3.2- INTERVIEWS DES INFIRMIERS
C'est l'ensemble des infirmiers des dix (10) CSI ruraux que
compte le district sanitaire de Tahoua à l'époque, qui ont
été interviewés individuellement sur le lieu de travail,
à un moment qui leur est favorable. Au nombre de vingt-et-un, lors de
notre passage , ils se répartissent entre 19hommes et 2 femmes, 8 IDE et
13 IC. Le plus jeune d'entre eux a 24 ans et le plus âgé a 55 ans.
Leur durée dans leurs différents postes varie d'un infirmier
à un autre. Parmi eux, figuraient des expérimentés des CSI
ou d'autres formations sanitaires, comme la CM, les dispensaires ruraux, les
postes médicaux ou le CHD.
Plus en détail, l'interview a permis
d'identifier :
La qualité de la communication entre l'infirmier et
le patient lors d'une référence
Les difficultés rencontrées par les infirmiers
lors d'une référence
Le niveau de compréhension de la
référence et de la contre-référence par les
infirmiers
L'attitude des infirmiers vis-à-vis des instructions
de base pour décider de la référence (SPT, PCIME)
Les sentiments qu'ils éprouvent à travers la
référence et à travers les hospitalisations au niveau de
leur CSI
L'influence de ces sentiments sur leur comportement en cas
de référence
Des questions sur la motivation et la relation des agents de
santé avec la population ont été posées pour
estimer à quel degré ces facteurs pourraient influencer
l'attitude et le comportement de l'infirmier lors d'une
référence.
3.2.1 Les rapports avec la population
Les agents de santé indiquaient tous que leur relation
avec la population était bonne.
« Vraiment, ici la vie m'est facile, car je suis
intégré à la population, les villageois m'associent dans
toutes leurs entreprises (réunions, baptêmes,
mariages) ».
« Les villageois ont toujours répondu
à mes appels, ils fréquentent le CSI, ils m'aident à
cultiver mon champ, tout cela, pour vous prouvez que nos relations sont
bonnes ».
3.2.2- Compréhension de l'infirmier sur la
référence
3.2.2.1- Importance (discussions dans le COSAN)
accordée au système de référence
La plupart des COSAN se réunissent
régulièrement. Ceci est lié au degré d'engagement
et de mobilisation de l'ECD à faire fonctionner efficacement les
structures de participation communautaire.
Seulement 13 agents de santé (sur 21) participent
effectivement aux réunions du comité de santé (souvent les
adjoints de l'infirmier chef du CSI ne sont pas associés et ils ont
exprimé leur frustration par rapport à cette situation). Tous
affirment avoir discuté déjà sur un ou plusieurs aspects
du système de référence. Une analyse plus précise
dévoile pourtant que 7 personnes sur 13 (54 %) confondent le
système de référence entre CSI et CHD avec les
consultations précoces au niveau du CSI. Ils conseillent de
« ne pas tarder avec la maladie au village avant de venir se faire
consulter ». Pendant l'interview ils ont confirmé de
« faire des allusions au système de référence en
incitant la population à venir consulter tôt ». La
référence est dans leur esprit largement évitable tant que
le patient arrive assez tôt. En tout, seulement 6 personnes sur 13 (46 %)
ont parlé d'un ou plusieurs aspects du système de
référence.
Ces personnes ont soulevé le problème de
tarification du CHD et le fonctionnement du service d'ambulance (et sa
tarification). Ceci a été demandé par l'ECD lors d'une
réunion de coordination en présence de tous les agents de
santé de district et les représentants de la population.
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