Mise en Ĺ“uvre des systèmes de vulgarisation:formation,visite et conseil à l'exploitation agricole familiale au bénin : analyse comparée et perspectives d'intégration.( Télécharger le fichier original )par Youssef Yannick SARE Université de Parakou ( Bénin ) - Ingénieur agroéconomiste 2008 |
2.2. Approche Formation et VisiteLe système formation et visite (F&V) de Daniel Benor fut introduit en Afrique au début des années 80, peu de temps après la Restructuration des Services Agricoles. A la fin des années 70, sous le parrainage de la Banque Mondiale, il avait obtenu un succès considérable en Asie (particulièrement en Inde). Benor lui-même avait travaillé précédemment en Turquie, et est un ancien directeur des services de vulgarisation israéliens (Robert, 1989). Pour promouvoir son système F&V, il sut mobiliser toute son expérience acquise en Asie, son énergie étonnante et ses relations parmi les personnalités haut placées du Tiers Monde. Le système qu'il préconise, avec l'appui inconditionnel de la Banque Mondiale, incarne un retour aux principes de gestion classiques. Il met l'accent sur (Benor et Baxter, 1984) · L'unité fonctionnelle la vulgarisation elle-même ne devrait se préoccuper que d'une seule tâche hautement prioritaire, apporter de meilleures technologies aux paysans ; · Un organigramme clair où aucun individu ne supervise plus de huit subordonnés environ ; · Un message convenu pour chaque période de la saison, transmis lors d'une réunion mensuelle de deux jours à des spécialistes du sujet, qui se chargent ensuite de le communiquer aux agents de terrain lors des séances de formation bimensuelles ; · Des visites bimensuelles des organisateurs à des paysans pilotes particuliers qui représentent leur communauté ; · Des parcelles de démonstration cultivées par ces paysans eux-mêmes et servant à répandre les messages dans le voisinage ; · Un mode de communication à deux sens, passant des paysans aux chercheurs par l'intermédiaire des vulgarisateurs et, inversement, pour mettre en lumière et résoudre tous les problèmes qui se présentent ; · Un système parallèle de suivi-évaluation, afin que les agents de terrain n'aient pas à déposer d'autres rapports écrits que leurs notes de travail. La formation et la visite en anglais Training and Visit (T&V) est une approche de gestion d'un organisme de vulgarisation qui se concentre sur le transfert de la connaissance et de la technologie agricoles scientifiques à partir des établissements de recherches aux paysans. C'est un système d'encadrement ni trop rapproché ni trop diffus5(*). Le terme de formation et la visite se résume au processus de fourniture de services · Les techniciens spécialisés (TS) donnent la formation aux agents de vulgarisation de terrain sur de nouvelles mais simples questions techniques. · les agents de vulgarisation visitent les groupes de contact pour diffuser les messages technologiques. Les principales critiques portent sur sa hiérarchie rigide et sur la conception mécaniste de sa méthodologie. On lui reproche également de supposer que l'on dispose de stocks de techniques adaptées aux besoins des paysans et d'ignorer les contraintes existantes qui entravent gravement la plupart des activités des ministères de l'agriculture. On lui objecte qu'en Afrique, la faiblesse de l'infrastructure commerciale permet rarement au personnel de terrain de se décharger de la fourniture des intrants. On dénonce les coûts élevés du système, qui ne permettent pas aux gouvernements africains de rembourser leurs emprunts et on l'accuse de concentrer son assistance sur quelques pilotes en négligeant la population rurale dans son ensemble (Moris, 1983 ; Howell, 1988 ; Gentil, 1989 ). L'approche T&V a été conçue pour la production végétale en milieux homogènes et contrôlés. Une autre critique est que le T&V plus tard a été également mis en application dans toutes sortes d'environnements où les fermiers produisent sous une grande variété de conditions. Mais elle n'est pas sensible pour offrir les solutions technologiques normalisées à un groupe hétérogène de fermiers qui souffrent d'une gamme diverse de problèmes. Le problème de la participation se pose, d'une part, pour des raisons d'équité et, d'autre part, parce que bon nombre d'agriculteurs d'Afrique subsaharienne sont des femmes, lesquelles sont rarement représentées parmi les paysans pilotes du système F&V (Due et al. 1987) Néanmoins le T&V reste l'approche dominante mais sous des formes différentes de celle de départ. * 5 Cité par AGOUA F. (1987) |
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