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Les déterminants du faible taux de référence des CSI (centre de santé intégré) ruraux vers le CHD (centre hospitalier départemental), dans le district sanitaire de Tahoua, zone d'intervention du projet ALAFIA/GTZ au Niger.

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par Idrissa CHEIFOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise en sociologie 2003
  

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3.3- interviews des patients

Les cent patients interviewés se répartissent comme suit: 47 référés, 36 auto référés et 17 cas de refus. Les patients référés et les auto-références ont été interviewés au CHD. Les rencontres avec les patients qui avaient déjà refusé la référence se sont réalisées aux villages des patients. Pour certains CSI, il est plus facile grâce à la disponibilité de moyens de transport ou l'accessibilité géographique, pour référer les patients directement vers Tahoua (Mogheur, Affala, par exemple). Ceci explique, en dehors des patients qui n'ont pas respecté la référence, qu'il existe plus de fiches de référence que de patients soumis à une interview. Durant la période de l'enquête, l'enquêteur s'est absenté quelquefois du CHD pour superviser les infirmiers dans les CSI. A ces occasions aussi, quelques patients ont été ratés pour l'interview.

L'interview des patients envisage de mieux comprendre les barrières que pose une référence, ainsi que les conditions et les moyens déployés par le patient pour accepter la référence. En même temps, l'interview permettra de comparer l'opinion du patient individuel à celle de l'infirmier ou de la communauté.

Parmi les 100 patients, seulement 24 ont le niveau de l'école primaire, 4 sont alphabétisés et les 72 autres restants sont sans instruction.

Parmi les patients interviewés, 8 vivent à Tahoua (8 %). Puisque ces patients n'ont ni de frais de transport à payer, ni le problème de nourriture, ni trop de peur de l'inconnu, une référence vers le CHD pose sensiblement moins de problèmes pour eux.

3.3.1 Les barrières

En analysant les barrières imposées par le système de référence à travers l'opinion des patients qui ont accepté la référence, un danger d'introduire un biais se pose, puisqu'il s'agit ici de personnes qui ont su vaincre les barrières. Pour ceux qui ont refusé la référence, les mêmes barrières pourraient être estimées insurmontables, mais elles pourraient être d'une autre nature aussi. Par exemple, les maladies dites `traditionnelles' se présenteraient beaucoup moins au centre de référence que les maladies pour lesquelles l'hôpital est connu donner une réponse adéquate.

3.3.1.1- Le séjour au CHD

Seulement 30 patients ayant séjourné au CHD sur les 83 (référés et autoréférés), soit (36%) , déclarent ne pas être satisfaits de l'accueil dans la dite institution. Toutefois 16, soit 19%parlent quand même des longs temps d'attente pouvant aller de 3 à 6 heures. 40 (48%) sur 83 des patients se plaignent de l'absence de nourriture à l'hôpital, ce qui les oblige à en acheter, d'où évidemment le coût élevé du séjour. Cette barrière est évoquée principalement par les patients qui n'ont pas de parents dans la ville à Tahoua et qui ne peuvent donc pas se faire aider.

La grande majorité des patients (60, soit 72%) jugent exorbitants les tarifs au CHD. "C'est cher pour nous les pauvres, il faut faire des tarifs spéciaux pour les pauvres". Toutefois, certains patients ayant l'expérience de l'Hôpital National les trouvent abordables.

Du point de vue de la crédibilité de l'hôpital de Référence, la question s'est posée aux patients de savoir si la référence au niveau de l'hôpital a pu résoudre leur problème de santé. 45 sur 83 patients interviewés se disent satisfaits des traitements reçus et répondent qu'ils vont mieux. Parmi les 38 (46%) personnes qui n'ont pas vu une amélioration se trouvent 8 cas de stérilité. Ceci pourrait affecter la crédibilité de l'hôpital et jouer sur l'acceptabilité de la référence en général.

Cinquante patients sur 83 (60%) déclarent avoir un `tuteur' au niveau de la ville de Tahoua. Ce sont ces tuteurs qui les nourrissent à l'hôpital pour la plupart. Les autres (40%) qui n'ont pas de tuteur à Tahoua indiquent qu'il s'agit d'une situation angoissante et qu'ils « se contentent des restes de nourriture des voisins hospitalisés ». Le système de santé au Niger prévoit que les patients soient nourris par l'hôpital. Mais pendant toute la période de l'enquête, l'hôpital ne disposait pas de nourriture à offrir aux malades. Même si le système prévoit une cuisine au sein de l'hôpital, il n'y a pas d'infrastructures pour abriter des accompagnants avec des facilités pour organiser la cuisine. C'est ce même groupe (n'ayant pas de tuteur et la possibilité de manger convenablement) qui ne bénéficie pas de la solidarité villageoise, jugée très importante psychologiquement pour les malades.

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