Mise en Ĺ“uvre des systèmes de vulgarisation:formation,visite et conseil à l'exploitation agricole familiale au bénin : analyse comparée et perspectives d'intégration.( Télécharger le fichier original )par Youssef Yannick SARE Université de Parakou ( Bénin ) - Ingénieur agroéconomiste 2008 |
6.3.3. Vers les institutionsLe conseil facilite l'accès des producteurs aux institutions de financement. Cette affirmation n'est pas gratuite, elle est justifiée par le fait que les producteurs CEF sont conscients que seul l'investissement permet de créer de la valeur ajoutée et comme ils ont coutume à le dire « on ne se fait de l'argent qu'avec de l'argent ». Ce qui est dommage et qui décourage les producteurs CEF, c'est qu'ils ont eu à rédiger des projets dont ils n'ont pas reçu le financement. Ce financement aurait dû être obtenu de la BRS (qui n'a toujours pas donné une suite aux dossiers) et du Programme d'Appui aux Dynamiques Productives (PADYP) (qui devrait démarrer en 2007 pour faire suite au PADSE mais qui se fait toujours attendre). Il se pose un problème d'implication de toutes les structures institutionnelles capables d'améliorer les performances des producteurs. Néanmoins, les producteurs CEF ont plus tendance à contracter du crédit de campagne vers la CLCAM ou les ASF (70% de l'effectif de notre sous échantillon de producteur CEF) que les producteurs T&V (27,1%). Ceci s'explique par le fait que les producteurs T&V ont la crainte de se voir humiliés20(*) pour n'avoir pas remboursé le crédit qu'ils ont utilisé non pas pour une activité rémunératrice mais pour combler leur déficit durant la période de soudure ou pour réaliser des cérémonies. Les producteurs CEF, grâce à leurs différents outils, démontrent la rentabilité de leurs activités et peuvent accéder plus facilement au financement. L'Institution de Microfinance est aussi assurée du bon dénouement du crédit, compte tenu de l'accompagnement du conseiller.
6.3.4. Au niveau des OPDans le village de Tissarou, il existe un nombre élevé d'OP parallèles constituées uniquement de producteurs en T&V. Elles se créent à cause de la mauvaise gestion et des tromperies de leurs dirigeants et se dissolvent toujours à cause des mêmes raisons. Contrairement au Village de Tissarou, à Sonsoro et Sinawongourou où est mis en oeuvre le CEF, il y a peu d'OP parallèles, et le seul réseau où aucun impayé n'a été enregistré au cours des cinq dernières années est géré par des producteurs CEF (ANACODEDE) Souvent les responsables des OP proviennent des producteurs CEF (Cf. tableau n°11). Tableau n°11 : Pourcentage de producteurs occupant des postes de responsabilité.
Source Donnée d'enquête Kandi 2008. Il ressort de la lecture de ce tableau que 60% de l'effectif des producteurs en CEF enquêtés (Sonsoro et Sinawongourou) occupent un poste de responsabilité (secrétaire, trésorier ou président de GV ou GVPC ou UCPC) au sein d'une organisation qui peut être au niveau village ou commune. Quant aux producteurs en T&V enquêtés à Sonsoro, Sinawongourou et Tissarou, seulement 20% d'entre eux occupent des postes de responsabilité. L'accès à des postes de responsabilités est plus facile pour les adhérents CEF. Ces responsabilités vont du niveau village au niveau communal au sein des associations, groupements et des unions. (Cela est en parfaite corrélation avec la question niveau social sur la place des adhérents CEF dans la société mais aussi au niveau connaissance qu'ils ont en matière de gestion.) * 20 Mais pour d'autres les raisons sont des considérations religieuses qui stipuleraient que l'argent emprunté ne doit pas être remboursé avec un intérêt. |
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