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Les déterminants du faible taux de référence des CSI (centre de santé intégré) ruraux vers le CHD (centre hospitalier départemental), dans le district sanitaire de Tahoua, zone d'intervention du projet ALAFIA/GTZ au Niger.

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par Idrissa CHEIFOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise en sociologie 2003
  

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1.1.4.4- Le système de référence comme un système influencé par une multitude de facteurs

Le système de référence est un processus qui est déterminé par plusieurs facteurs. Leur importance relative est difficile à déterminer pour le moment et fait d'ailleurs l'objet de l'étude actuelle. Le schéma suivant démontre bien la complexité des facteurs dont il dépend.

Figure N°3 : Les déterminants du système de référence

Besoin ressenti

Distances

Coût de transport

Disponibilité de transport

Barrière culturelle

Performance de l'hôpital

Barrière financière des soins

Performance du CSI

Connaissances techniques

Interaction infirmier - patient

L'attitude de l'infirmier

Crédibilité de l'HD

(Pop. - Inf.)

LE SYSTEME DE REFERENCE

Source :

Dr. Bossyns P. 2000

Ces facteurs ont été identifiés de façon empirique. Ils ne trouvent qu'une confirmation partielle dans la littérature.

Le système de référence est conditionné par des facteurs liés à l'environnement physique (l'accessibilité), par le fonctionnement du CSI et le comportement de l'infirmier, par les données culturelles (et individuelles) de la population et par la crédibilité de l'hôpital de référence qui est au moins partiellement conditionnée par sa performance technique et la différence du plateau technique des soins offerts par rapport au CSI. Macintyre et Hotchkiss (Macintyre et al. , 1999) proposent un cadre conceptuel de la référence qui illustre cette complexité : transport, les coûts de transport, les facteurs liés à la communauté, la qualité des soins, etc.

Dans une étude menée au Ghana (Martey et al. ,1998), une multitude de facteurs ayant une influence négative sur l'utilisation des services de référence a été démontrée : les tarifs des hôpitaux, la corruption, le manque de transport et la mauvaise volonté des chauffeurs, les mauvaises routes, l'attitude négative du personnel, le manque de médicaments et autres consommables.

1.1.4.5- Distances, transport et coût du transport

Si l'importance relative de chaque aspect n'est pas vraiment connue, la littérature est pourtant unanime par rapport à l'importance de la distance dans l'utilisation des services et donc aussi de celle des hôpitaux.

Selon une étude au Kenya sur la mortalité maternelle (Macintyre and Hotchkiss, 1999), le transport dans le nord du pays est l'élément capital et même vital pour les urgences obstétricales. De belles métaphores sont utilisées pour qualifier les routes africaines en zone rurale telles que « maternal death roads ». La même étude rapporte que dans un district rural au Zimbabwe, 50 % des décès maternels par hémorragie sont dûs à l'absence de transport en urgence. Une étude faite en Sierra Léone confirme que le manque de transport et le mauvais état des routes sont responsables du fort taux de mortalité maternelle. La distance moyenne entre CSI et HD était estimée de 56 km et la durée moyenne d'évacuation de 3 heures, à condition d'abord qu'un véhicule soit disponible. En général, seulement 1 à 2 voitures passent par jour au niveau des CSI. Cette situation est comparable du Niger et de Tahoua en particulier. Selon une étude faite au Zaïre à Kasongo (François et al. , 1995), parmi les femmes référées, seulement 33 % se présentent effectivement au niveau de l'hôpital, malgré la gratuité des soins à l'hôpital pour les patients référés. Ceci serait dû également aux difficultés de transport que les patients rencontrent.

Au Burkina Faso, Traore (Traore et al. , 1998) non seulement mentionne le transport comme un élément clé pour les évacuations d'urgence, mais il attire l'attention sur le coût important qu'une évacuation représente pour les patients (jusqu'à 28 % des dépenses totales du malade).

L'étude au Sierra Léone (Samai and Sengeh, 1997) déjà mentionnée, estimait qu'en l'absence d'un véhicule, la famille était obligée de dépenser 64.000 f CFA pour en louer un. Au Mali, à Bla, (Magassa et al. , 1996) la barrière financière pour les évacuations a fait objet de recherche opérationnelle dans différents Cercles de Santé (leur district sanitaire). Plusieurs propositions ont été faites mettant en général l'accent sur la participation communautaire, mais avec des mécanismes de subvention pour alléger les coûts. Ainsi à Bla on propose que le malade paie 35 % du coût de transport seulement, le CSC 52 % et le CSCOM (CSI) 13 % à travers les recettes du recouvrement de coûts. Les districts de Kolokani et Kolondieba sont parvenus aux mêmes conclusions. A Kadiolo, Mali (Papa et al. , 2000), un système de communication avec des radios a été installé pour améliorer la communication entre les CSI et l'HD en cas d'urgence. Dans une étude sur la viabilité financière des districts sanitaires et des CSI en particulier au Mali, la nécessité de subventionner le transport des malades a été évoquée aussi.

En Zambie, il était estimé que la mortalité maternelle pourrait baisser d'au moins 29 % si les patients pouvaient bénéficier de transport à chaque moment pour l'évacuation (Le Bacq and Riestsema, 1997). Le manque de transport était pointé du doigt aussi comme cause principale d'une mortalité maternelle élevée en Sierra Léone ( Samaid and Sengeh, 1997), au Ghana (Wilson et al. , 1997) et au Nigeria (Shehu et al. , 1997). Une expérience avec la mise en route d'un système de transport performant pour l'évacuation des urgences obstétricales dans ce dernier pays a eu un impact positif sur la réduction de la mortalité maternelle (Essien et al. , 1997).

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