3) L'internationale sécuritaire
A chaque fois que la force CEDEAO s`est interposée pour
rétablir l`ordre et la paix dans un pays en crise, elle a toujours
été remplacée par les casques bleus onusiens, souvent
à la demande des africains. Les raisons sont généralement
d`ordre financier et logistique. C`est pourquoi l`apport des partenaires
extérieurs est continuellement souhaité et attendue.
a) Raisons de soutenir la CEDEAO
La CEDEAO a prouvé qu`elle peut effectivement s`occuper
de la sécurité dans sa sphère géographique. Ses
deux moyens traditionnels son la diplomatie et le maintient de la paix. Elle
devra à court terme intégrer aussi la consolidation de la paix.
Si sur le plan diplomatique elle s`en sort assez bien, elle a encore du chemin
à faire sur les plans de la prévention et de la gestion des
crises. Elles vont de paire, ne s`embarrassent pas d`amateurisme et le
volontarisme à lui seul ne suffit pas. Sur le plan théorique, la
CEDEAO a bien conçu la gestion de la sécurité globale
même si on peut déplorer qu`il n`y ait pas de corrélation
évidente et pertinente avec le local qui pourtant auprès duquel
s`abreuve la CEDEAO. Dans le
133. Le Groupe de travail spécial du Conseil de
sécurité sur la prévention et le règlement des
conflits en Afrique a été créé par une note du
Président du Conseil du 1er mars 2002 , lui conférant le mandat
entre autres de: Examiner, en particulier, les questions régionales et
les questions se posant dans différents conflits qui ont une incidence
sur les travaux du Conseil relatifs à la prévention et au
règlement des conflits en Afrique; Faire des recommandations au Conseil
de sécurité en vue d`améliorer la coopération en
matière de prévention et de règlement des conflits entre
l`Organisation des Nations Unies et les organisations régionales (UA) et
sous-régionales. Le Conseil de sécurité, dans une note de
son président du 31 décembre 2007, avait prorogé ce mandat
jusqu`au 31 décembre 2008.
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académique 2009-2010 71
cadre de la gestion des conflits, le Mécanisme stipule
que les Etats membres conviennent de mettre a la disposition de I`ECOMOG des
unités dotées de moyens adéquats, des armées de
terre et de l`air, de la marine, de la gendarmerie, de la police, ou de toutes
autres formations militaires, para-militaires, ou civiles pour
l`accomplissement des missions assignées. Chaque Etat membre est tenu de
libérer immédiatement sur demande, les modules de force en
attente avec les équipements et le matériel
nécessaires.
Pour financer toutes ces opérations, il est
prévu un pourcentage de prélèvement auprès des
Etats qui n`est pas connu. Mais la CEDEAO dit explicitement (chapitre 32,2)
qu`une demande de financement spéciale sera adressée à
1`ONU et à d`autres agences internationales. Le financement des
opérations peut également provenir de l`UA, de contributions
volontaires, de subventions, ainsi que de la coopération
bilatérale et multilatérale. Il apparait donc que la CEDEAO n`a
vraisemblablement pas les moyens de sa politique. « Peu de pays africains
sont à même de déployer un bataillon dans le cadre d`une
opération de maintien de la paix ou d`une force multinationale sans
l`apport d`une assistance considérable. Par ailleurs, rares sont les
pays qui disposent d`unités spécialisées dotées de
matériel ou de connaissances spécialisées suffisants pour
assurer les services nécessaires : organisation technique,
communications, services médicaux ou contrôle des
mouvements134 ». Eric G. Berman et Katie E. Sams ajoutent que
les États africains doivent s`efforcer d`avancer progressivement et
résister à la tentation de passer d`un plan ambitieux à
l`autre sans effet. Les organisations régionales et
sous-régionales africaines devraient se montrer plus pragmatiques sur ce
qu`elles peuvent accomplir ou pas à court et à moyen termes. Les
projets trop ambitieux détournent des ressources déjà
limitées de projets plus réalistes ». Des difficultés
que reconnait l`ONU en mars 2008. Présentant son Rapport sur les
relations entre l`ONU et les organisations régionales, le
secrétaire général dit que si les organisations
régionales font preuve d`une volonté politique louable de faire
face aux conflits existants et nouveaux, il leur est souvent difficile de
réagir à temps, faute de ressources financières et
logistiques suffisantes. Il avait alors été décider de
doter l`Union africaine et les communautés économiques
régionales des capacités de gestion appropriées pour mener
des opérations de paix et de sécurité, mobiliser
efficacement les ressources financières et logistiques, en mettant
l`accent sur la mobilisation des ressources internes, accroître le
rôle de la société civile dans l`éducation pour la
paix et la promotion d`une culture de paix, créer des
134. G. BERMAN Eric et E. SAMS Katie, « Le maintien de la
paix en Afrique ».Forum du désarmement, mars 2000, p.23-34
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conditions favorables au secteur privé...Si l`ONU se
focalise davantage sur la diplomatie et le « light support » (appui
léger) sur le plan militaire, les pays occidentaux eux s`invertissent
dans des programmes et des formation plus conséquents. En 2005, une
dizaine de pays occidentaux avait genre d`appuis en Afrique
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