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Les déterminants du faible taux de référence des CSI (centre de santé intégré) ruraux vers le CHD (centre hospitalier départemental), dans le district sanitaire de Tahoua, zone d'intervention du projet ALAFIA/GTZ au Niger.

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par Idrissa CHEIFOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise en sociologie 2003
  

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3.1.2- L'acceptabilité d'une référence

Avec `acceptabilité d'une référence', on veut indiquer ici seulement le fait que oui ou non, le patient accepte que l'infirmier du CSI lui communique une référence. Accepter une référence, dans l'esprit du patient, ne signifie donc guère que la référence sera réalisée dans le sens que le patient se présentera effectivement au deuxième niveau des soins.

La population indique unanimement que chaque proposition de référence par l'infirmier en principe est acceptée. L'infirmier a pleinement le droit et il n'y a que peu de personnes qui mentionnent que l'infirmier pourrait être de mauvaise volonté. Cette acceptabilité est étroitement liée avec un sens de relation hiérarchique entre le patient et l'agent de santé. Refuser serait vu comme un manque de respect pour « l'autorité dans la matière » qu'est l'infirmier du CSI. Les discussions n'ont pas pu révéler jusqu'à quelle hauteur l'infirmier est vu comme un représentant autoritaire de l'Etat et/ou un reliquat d'un ancien système de colonisation, comme le font ressortir certaines études anthropologiques. L'impression est néanmoins que l'infirmier en général est bien accepté pour ses compétences mais la population réalise en même temps qu'elles sont nécessairement limitées. L'autorité de l'infirmier se trouve illustrée dans l'expression « qu'il faut obéir », mentionnée plusieurs fois.

Accepter la référence ne signifie pas que la référence soit respectée. Dès que l'infirmier propose une référence, la personne en question se réalise les conséquences liées à cette référence. Ceci explique les raisons pour lesquelles « la référence n'est jamais refusée », le patient peut facilement argumenter avec l'infirmier pour insister qu'il tente d'abord encore un autre traitement. Dans la plupart des focus groups, une discussion avec l'agent de santé sur l'option de rester au niveau du CSI est considérée comme toute naturelle.

Accepter une référence n'est pas contraire non plus à consulter d'abord le guérisseur traditionnel avant de consulter à l'hôpital de référence. Puisqu'une référence est la conséquence d'un échec et n'a rien à voir avec la continuité des soins ou la notion d'une hiérarchie, il n'existe pas de raison dans l'esprit du patient pour qu'il favorise un système de santé sur l'autre. Il a donc tendance à `consommer les services de santé' selon ses croyances mais aussi en suivant la voie avec la moindre résistance. Si le guérisseur se trouve à côté, il tentera sa chance d'abord avec lui, avant de se jeter dans une grande aventure, telle qu'un voyage de 50 jusqu'à 150 km dans un endroit souvent peu ou pas connu.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery