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Incidence des accords politiques dans la gestion de léétat cas du FCC-CACH.


par Papy WETSHONGA LOKOMO
Université  - Licence en sciences politiques 2020
  

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2.3. L'EXPERIENCE DU JEU DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES EN RDC

Il est important de préciser d'entrée de jeu que l'expérience du système des coalitions et des alliances dans la période susmentionnée ne porte que sur les institutions nationales et provinciales, étant donné que les restes des scrutins n'ont jamais été organisés. Les Assemblées locales n'ont jamais existé et les responsables des entités territoriales ont été nommés par ordonnance présidentielle pour assurer la continuité de l'Etat.

En effet, le premier constat qu'on peut établir lorsqu'on analyse l'espace politique congolais, c'est celui du dédoublement entre les alliances et coalitions politiques. Le législateur du 18 Février 2006 a perçu en avance la disparité entre ces deux types d'alliances ou coalitions (électorale et gouvernementale)

L'article 78 de la constitution dispose que : « Le Président de la République nomme le Premier Ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci. Il met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du gouvernement. Si une telle majorité n'existe pas, le Président de la République confie une mission d'information à une personnalité en vue d'identifier une coalition. La mission d'information est de trente jours renouvelables une seule fois »

A la vérité, en 2006 comme 2011, l'observance de cette disposition n'aura pas été de stricte application, la frontière entre la majorité parlementaire et celle présidentielle n'étaient que fictive. En conséquence, les chefs de différents gouvernements qui se sont succédés n'auront été ni députés ni responsables de la majorité présidentielle en tant que plateforme. Antoine GIZENGA, le premier chef du gouvernement de la troisième République, par exemple, a dû sa désignation à la tête du gouvernement a sa position au premier tour des élections de 2006 ; son parti, PALU, disposait d'un sénateur et de 27 députés ou représentants dans la chambre basse. Le Premier Ministre MATATA PONYO, cadre du PPRD était ministre des finances ; c'est dire que le principe de la coalition gouvernementale n'a pas été respecté, et aussi les programmes de ce deux gouvernement n'ont pas été ceux des coalitions parlementaires identifiés.

Dans ce cas, la stabilité institutionnelle du gouvernement dépend de la loyauté de tous au Président de la République, mieux de la subordination de la majorité parlementaire à la majorité présidentielle. La majorité parlementaire a, à plusieurs reprises, cherché à déstabiliser le gouvernement responsable devant le parlement. D'où plusieurs motions de censure contre le gouvernement, initiées des fois par la majorité, mais dont aucune n'aabouti à déchoir un ministre ou renverser le gouvernement à l'issue du contrôle parlementaire.

Les alliances politiques de 2006 n'ont tenu longtemps. L'UN était entrée dans la phase d'hibernation depuis l'incarcération de Jean-Pierre BEMBA à la Haye. Le SET (soutien à Etienne TSHISEKEDI) et DTP (dynamique TSHISEKEDI Président) qui se sont constitués autour d'Etienne TSHISEKEDI ont implosé du fait d'une absence de vision commune. L'AMP a disparu au profit de la MP coordonnée par un secrétariatgénéral. Une partie de l'opposition regroupée au sein d'une coalition dénommée forces acquises au changement (FAC)

En 2018, étant donné que les nécessités politiques étaienténormes pour pouvoir renverser le régime Kabila, l'opposition congolaise s'est constituée en coalition dénommée LAMUKA puis s'était vu obligée d'accepter l'idée d'un candidat unique de l'opposition dont Martin FAYULU ayant été rendu officiel à Genève par les leaders de l'opposition. Cet accord aurait malheureusement lésé la base de Felix TSHISEKEDI et Vital KAMERHE, les partisans dudit accord. Ces derniers avaient tout simplement décliné c'est ainsi que va naitre la coalition Cap pour le Changement (CACH) à Nairobi.Empêché par la constitution, KABILA choisit Emmanuel RAMAZANI SHADARY comme dauphin afin de compétir aux élections du 30 Décembre 2018 pour le compte de la majorité présidentielle transformée en Front commun pour le Congo (FCC).

Cette petite sociologie du jeu des alliances de la majorité et de l'opposition politique en RDC soulève logiquement la question des raisons véritables de la formation de ces regroupements ainsi que des conséquences possibles quirésultent dans la vie de la nation.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore