Conflits linguistiques et rapports de force entre les langues en présence au sein des entreprises internationales.( Télécharger le fichier original )par Alice Bellia Kedge BS - Master of Sciences in Management 2015 |
3.5 Le rôle de l'employé bilingue3.5.1 Gérer les différences culturellesUn des rôles majeurs de l'employé bilingue est de comprendre les attentes du client pour une meilleure communication et par extension une meilleure performance.109 Pour ce faire, celui-ci doit commencer par intégrer la culture du pays avec lequel il échange afin d'en saisir toutes les nuances. Un bon indicateur est le modèle d'Hofstede que nous avons déjà évoqué dans la partie 2.4.3 de ce devoir. Ci-dessous l'analyse culturelle des modèles français et allemands selon les dimensions d'Hofstede : 110 60 109 Aoun, Joseph, (2004), Gérer les différences culturelles pour communiquer plus efficacement avec les diverses cultures du monde, Sainte-Foy (Québec), MultiMondes, p. 141 110 « Les dimensions culturelles de Geert Hofstede », in Uni-giessen.de, disponible sur internet, consulté le 12/08/2014 19 :40 :21 61 On retrouve en Allemagne une orientation en faveur de la masculinité, c'est-à-dire une culture qui se place dans une logique d'affrontements avec des conflits beaucoup plus « frontaux, ouverts et durs » en revanche en France on privilégiera « l'écoute et l'empathie dans un souci de cohésion sociale » pour résoudre les conflits (MAS)111. La France quant à elle à une distance hiérarchique plus marquée alors que l'Allemagne fait partie des pays du monde avec la plus faible hiérarchie entre ses membres (PDI), la démocratie et l'égalité sont encouragées, chaque membre de l'entreprise peut participer à la prise de décisions. Paradoxalement on remarque que les deux pays ont tous les deux une culture plutôt individualiste (IDV), ce qui est plutôt étonnant de la part de l'Allemagne qui prône l'égalité et le collectif. Les cultures individualistes sont généralement corrélées à la richesse et au développement du pays, plus un pays est développé plus il aura tendance à avoir une culture individualiste, c'est-à-dire à valoriser sa qualité de vie personnelle.112 Enfin la France fait preuve de moins de tolérance au changement et à l'incertitude que l'Allemagne qui « accepte les avis opposés et considère les conflits comme enrichissants ».113 Les cultures nationales influencent donc le style de management adopté, comprendre cette culture c'est faire un pas en avant vers une compréhension de la gestion de l'entreprise et par extension de sa culture d'entreprise. Ces différences, aussi minimes soient elles doivent être prises avec beaucoup de considération lors des échanges entre les deux pays. 111 Meier, Olivier et al., (2005), « Management interculturel stratégie, organisation, performance », Paris, Dunod, p. 32 112 Meier, Olivier et al., (2005), « Management interculturel stratégie, organisation, performance », Paris, Dunod, p. 33 113 62 |
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