3.2.2.2- Les salles d'hospitalisation comme sujet de
débat pendant les réunions du COSAN
La construction de salles d'observation, voire
d'hospitalisation au niveau des CSI a toujours été au centre des
réunions du COSAN (6 agents sur 13 le mentionnent spontanément
dans une question ouverte). Les salles d'observation permettent aux infirmiers
« d'éviter la référence ». Tandis que
le système de référence ne semble pas être important
dans l'ensemble des problèmes des districts sanitaires selon les
infirmiers, la possibilité d'hospitaliser des patients au niveau des CSI
semble constituer une priorité aux yeux des agents de santé de
Tahoua.
3.2.2.3- Les références en urgence et
à froid
Tous les agents semblent connaître les
références d'urgence avec des exemples de leur pratique
quotidienne.
Par rapport aux références à froid, bien
que tous prétendent avoir référé des patients qui
ne se trouvent pas dans une situation aiguë, les exemples et surtout les
temps donnés comme dernière occasion d'une
référence à froid laissent à
réfléchir. Parmi les 25 exemples donnés, figuraient 2
lipomes, 3 hernies, une hydrocèle, 2 problèmes de prostate et 2
prolapsus de l'utérus, mais aussi un trauma oculaire et une paralysie
après chute dans un puits qui ne s'améliorait pas après 2
jours d'observation au CSI. Bien que les urgences soient toujours relatives,
les deux derniers exemples nous semblent être plutôt urgents. Le
temps entre le jour de l'interview et la dernière
référence à froid selon l'infirmier variait entre 3 jours
et 3 ans avec une moyenne de 4 mois. Ceci représenterait 5 cas
référés par an par CSI (avec 2 agents) en dehors des
urgences.
3.2.2.4- La définition de la
référence et pourquoi il faut référer
Presque tous les agents (19 sur 21 ou 90 %) mentionnent la
référence à froid à côté de la
référence d'urgence. Ils comprennent qu'il existe un gradient de
compétence et de matériel technique entre le CSI et le CHD. Huit
personnes sur 21 (38 %) la définissent comme une organisation des soins
en échelons, cependant les rôles spécifiques des
échelons et le coût-efficacité d'un tel système
n'ont presque jamais été abordés (1/21 ou 5 %). Que le CSI
pourrait manquer le temps pour correctement prendre en charge des patients
hospitalisés n'a été mentionné aucune fois. Le lien
avec le rôle spécifique du CSI qui pourrait être compromis
à cause des hospitalisations au niveau du CSI n'est donc jamais venu
à leur esprit.
Les infirmiers confirment qu'ils ne réfèrent que
quand ils ont vraiment la preuve que la situation dépasse leur
compétence ou qu'aucun médicament à leur disposition ne
peut encore éviter la référence. Beaucoup d'entre eux ont
dit que si la chirurgie devient obligatoire, c'est seulement en ce moment
qu'ils proposent la référence.
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