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Les déterminants du faible taux de référence des CSI (centre de santé intégré) ruraux vers le CHD (centre hospitalier départemental), dans le district sanitaire de Tahoua, zone d'intervention du projet ALAFIA/GTZ au Niger.

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par Idrissa CHEIFOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise en sociologie 2003
  

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3.2.3. Difficultés rencontrées lors d'une référence

En général, l'ensemble des agents de santé interviewés indiquent que le transport et les coûts, directs et indirects, liés à une référence représentent les principaux obstacles pour l'acceptabilité de la référence par le patient. En deuxième lieu sont aussi évoqués, comme difficultés, les facteurs culturels (cadre d'explication de la maladie, `iska', génies, etc.), les difficultés de communication avec le centre de référence (pas de radio la nuit et pendant les fins de la semaine). Comme facteurs moins importants ont été cités le rôle de la famille et l'influence de la saison : les gens attendent la fin de la saison pluvieuse pour se faire soigner.

En général, les analyses faites par les infirmiers correspondent remarquablement avec ce que la population a évoqué à ce sujet.

Selon 18 infirmiers sur 21, dans les références d'urgence, le problème de refus du patient ne se pose pas. Cinq se rappellent un exemple concret et ont reconnu que parfois ils sont confrontés à un refus de la part du patient aussi en cas d'urgence. Un infirmier a raconté l'histoire d'une femme en travail, qui a suivi d'abord un traitement traditionnel pour des difficultés de couche. Quand elle est arrivée au niveau du CSI elle a refusé initialement la référence. Elle s'est fait convaincre seulement à la dernière minute et elle est décédée avant son arrivée au CHD. Un autre a raconté l'histoire d'un enfant souffrant de la méningite qui ne peut pas être référé parce qu'on ne trouve pas quelqu'un pour l'accompagner. Trois agents ont déclaré qu'ils n'ont jamais été confrontés à un refus de la part du patient.

Parlant spécifiquement de la référence à froid, seulement 7 sur 21 affirment que c'est facile de convaincre les patients d'accepter une référence. Parmi eux, deux ont déclaré que ce n'est qu'au moment d'une complication que les patients acceptent la référence à froid, ce qui contredit leur déclaration initiale. Cinq indiquent que ce n'est pas du tout facile et rapportent des cas concrets comme par exemple une vieille femme qui est tombée dans un puits et qui est finalement décédée au village, ou encore une femme avec un traumatisme de l'épaule qui a refusé la référence et qui s'est présentée de nouveau après avec une nécrose du bras.

Quatre infirmiers ont indiqué que devant eux le patient ne refuse jamais, mais qu'après il ne respecte pas la référence.

L'ignorance et les croyances traditionnelles sont souvent évoquées aussi comme raison de refus (10 sur 21 ou 48 %). Quatre agents évoquent aussi l'absence `d'un tuteur' au niveau de Tahoua. Ces raisons recoupent celles que la population a mentionnées pendant les focus groups.

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