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Le pouvoir judiciaire dans l'application et la protection des lois en droit positif congolais


par Chris INGAU SOMBOLA
 - Licence en droit public 2018
  

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b. La violation directe de la loi

La violation directe de la loi concerne l'hypothèse où le contenu de la norme édictée n'est pas conforme aux normes supérieures. Il y a donc méconnaissance par l'acte litigieux des normes qui s'imposent à lui, qu'il s'agisse de la Constitution, des normes internationales, de la loi ou encore de la jurisprudence. Pour être caractérisée, le juge doit comparer le contenu de l'acte administratif contesté avec l'ensemble des normes supérieures.

c. Les motifs de droit : l'erreur de droit

Ici, ce ne sont pas l'objet de la mesure litigieuse, ni son but qui sont en cause ; ce sont des motifs, à savoir ses fondements, et plus précisément ses motifs de droit. Il existe trois variantes de l'erreur de droit. Le premier est celui ou l'acte manque de base légale : cela signifie que le texte sur lequel se base l'acte en cause est inexistant, parce que non entré en vigueur par exemple, ou inapplicable, parce qu'il a, par exemple, été abrogé. La seconde hypothèse d'erreur de droit est celle ou l'acte se fonde sur une norme qui est elle-même irrégulière : par exemple, un décret qui prend pour base légale une loi contraire à un traité international. Il s'agit là de la mise en oeuvre de ce que l'on appelle l'exception d'illégalité. Dernière hypothèse, l'acte édicté se rattache à une norme inexactement interprétée.

En présence d'un manque de base légale, le juge administratif peut annuler la décision, mais il peut aussi, si la décision est légale par ailleurs, procéder à une substitution de base légale : en d'autres termes, le juge remplace la mauvaise base légale par celle qui est de nature à fonder la décision prise. Mais, cette substitution n'est possible que si l'intéressé a disposé des garanties dont est assortie l'application du texte servant au final de base légale par substitution. Par ailleurs, les parties doivent, au préalable, être mises à même de présenter des observations.

Enfin, il faut noter la jurisprudence Hallal du 6 Février 2004 du Conseil d'Etat reconnaissant à l'Administration qui s'est fondée sur un motif erroné le pouvoir d'invoquer, en première instance comme en appel, un autre motif devant le juge afin de justifier sa décision. Cette jurisprudence concerne tout autant les motifs de droit que les motifs de fait. Il faut que le nouveau motif soit de nature à justifier la décision. Par ailleurs, il faut, là encore, que la substitution ne prive pas l'intéressé d'une garantie essentielle. Et, le juge recherche si l'Administration aurait pris la même décision si elle s'était fondée initialement sur ce nouveau motif.

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