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Les déterminants du faible taux de référence des CSI (centre de santé intégré) ruraux vers le CHD (centre hospitalier départemental), dans le district sanitaire de Tahoua, zone d'intervention du projet ALAFIA/GTZ au Niger.

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par Idrissa CHEIFOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise en sociologie 2003
  

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3.1.4- Les facteurs liés à l'hôpital de référence et la qualité des soins

En dehors des freins financiers déjà mentionnés, le mauvais accueil à l'hôpital et la corruption étaient les plus fréquemment mentionnés comme des freins pour utiliser l'hôpital et donc pour accepter la référence.

« A l'hôpital l'accueil n'est pas comme au CSI ; ici les infirmiers et les manoeuvres n'ont aucun respect à l'égard des malades. Au CSI, les infirmiers se montrent très ouverts envers nous. »

« A l'hôpital, pour être bien vu il faut connaître quelqu'un et disposer de l'argent pour corrompre les infirmiers, sinon même disposer d'un lit vous sera très difficile. »

La qualité des soins n'était pas mise en question explicitement par la population pendant les discussions. De l'autre côté, en général, elle n'estimait sa performance pas mieux qu'au niveau des CSI. Le gradient technique évoqué souvent par la santé publique ne semble pas exister dans l'esprit des gens de Tahoua.

« Hospitaliser un patient, c'est le droit de l'infirmier car ça relève de sa compétence, il est un agent de santé au même titre que ceux qui travaillent à l'hôpital. C'est le manque de matériels et de médicaments qui l'oblige à envoyer les patients à l'hôpital, si non ses collègues de l'hôpital ne sont pas plus efficaces que lui. Nous apprécions beaucoup ces hospitalisations. »

L'hébergement des accompagnants et la nourriture étaient également mentionnés très souvent comme des difficultés importantes. La « peur de l'inconnu » et « l'angoisse » étaient évoquées par presque la moitié des focus groups (voir aussi point 4).

« On ne veut pas aller à l'hôpital de Tahoua, du fait du problème d'hébergement. En effet, là-bas si tu n'as personne tu as toutes les difficultés à y séjourner. Il y a également le problème de nourriture. »

«Dés qu'on nous parle de l'hôpital, c'est l'angoisse qui se lit sur nos visages car nous nous disons que le cas est grave. Nous hésitons à y aller parce que nous ne sommes pas habitués au milieu, on ne sait quel genre de personnes on va rencontrer. »

3.1.5 - L'angoisse et la référence

Presque dans tous les focus groups, les femmes, un peu plus que les hommes, ont décrit la référence comme un événement émotionnel. « La référence, c'est la mort ». Sur la question `Qu'est-ce que vous sentez en cas d'une référence ?', l'angoisse était le plus souvent mentionnée. L'émotion est donc un facteur important lors d'une référence ce qui sera important comme observation en discutant la qualité de la communication entre l'infirmier et son client.

D'autres expriment le même sentiment un peu moins extrême en indiquant « la peur pour l'inconnu » et la mauvaise communication avec le personnel de l'hôpital, dans le sens qu' « ils reçoivent peu d'explications » et qu' « ils ne comprennent pas les procédures » (avec le risque d'être insulté).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld