3.2.5 L'importance de la contre-référence
L'ensemble des infirmiers interviewés se plaignent de
l'absence totale de la contre-référence qui est
considérée par eux comme très importante. La
contre-référence permet selon les infirmiers, de s'assurer de la
continuité des soins, l'information et la formation continue. Elle
permet de s'auto-évaluer en comparant le diagnostic du CSI à
celui retenu par le CHD, donc de voir les faux positifs. D'autres indiquent que
la contre-référence permet de « mettre en
confiance les différentes parties ». Ceci fait
ressortir de nouveau la compétition pour les patients et le sentiment de
conflit entre le CSI et le CHD par rapport à la référence.
D'autres encore avancent que la contre-référence indique le
respect pour l'agent qui a référé.
3.2.6 Hospitalisation au niveau du CSI et la
crédibilité du CHD
Tous les infirmiers des CSI rencontrés déclarent
« hospitaliser » des patients. Dans la définition on
a inclus tous les patients qui restent un certain temps au CSI après la
consultation (donc aussi ceux à qui on a donné un simple abri ou
une mise en observation).
La plupart des infirmiers estiment que le nombre
d'hospitalisations tourne autour de 5 patients par mois. Parmi les raisons pour
lesquelles ils réfèrent moins que les SPT le demandent, les
agents de santé indiquent (15 sur 21) souvent que « ça
ne vaut pas la peine de référer » (6 ont ajouté
parfois).
Six agents de santé sur 21 avouent être
frustrés quand ils doivent référer. Un d'entre eux
précise que c'est seulement pour les références à
froid. Au nombre de ceux qui disent ne pas être frustrés, se
trouvent des infirmiers qui ne réfèrent presque jamais. La seule
aide-soignante, parmi les gens interviewés, a répondu
« je ne suis pas frustrée parce que je sais qu'il y a des cas
plus forts que moi ». Abordés directement, les agents de
santé déclarent que la référence ne diminue pas
leur prestige, mais presque tous avouent que l'hospitalisation à leur
niveau augmente leur prestige (17 sur 21 réponses).
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