Conclusion partielle
Il a été question dans ce chapitre d'une analyse
théorique. Pour éviter les controverses sur les concepts, nous
avons donné les définitions des mots clés qui
correspondent à notre entendement en vue d'éclairer notre
travail.
Chapitre II : ESQUISSE
HISTORIQUE DE LA SCOLARISATION ET DU PHENOMENE ENFANT DE LA RUE EN RDC
Dans notre deuxième chapitre, il sera question de
donner l'aperçu historique de l'enseignement et du
phénomène enfant de la rue en RDC, cela nous permettra de bien
comprendre comment les deux évoluent pendant la période
précoloniale, la période coloniale, la période post
coloniale, pendant la première république, la deuxième
république et pendant la troisième république.
Section 1 :
Aperçu général sur la scolarisation en RDC
La situation scolaire d'avant l'indépendance comporte
deux grands moments, à savoir la période de l'EIC et celle du
Congo belge.
II.1.1. Pendant la
période précoloniale
La période de l'EIC va du 26/02/1885 au 18/10/1908
D'aucuns n'ignorent qu'avant l'arrivée de l'homme
blanc, l'éducation était assurée en grande partie par la
famille et par le clan. Les jeunes apprenaient les métiers que leurs
parents ou leurs proches exerçaient. Les compétences
étaient presque un héritage. Cette éducation avait certes
l'avantage d'être complète. Elle visait essentiellement
l'adaptation de l'individu à son environnement.
La société organisait les rites d'initiation
pour préparer les jeunes à la vie sociale et les aider à
l'apprentissage de quelques métiers. Sauf pour les métiers
spécialisés. La tâche incombait aux dépositaires des
connaissances, ils assuraient l'encadrement à tout homme
intéressé moyennant un paiement quelque. L'école au sens
occidental n'existait pas. IBEKI (1992 :p39-40).
L'enseignement à l'époque de l'EIC s'est tout
simplement juxtaposé à l'éducation traditionnelle en
l'ignorant et en la méprisant. Lubamba KIBAMBE cité par KAZADI
MULOPWE (2012 :p72) L'organisation de l'enseignement avant
l'indépendance reflète les tendances du colonialisme,
caractérisé par la ségrégation raciale, objectifs
économiques orientés vers les besoins des métropoles,
imposition culturelle. L'examen des structures, des programmes et des
méthodes d'enseignement, permet de se rendre compte qu'ils ne
répondaient pas au souci d'esprit promotionnel pour les autochtones.
Au niveau de l'enseignement primaire, l'analyse de
l'organisation de cette époque permet de constater l'existence de quatre
catégories d'écoles bien distinctes :
La première était destinée aux
élèves des milieux ruraux et aux élèves moins
avancés des centres urbains. La seconde était
réservée à l'élite des villes et des centres
importants. La troisième l'école primaire de niveau
métropolitain. Quant à la quatrième, elle concernait
l'enseignement élémentaire féminin.
Alors que les programmes de l'enseignement secondaire
étaient eux aussi peu adaptés aux vrais besoins de l'individu et
de la société, l'évolution était d'ailleurs
opérée de la même manière que dans l'enseignement
primaire : élévation du niveau, mais inadaptation
croissance. (Pol GEORIS (1966 :p66)
En sommes, le colonialisme n'a pas assuré la promotion
culturelle des populations des territoires sur lesquels il exerçait son
influence. L'étude de la politique belge en matière
d'éducation, pendant la période antérieure au 30 juin
1960, nous en fournit les preuves. Les structures de l'enseignement primaire et
secondaire révèlent l'existence de cycles cloisonnés
différents quant à leurs débouchés, leur
durée, leur population, leurs conditions d'admission.
Au sujet de l'enseignement avant l'indépendance l'EIC
avait pris officiellement l'initiative de l'instruction des enfants. Ce fut
surtout pour des raisons militaires, pour constituer une
pépinière de jeunes recrus destinés à devenir,
suivant la vocation de l'époque, des soldats-ouvriers, des combattants
et constructeurs des postes. La concrétisation de cette idée
s'effectua pour la première fois lors de la création des
« colonies d'enfants indignes », le 12 juillet
1890.L'idée du regroupement en colonie provenait de la nature du
recrutement visé, qui recherchait avant tout les enfants peu
concernés par les traditions claniques : esclaves, orphelins,
enfants délaissés. Bon nombre d'enfants étaient
recrutés de force et retenus contre leur gré ; plusieurs ont
risqué la mise aux fers et la peine de la chicotte, pour une tentative
infructueuse qu'ils avaient faite de regagner leurs villages. Les
premières colonies scolaires furent créées à Boma.
L'orientation de la formation des élèves était
essentiellement militaire. C'est-à-dire cette carrière
qu'étaient destinés la plupart des élèves. En 1894,
une petite reforme intervint ; la colonie scolaire fut constituée
de deux groupes d'élèves : les candidats à la
formation militaire et professionnelle et ceux qui ayant des dispositions
religieuses particulières, ne recevaient que la formation religieuse. On
évoluait vers l'existence de deux types de colonies scolaires.
Pour répondre aux besoins croissants de formations
militaires, une « école de candidats sous-officiers
comptables », fut créée à Boma le 30 mars 1897.
Les deux colonies scolaires acquièrent du coup une autre
finalité : celle de former des candidats capables d'être
admis à nouveau cycle de formation plus poussée. Quatre nouvelles
écoles furent créées en 1906 : une école des
candidats commis à Boma (le 28 février 1906) et trois
écoles professionnelles à Boma, à Léopoldville et
à Stanley ville (3 juin 1906). Les écoles professionnelles
étaient annexées aux ateliers que l'Etat possédait dans
ces trois villes. Quelques années plus tard, le réseau
d'écoles professionnelles s'agrandit, avec la création de celles
de Kabinda, d'Elisabethville, de Buta et de Luebo, toujours liées aux
ateliers existants dans ces villes. Jusqu'ici, il n'était question que
l'initiative de l'Etat en matière d'instruction. Cette
préoccupation fut partagée par les congrégations
missionnaires, et dans des conditions à peu près identiques. Les
missionnaires catholiques et protestants assurent donc dès le
début de leur action une certaine instruction. Celle-ci était
d'une intensité et d'une extension variables suivant le charisme des
Eglises et des congrégations et celui des missionnaires en
présence. D'autres centres furent créés à
Nouvelle-Anvers, Mayombe, Mongo, Lusambo, Niangara, Coquilhaville, etc.
En somme, l'objectif premier de la création des
écoles avant et pendant cette période n'était pas de
vouloir développer les autochtones, plutôt de résoudre les
problèmes qui préoccupaient les colonisateurs quant aux enfants
abandonnés, aux filles mulâtresses et leurs propres services. La
formation était rudimentaire et orientée vers l'agriculture, et
autres services su nouveau secondaire.
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