Le développement économique durable auquel
aspirent les pays en voie de développement nécessite un niveau de
croissance économique satisfaisant et une répartition
équitable de la richesse qui garantit la justice sociale.
De plus, les analyses faites par la Banque Mondiale en 1994
et celles en 2009 s'accordent à dire qu'il ne sera véritablement
possible de réduire la pauvreté en Afrique qu'avec un taux de
croissance potentiel à deux chiffres et à effort de
développement constant. Ceci a permis à divers pays africains
notamment le Bénin d'élaborer des programmes nationaux de lutte
contre la pauvreté dans la perspective de réduire l'ampleur du
phénomène. Mais, malgré les différentes
réformes économiques nationales et communautaires
appliquées au cours des dix dernières années, la
croissance économique enregistrée ne suffit pas pour asseoir les
bases d'un développement économique durable capable de soutenir
la concurrence régionale induite par les réformes communautaires
et de réduire sensiblement la pauvreté.
L'économie béninoise demeure encore fragile et
sa croissance semble avoir atteint un pallier qu'elle ne parvient plus à
franchir tandis que la richesse créée ces dernières
années semble être mal répartie engendrant des
inégalités de plus en plus grandes entre les différents
acteurs économiques. Ainsi, près de 33,3% de la population
continue de vivre en dessous du seuil de pauvreté globale (144.261 F
CFA) et l'indicateur de développement humain pour le Bénin est de
0,435 en 2010, le classant à la 134ème place sur 169
pays évalués (Banque Mondiale, IDH 2010).
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Réalisé par Fidèle G. AYIKPA et
Patrice DOMINGO
Contribution à l'amélioration du niveau des
dépenses d'infrastructures routières pour soutenir la croissance
économique au Bénin
Dans un tel contexte, il importe de connaître les
leviers du développement, autrement dit les sources de la croissance
économique afin de savoir comment agir sur elles pour optimiser cette
dernière. Le développement des infrastructures publiques
apparaît à cet effet indispensable en termes d'objectif
opérationnel. Ceci est d'autant plus vrai dans les nouvelles
théories de la croissance qui mettent l'accent sur les
externalités positives engendrées par certains
aménagements publics d'infrastructures sur la productivité du
secteur public et du secteur privé. Les infrastructures publiques en
générale et celles liées au transport routier en
particulier représentent donc un levier important pour promouvoir la
croissance économique et le développement.
Mais, force est de constater que jusqu'à
présent les infrastructures routières ne jouent pas pleinement
leur rôle pour le pays ; ce qui représente donc un obstacle pour
le développement du secteur des transports qui occupe une grande
proportion du PIB. Ainsi, malgré les différents efforts fournis
par le gouvernement béninois tant dans la construction que dans
l'entretien des routes, la densité routière brute (estimée
à 7 km pour 10000 hbts et à 5,18 km pour 100 km2 en
2009) demeure encore faible. Ce taux est plus faible lorsqu'on le calcule par
type de revêtement et montre que le pays est sous-équipé en
infrastructures routières comparativement à d'autres pays de la
sous-région.
En effet, le Bénin ne dispose que de 2,44 km de routes
bitumées pour 10000 habitants (soit 1,81km pour 100km2)
contre 6,2 km pour 10000 habitants au Ghana. Le Bénin est donc
confronté à un sous-développement de ses infrastructures
routières qui expliquent en grande partie la faible productivité
du travail ainsi que la faiblesse du marché intérieur ; le niveau
très élevé des coûts : de transport des biens, des
personnes, des coûts de transactions et des facteurs de production.
Par ailleurs, il faut noter que le faible niveau
d'investissement dans le secteur routier ainsi que la mauvaise orientation des
dépenses publiques d'investissement et d'entretien de nos routes
représente les principales raisons de l'inefficacité du
réseau routier national et de la faible contribution de ce dernier
à la croissance économique.
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Réalisé par Fidèle G. AYIKPA et
Patrice DOMINGO
Contribution à l'amélioration du niveau des
dépenses d'infrastructures routières pour soutenir la croissance
économique au Bénin
Ainsi, les dépenses du Ministère des Travaux
Publics et des Transports qui, en 1997, représentaient 1,7% du PIB et
10% des dépenses totales sont tombées à 1,5% du PIB et
à 9% en 2003 des dépenses totales puis à 0,8% du PIB en
2006. Les crédits alloués à ce secteur attestent certes
l'engagement du gouvernement en faveur de l'amélioration des
infrastructures de transports mais les chiffres réels sont encore en
dessous des niveaux souhaitables. Face à une telle situation, il urge
donc de trouver les moyens et actions à mettre en oeuvre en vue
d'améliorer la contribution des infrastructures routières
à la croissance économique.
C'est pourquoi il revient à la DGTP d'élaborer
une stratégie de suivi du niveau des dépenses d'infrastructures
routières en fonction des objectifs de croissance et de réduction
de la pauvreté. Toutefois, pour affiner cette méthodologie, il
faudrait se pencher sur la formulation d'une fonction qui fournisse l'effet des
variations des dépenses d'infrastructures routières sur le niveau
de la production nationale et partant sur l'évolution du taux de
croissance économique.
Pour la formulation de sa politique budgétaire, la
DGTP a besoin de se doter d'instruments automatisés afin de mettre en
évidence les relations et les interdépendances entre les
variables et faciliter le choix de ces dernières dans la mise en oeuvre
de politiques économiques. C'est en cherchant donc à
maîtriser l'impact des dépenses d'infrastructures routières
sur l'activité économique que la DGTP pourra vraiment
améliorer le niveau de celles-ci qui, à court terme, pourront
insuffler un dynamisme qui engendrera une croissance économique
acceptable à long terme et qui en retour pourra résorber le
problème de sous-emploi et de pauvreté.
La présente étude s'inscrit donc parfaitement
dans cette logique. La réalisation de celle-ci permettra de mettre
à la disposition de la DGTP un outil d'analyse quantitative de l'impact
des dépenses d'infrastructures routières sur la croissance
économique au Bénin.