I.A.3. INSTRUMENT DE
FIDÉLISATION ET DE SÉLECTION
La rémunération incitative constitue
également pour gérer les ressources humaines un instrument de
fidélisation et de sélection.
Bien qu'ils récompensent en théorie l'atteinte
des objectifs, les incentives peuvent être considérés
parfois disproportionnés par rapport à la performance. En effet,
ces « larges » rétributions sont un bon moyen
d'attirer et de fidéliser les top-managers performants au sein de
l'entreprise, rares sur le marché du travail. Cet argument est d'autant
plus avancé dans un contexte actuel marqué par la mondialisation
et la mobilité des « bon-managers »
français susceptibles d'êtres débauchés par les
firmes américaines où les rémunérations sont
censées être plus attractives. Les incentives ne sont donc pas
uniquement un instrument de rétribution. Ils constituent un mode de
sélection caché.
Dans l'article intitulé « La
rémunération des dirigeants sous forme d'actions et de
stock-options », Philippe Desbrières explique que
l'attribution des plans d'actions est une stratégie permettant de
retenir les bons managers. « La perspective de réaliser un gain
financier si les actions prennent de la valeur les retient dans
l'entreprise. La revente des actions acquises ne s'effectuant
généralement qu'après plusieurs années (d'autant
plus que des périodes d'indisponibilité des stock-options et
d'incessibilité des actions détenues sont imposées), les
managers doivent demeurer en fonction dans la firme pour réaliser ce
gain ». Ce mécanisme les "menottes dorées" (golden
handcuffs) consiste donc à retenir le bon dirigeant par
l'argent.
I.A.4. ATOUT
FISCAL
Le développement des incentives s'explique aussi par
une optimisation fiscale pour la société. De nombreuses lois ont
été créées comme la loi du 30 décembre 2006
pour le développement de la participation et de l'actionnariat
salarié permettant l'allègement fiscal. L'entreprise peut, par
exemple, déduire certaines charges dues à l'attribution des
stock-options ou des actions gratuites (S. Guimbert et J-C Vallat,
« La fiscalité des stock-options : une perspective
internationale »). De plus, les incentives ne rentrent pas tous dans
la rémunération brute et aucune cotisation patronale n'est
à payer.
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