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Les déterminants du faible taux de référence des CSI (centre de santé intégré) ruraux vers le CHD (centre hospitalier départemental), dans le district sanitaire de Tahoua, zone d'intervention du projet ALAFIA/GTZ au Niger.

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par Idrissa CHEIFOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise en sociologie 2003
  

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I- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

1.1. Cadre théorique

1.1.1. Problématique

La décentralisation des systèmes de santé nationaux dans les pays en voie de développement a conduit à l'avènement du système de santé de district.

Ce dernier est généralement composé de deux niveaux opérationnels : le premier niveau comprenant les formations sanitaires à l'échelon de la communauté, (les dispensaires, les centres de santé intégrés, les cabinets privés) et le niveau secondaire, avec un ou plusieurs hôpitaux.

Ces deux niveaux doivent fonctionner de manière interdépendante afin que le système soit efficace et puisse assurer la continuité des soins entre ses différents échelons.

Au Niger, et particulièrement dans le district sanitaire de Tahoua, zone d'intervention du projet Alafia- GTZ (Promotion de la santé de la mère et de l'enfant), les responsables du dit Projet ont observé que cette continuité des soins n'était pas du tout satisfaisante. En effet, en dépit de l'équipement des centres de santé ruraux d'un système de radiophonie qui les relie à l'hôpital de district, d'une ambulance qui facilite les évacuations des patients en cas d'urgence d'une part, et de multiples formations données aux infirmiers sur les SPT d'autre part, trop peu de patients sont référés du premier vers le deuxième échelon (hôpital) : environ 0,98% des nouveaux consultants (plan annuel de développement sanitaire de Tahoua).

Comparativement à d'autres régions d'Afrique (Zambie, Zimbabwe) où le taux de références sanitaires est d'environ 2% en milieu rural et 5% en milieu urbain, ce taux est assez faible.

Cette situation de faible référence, observée dans le district cité plus haut, ne va pas sans poser de problème : celui de la sous- utilisation de l'hôpital de district.

Face à ce problème, quelques questions, auxquelles des tentatives de réponses seront apportées, méritent d'être posées.

Comment les acteurs de la référence (les prestataires de soins, les populations et/ou les patients) appréhendent-ils le problème ? Ont-ils une part de responsabilité par rapport au phénomène ?

Quels peuvent être les obstacles pour les populations et/ou les patients à l'adhésion à la décision de référence faite par les infirmiers dans les CSI ?

Au regard de cette série de questions, quelques hypothèses peuvent être formulées en guise de réponses provisoires.

1.1.2. Hypothèses

La défaillance de la relation des infirmiers avec les patients (la qualité de la communication n'est pas bonne) les empêche de les convaincre pour accepter une référence. Ils craignent de perdre la face en référant des patients et/ou espèrent augmenter leur prestige vis à vis de la population à travers les hospitalisations dans les CSI, acte ne relevant pas de leur compétence.

Les populations préfèrent recourir beaucoup plus aux guérisseurs traditionnels qu'aux formations sanitaires de leur niveau. Elles ne comprennent généralement pas les enjeux d'une référence et affichent leur préférence pour les hospitalisations dans les CSI.

Certains patients, du fait de leur perception de l'hôpital comme centre supérieur préfèrent s'auto-référer. D'autres, pour des raisons diverses, n'adhèrent pas à la proposition de référence faite par les infirmiers.

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