquent de faire de lui un père Noël à la recherche d'un traineau ? D'autant plus que l'année 2020 dite de l'action s'avère être une année des illusions suite à la crise sanitaire humanitaire due à l'intrusion de la pandémie de Coronavirus, la saga judicaire due au détournement de deniers publics lié au programme d'urgence de ses 100 premiers jours initié par lui et qui a occasionné l'arrestation de son allié et bras droit Vital KAMERHE et les crise institutionnelles entre le pouvoir judiciaire et législatif.

Avec une majorité parlementaire qui joue pas clairement le jeu, il sera difficile mais pas impossible au Président de construire l'Etat de droit qu'il ne cesse de promettre, car bien que déterminé, on ne voit pas comment le chef de l'Etat congolais va faire accepter certaines choses à ceux qui s'organisent déjà pour reconquérir le pouvoir et qui ne souhaitent pas voir leur conquérant muni d'un bilan défendable.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway