C.b.8. LES DOCUMENTS
A) La lettre d'instruction
Elle est fournit par les compagnies pour simplifier la
rédaction de la LTA. Ce document engage la responsabilité de
l'expéditeur. Il peut s'agir d'une simple lettre adressée au
transporteur ou au transitaire, ou d'un formulaire, appelés "
déclaration d'expédition" mis à disposition par
ceux-ci.
B) LA LETTRE DE TRANSPORT AERIEN (LTA)/AIR WAY
BILL
C'est le titre de transport rédigé par la
compagnie aérienne (ou le transitaire), à partir des instructions
du chargeur (sur papier libre ou à partir d'une « lettre
d'instruction »).
La LTA remplie les fonctions suivantes :
· Contrat de transport
· Preuve de la prise en charge de la marchandise
· Titre d'accompagnement des marchandises
· Facture (le prix du transport et des frais annexes sont
indiqués)
· Accusé de réception des marchandises en vue
de leur expédition
· Document contenant les instructions à suivre
durant les phases de transport, manutention, et livraison
38
Les renseignements à trouver sur une LTA sont : les
coordonnées de l'expéditeur, du transporteur, et du
destinataire.
Ce document ne constitue pas un titre de propriété
de la marchandise.
La liasse IATA (réglementation internationale
aérienne) est composée de 9 à 14 feuillets
normalisés dont 3 connaissements originaux :
· « pour le transporteur » : signée par
l'expéditeur
· « pour le destinataire » : signée par
l'expéditeur et le transporteur (il accompagne la marchandise)
· « pour l'expéditeur » : signée
par le transporteur Dans le cadre d'un groupage aérien, 2 types de LTA
sont émises :
· la MAWB (Master AWB) : émise par la compagnie
aérienne pour le groupeur
· la HAWB (House AWB) : émise par le groupeur
pour les chargeurs
Le destinataire devra être averti du n° de LTA
pour effectuer l'enlèvement. La LTA peut couvrir des transports
multimodaux.
39
C) LE DECLARATION DE L'EXPEDITEUR POUR MARCHANDISES
DANGEREUSES
Le transport par avion des marchandises dangereuses est
réglementé depuis 1983 par l'OACI. A conditions que ces
marchandises, compte tenu des quantités, des types de conditionnement et
d'emballage soient acceptées pour le transport, une déclaration
de l'expéditeur est exigée. Cette déclaration se fait en
deux exemplaires. Les imprimés sont fournis par les compagnies
aériennes et les agents de fret. L'attestation doit être
rédigée en anglais avec une traduction française en
option. Elle doit être impérativement complétée et
signée par l'expéditeur qui engage ainsi sa
responsabilité, l'employé de la compagnie aérienne ou d'un
agent de fret ne pouvant en aucun cas se substituer à lui.
D) LE CERTIFICAT DE BOYCOTT DU TRANSPORTEUR
Les autorités de certains Etats exigent la production
d'un document établi par le transporteur certifiant le respect des
diverses mesures prises à l'encontre d'un Etat tiers boycotté,
par exemple :
· que la compagnie aérienne ne figure pas sur une
liste noire
· que le vol ne fera pas escale dans un pays
boycotté au cours de son voyage. Ce document est délivré
au même moment que la LTA, sur demande du client.
II.2.1.C. LE TRANSPORT MARITIME OU FLUVIAL C.1 CADRE
LEGISLATIF
A) REGLEMENTATION
La Convention de Bruxelles signée en 1924 s'applique
aux transports internationaux. Cette convention a été
modifiée en 1968 (protocole ratifié par 26 états) et en
1979 (ratifié par 16 états). (30)
La loi française de 1966 s'applique aux transports non
soumis à la convention de Bruxelles
Les règles de Hambourg, rédigées sous la
direction de l'ONU en 1978, étendent le champ d'application et le
principe de responsabilité.(31)
La loi française régit le transport au
départ ou à destination d'un port français qui ne serait
pas soumis à une convention internationale ratifiée par la
France, ainsi que le pré et post acheminement.
La convention de Bruxelles ne couvre que le temps depuis le
chargement sur le navire, jusqu'au déchargement.
40
B) LA RESPONSABILITE
1) Perte ou avarie
Le transporteur doit assurer la navigabilité
commerciale de son navire. Il est de plein droit tenu pour responsable a priori
de toutes les pertes et avaries constatées à la livraison. Pour
se décharger, il doit apporter la preuve que la livraison des
marchandises en bon état a bien eu lieu entre les mains du porteur
régulier du connaissement, ou apporter la preuve que le dommage
résulte de l'une des causes d'exonération citées
ci-après.
Causes d'exonération propres au transport
maritime :
- inavigabilité du navire
- vices cachés du navire
- faute nautique
- acte d'assistance et de sauvetage
- force majeure
- freinte de route
- vice propre de la marchandise
- défaut d'emballage
- défaut de marquage
Cependant, cette responsabilité du transporteur ne
s'applique qu'à partir du moment où celui-ci a reconnu avoir pris
en charge des marchandises en bon état apparent. Les reserves
motivées sur le connaissement, et portant sur la quantité ou la
qualité des marchandises ou des emballeges peuvent donc avoir pour effet
d'annuler cette responsabilité. Le chargeur doit donc examiner celles-ci
avec le plus grand soin.
C) LES RESERVES
1) Réserves portant sur un fait patent
après vérification
Poids, nombre de colis, état des emballages non conformes
aux indications du chargeur.
Les réserves:
- doivent être émises,
- n'ont pas à être contresignées par le
chargeur,
- lèvent la présomption de responsabilité
dans le domaine où elles sont prises (manquants,
casses).
41
2) Réserves par défaut
Les réserves doivent être motivées,
c'est-à-dire que l'impossibilité de vérifier doit
être clairement énoncée ( et prouvée
éventuellement), d'où les réserves de portée
générale du type "said to be", "said to contain", "poids non
vérifié"..., ne suffisent pas à renverser la charge de la
preuve (même pour les conteneurs puisque l'armateur a le droit d'exiger
l'ouverture du conteneur).
3) Les lettres de garanties
Elles sont parfois demandées aux chargeurs en
échange de la "levée" des réserves.
Elles ne peuvent avoir d'effet qu'entre le transporteur et le
chargeur
Elles sont sans effet vis-à-vis des porteurs de bonne foi
du connaissement
Elles constituent une faute lourde du transporteur si elles
servent à dissimuler un défaut de la
marchandise. N'ont alors plus d'effet même vis-à-
6.2 LES INTERVENANTS
A) L'ARMATEUR
C'est un prestataire de services. Il est propriétaire
des navires et affréteur, puisqu'il a la possibilité de les
louer.
Les armateurs indépendants ont créés des
conférences maritimes dans le but d'assurer le bon fonctionnement sur
une ligne régulière, à des tarifs publics et stables,
selon une fréquence définie.
Les conférences ont été
homologuées en 1974.Elles ont mis en place un code de conduite, des
règles sur la gestion des trafics et sur les tarifs.
B) COMPAGNIE MARITIME
1) Représentant du navire
Ils représentent la compagnie de navigation. Ils
doivent trouver du fret pour la compagnie, et sont payés à la
commission. Ce sont des personnes physiques abilitées pour agir,
représenter la compagnie.
Il existe deux types de représentants:
· L'agent maritime, qui a un rôle de transitaire ou
de courtier de fret
· Le consignataire : c'est l'intermédiaire entre
l'armateur et le représentant des marchandises pour le opérations
d'embarquement et de débarquement. Il s'occupe de la recherche de fret,
des formalités douanières, du ravitaillement du navire...en tant
qu'agent de l'armateur.
2) Représentants de la marchandise
Le transitaire commissionnaire de transport, conclu le
contrat avec le client, et choisit le transporteur en fonction de
l'itinéraire qu'il a définit.
Le transitaire portuaire, respecte les instructions du
commissionnaire traitant.
3) Les conférences maritimes
Les compagnies maritimes ont passé entre elles, depuis
la fin du 19e siècle, des accords appelés "conférences
maritimes" ou "rings". Ces accords couvrent aujourd'hui la
quasi-totalité des routes commerciales du monde.
Ces conférences ont pour objet d'organiser la
concurrence, en établissant entre leurs membres des accords sur
l'exploitation d'une ligne régulière: rationalisation des
fréquences de départ des navires, élaboration de tarifs
communs, réglementation des ristournes accordées aux
chargeurs...
Le transport par conteneur complet tend à se
généraliser, il est parfois impossible d'effectuer un transport
en groupage sur certaines destinations.
42
Toutes les compagnies maritimes n'appartiennent pas aux
conférences. Dans les compagnies non- membres, couramment
appelées "out-siders", on rencontre de petits transporteurs offrant des
prestations de médiocre qualité, mais aussi un nombre croissant
de grands armements indépendants, cherchant, dans une période
d'excédent de l'offre de transport, à attirer les chargeurs en
pratiquant des taux de frêt inférieurs à ceux des
conférences.
Ces conférences ont pour objet d'organiser la concurrence,
en établissant entre leurs membres des accords sur l'exploitation d'une
ligne régulière: rationalisation des fréquences de
départ des navires, élaboration de tarifs communs,
réglementation des ristournes accordées aux chargeurs...
Toutes les compagnies maritimes n'appartiennent pas aux
conférences. Dans les compagnies non- membres, couramment
appelées "out-siders", on rencontre de petits transporteurs offrant des
prestations de médiocre qualité, mais aussi un nombre croissant
de grands armements indépendants, cherchant, dans une période
d'excédent de l'offre de transport, à attirer les chargeurs en
pratiquant des taux de frêt inférieurs à ceux des
conférences.
6.3 TECHNIQUES DE TRANSPORT
A) LES CONTENEURS
1) Conteneur de groupage: LCL (Less than Container
Load)
Des marchandises de différents clients ou non sont
regroupées dans un même conteneur par un transitaire ou une
compagnie maritime.
2) Conteneur complet: FCL (Full container
load)
Le transitaire met à disposition un conteneur complet
à son client. Le client est seul responsable du chargement du conteneur,
en fin de chargement, il a la possibilté de le plomber pour une
meilleure sécurité.
Il existe différents types de conteneurs. Les
principaux offrent plusieurs possibilités de chargement :
latérales
par le toit
adapté au transport frigorifique.
3) Taille des conteneurs
Deux tailles de conteneur sont disponibles:
Type de
conteneurs
|
Charge utile
|
Capacité
|
Dimensions intérieures
|
2
|
20 tonnes
|
|
6 x 2.44 x 2.44 m
|
0
|
|
environ 30 M3
|
|
'
|
|
|
|
4
|
30 tonnes
|
|
12 x 2.44 x 2.44 m
|
0
|
|
environ 60 M3
|
|
'
|
|
|
|
43
4) Avantages du conteneur
· Réutilisable, solide
· Multi-modes pour transport de surface (route, mer)
· Sûr (marchandises protégées et
invisibles)
· Manutention aisée et rapide : portique,
cavaliers
· Economie sur l'emballage et l'assurance
Cependant, il convient de prendre certaines mesures de
précaution afin d'éviter les éventuelles
avaries que pourrait subir la marchandise après un
séjour prolongé en conteneur. (il peut en
effet arriver que le conteneur reste bloquer un certain temps en
douane au port d'arrivée).
Il est donc nécessaire:- d'isoler la marchandise du
plancher et des parois
- de charger des marchandises sèches dans des emballages
secs,
- de pratiquer l'empotage dans un lieu protégé
afin de réduire les risques de déchirure des
cartons, trempe de sacs, décollage des étiquettes,
moisissures, rouille,...causés par l'humidité.
5.TARIFICATION
Rapport poids/volume: 1 tonne / M3 en
général.
Le rapport poids/volume est toujours à l'avantage du
transporteur.
Le taux de fret est établi par les conférences et
les outsiders.
Ce taux de fret dépend presque toujours de la classe de
marchandise concernée ( 20 à 100
classes suivant les conférences), et est exprimée
dans la monnaie de la conférence.
44
A) LES CORRECTIFS
Certains sont conjoncturels, d'autres existent de manière
permanente. Leur mode de calcul peut varier d'une conférence à
l'autre.
1) Correctifs conjoncturels
3/4 surcharge fuel ou BAF ("Bunker Adjustment Factor") ou IFP
("Interim Fuel Participation"): destinée à intégrer les
variations du prix des combustibles entre 2 éditions du tarif.
S'applique comme un pourcentage de majoration ou de réduction sur le
fret de base.
3/4 surcharge monétaire ou CAF ("Currency Adjustment
Factor"): selon les mêmes principes, tient compte des variations de la
devise dans laquelle est libellé le tarif.
3/4 surcharge d'encombrement portuaire: va majorer le prix
sur certaines destinations, où une immobilisation anormale du navire est
à prévoir.
2) Correctif appliqués en
permanence
3/4 surtaxe colis lourd: en général au dessus de 5
tonnes
3/4 surtaxe d'extra-longueur: au dessus de 12 mètres
3/4 surfrets de déroutement, pour la desserte d'un port
secondaire pour certaines liaisons 3/4 droits portuaires à la charge de
la marchandise (péages, harbour-dues).
B) LA MANUTENTION PORTUAIRE
1)Les"liner term"
Selon les conférences maritimes et les usages des
ports, une part variable des frais de manutention est incluse dans le fret
annoncé. Ce sont les "liners-terms" ou "conditions de lignes
régulières" qui définissent cette part.
En général, le fret est côté depuis
quai, c'est à dire que les opérations de mise à bord et de
calage sont à la charge du navire, et donc incluses dans le fret.
Les liner-terms ne définissent que les règles de
partage des frais de manutention intervenant dans le "périmètre"
du navire, et ne prennent pas ne compte les frais de déchargement, de
magasinage, de dédouanement...
6.7 LES DOCUMENTS
A) LE CONNAISSEMENT MARITIME / BILL OF LADING
(BL)
C'est la pièce maîtresse du transport maritime.
Il est émis par le transporteur (la compagnie maritime, le capitaine ou
leur agent) à la demande du chargeur, au plus tard 24 heures
après que les marchandises aient été embarquées ou
prises en charge à quai.
Le chargeur doit fournir la liste de colisage et s'engager
à payer le fret déterminé. En signant le connaissement, le
transporteur reconnaît avoir pris en charge la marchandise en vue de son
acheminement.
Il arrive que la liste de colisage soit demandée (souvent
dans le transport maritime). Il existe 3 types de connaissements:
· « à ordre » : le plus fréquent,
permet de désigner un transitaire comme réceptionnaire
45
· « au porteur » : risqué car aucun
destinataire n'est précisé
· nominatif: formule peu utilisée
désignant le nom et l'adresse du seul réceptionnaire
habilité à prendre livraison de la marchandise
Le transporteur et l'armateur disposent chacun d'un
exemplaire original. Les 2 autres originaux sont destinés à
l'expéditeur, dont l'un devra être absolument envoyé au
destinataire pour qu'il puisse récupérer la marchandise. En effet
le connaissement sert aussi de titre de propriété (une simple
copie n'est pas acceptée).
Le connaissement peut être:
3/4 On board ("shipped on board"): il atteste la mise
à bord effective de la marchandise, à la date d'émission
du document. Il prouve donc l'expédition réelle de la
marchandise, et c'est en général la forme qu'exige l'acheteur
dans le cadre d'un crédit documentaire.
3/4 Reçu pour embarquement (received for shipment): il
n'atteste alors que de la prise en charge par la compagnie, qui peut
éventuellement modifier le navire et la date d'embarquement
prévus.
3/4 Net de réserves (clean): Il certifie que la
compagnie a pris en charge les marchandises en bon état apparent, ou
qu'elle a obtenu du chargeur une lettre de garanti.
3/4 Surchargé ou clausé ("unclean" ou "dirty"):
Il comporte des réserves de la compagnie portant soit sur la
quantité de marchandises chargées, soit sur l'état de
celles-ci. Ces réserves exonèrent le transporteur de sa
responsabilité dans la mesure où la contestation porte sur le
domaine pour lequel elles ont été émises.
C) AUTRES DOCUMENTS
· Lettre de Transport Maritime (LTM)
· Attestation de prise en charge FCR
· Delivery orders
· Note de chargement
· Bon d'embarquement
46
8.LES DIFFERENTS TYPES DE NAVIRES NON
SPECIALISES
Ces navires sont classés en fonction de leur mode de
manutention
principal:
- Les cargos conventionnels: ils disposent à bord de
leurs propres moyens de manutention. Les marchandises sont chargées en
cale par des panneaux coulissants.
- Les porte-conteneurs: Les conteneurs descendent dans des
puits, et sont arrimés entre eux au navire. Certains de ces
porte-conteneurs disposent de leurs propres moyens de manutention, ce qui leur
permet de décharger les conteneurs dans des ports non
équipés. Sur les liaisons bien équipées, les
navires sont déchargés par les portiques à conteneur du
port.
- Les navires rouliers: ils sont
équipés d'une rampe arrière ( et parfois d'une rampe
latérale)
relevable qui prend appui sur les descentes du port. Cette
technique est appelée Roll-On-Roll- Off ou RO-RO, présente
l'avantage de permettre la manutention d'à peu près tous les
types de marchandises.
47
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