Incidence des accords politiques dans la gestion de léétat cas du FCC-CACH.par Papy WETSHONGA LOKOMO Université - Licence en sciences politiques 2020 |
3.2.2. REACTION DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE PAR RAPPORT AUX ELECTIONS DE DECEMBRE 2018 EN RDCEn apparence inacceptable d'un point de vue démocratique, le compromis proposé par les camps Kabila-Tshisekedi a cependant été accepté par la communauté internationale, notamment africaine et occidentale, tous connaissent, voir reconnaissent, la manipulationélectorale et certaines voix se sont mêmeélevées pour demander le respect de la vérité des urnes entre le moment de l'élection et celui de la validation des résultats par la cour constitutionnelle.69(*) C'est le cas par exemple de la communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC) qui avait appelé à un recomptage des voix ou de l'Union africaine qui avait demandé la suspension de l'annonce des résultats et l'envoi d'une délégation à Kinshasa. Néanmoins et après plusieurs revirements, peu, voire aucun membre de cette communauté internationale, ne reconnait aujourd'hui d'autres résultats que ceux annoncés par la CENI. Par exemple, si le gouvernement américain a sanctionné une série de personnes liées au processus électoral, notamment pour avoir réussi à faire en sorte que le vote reflète la volonté du peuple congolais, le pays reconnait néanmoins le Président TSHISEKEDI, qui a effectué une visite d'Etat aux Etas unis d'Amériquedébut Avril 2019.70(*) Les revirements et l'ambiguïté de la communauté régionale et internationale occidentale autour du processus électoral est largement le produit d'une peur de l'instabilité et des violences potentielles qui résulteraient d'un positionnement alternatif. De plus, largement dubitative sur la possibilité d'un succèsdu processus électoral. Cette communauté internationale comme la plupart des commentateurs et experts n'avaient que peu d'espoir qu'un autre candidat que celui choisi par KABILA puisse êtreélu. Cette anticipation de l'échec à faciliter l'acceptation d'une alternance qui, si elle n'est pas démocratique, a le mérite d'en avoir les apparences et de s'êtredéroulée sans explosions de violence. En filigrane de cette acceptation se dessine également une forme de résignation vis-vis de la RDC : « ce n'est peut-être pas une vraie alternance démocratique mais ce n'est déjà pas si mal. »comme l'a exprimé le Ministre Français des affaires étrangères, Jean-Yves LE DRIAN, et d'ajouter « l'élection s'est achevée finalement par une espèce de compromis à l'africaine (...) Monsieur TSHISEKEDI est devenu Président dans une configuration trèsparticulière et propre à la RDC ».71(*) Ce propos et la forme de condescendance qu'il laisse transparaitre contribue aussi à un afro-pessimisme essentialisant ce qui serait une incapacité continentale à produire un résultatélectoraldémocratique. * 69 SONYA roley : « Elections en RDC : Où se trouve la vérité des urnes ? » www.rfi.fr visité le 15 décembre 2019 à 12h * 70 Fred OLUOCH, « Us sanctions congo's top pole officials over graft », www.bit.ly/2Ftecgw visité le 10 janvier 2020 * 71 Entretien sur RFI du 04 Février 2019 |
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