6.1.3. Evolution des
superficies/rendements
Le tableau suivant a été obtenu en demandant aux
producteurs d'apprécier sur trois années l'évolution de
leurs superficies emblavées et rendements en coton. Le total de chaque
groupe ne donne pas 100% parce qu'il y a une partie dans chaque groupe qui n'a
pas de tendance, c'est-à-dire au cours des trois dernières
années certains ont eu tantôt à augmenter, tantôt
à diminuer les surfaces emblavées. Ce groupe est plus important
chez les producteurs CEF, particulièrement les groupes
alphabétisés parce qu'ils constatent dès leur
entrée en conseil que les superficies qu'ils emblavaient
dépassent leur capacité. Ainsi, ce n'est en général
qu'après deux années de conseils qu'ils commencent à
augmenter leurs superficies. Quant aux producteurs T&V,
l'instabilité au niveau des surfaces emblavées est due pour sa
grande majorité à la perte ou à la vente des animaux de
trait ou au départ de certains membres de l'actif familial.
Tableau n°10 : Evolution des
superficies et des rendements en coton.
|
Superficies
|
Rendements coton
|
Tendances
en %
|
stable
|
augmentation
|
diminution
|
stable
|
augmentation
|
diminution
|
CEF
|
30
|
30
|
30
|
40
|
40
|
8
|
F&V
|
31,4
|
51,4
|
10
|
9
|
71,4
|
10
|
Source Données d'enquête Kandi
2008.
Le tableau n°10 présente l'évolution des
superficies et rendement en coton des producteurs. De l'analyse de ce tableau,
il ressort qu'il n'y a pas de différence entre les producteurs s'il
s'agit de la stabilité des superficies emblavées. Chez les
producteurs CEF, cette stabilité est accentuée dans les groupes
anciens ayant suivi la formation en français. Mais les producteurs en
F&V ont eu beaucoup plus tendance à augmenter leur superficie (50 vs
30%) sans une raison pertinente qui n'est autre que la disponibilité en
terre cultivable puis l'acquisition d'un nouveau matériel ou boeuf de
trait. Cette extensification s'inscrit dans le souci permanent comme l'a
constaté Legile (1999) d'augmenter ses chances face à la
perception du risque alimentaire ou économique. Pour Legile il s'agit
d'une stratégie anti aléatoire due au manque de prévision.
Notons que parfois ces augmentations peuvent aller jusqu'au doublement. La
conséquence est donc un mauvais entretien et donc le retour dans la
spirale de l'endettement.
S'agissant des rendements de coton, 40% des producteurs en CEF
contre 10% en T&V affirment voir leur rendement stable. 40% des producteurs
en CEF contre 71,4% en T&V ont vu leur rendement s'augmenter. Cette
exagération dans la proportion (71,4%) des producteurs T&V ayant vu
leur rendement évolué s'expliquerait par le fait qu'ils ont de
mauvais indicateurs pour apprécier le rendement. Ils ne tiendraient pas
compte des surfaces qu'ils ont eu à augmenter, bref ils ne
ramènent pas leurs productions à l'hectare. C'est donc une
perception biaisée de la réalité qui est à la base
de ces résultats, ajoutée à un déficit de
formation. Ce déficit aisément perceptible surtout en
matière de notion de charge et de calcul de résultat, notamment
pour les vivriers, d'où la réticence à intensifier les
cultures destinées à l'alimentation comme le note Legile (1999).
Dans les deux groupes, la diminution des rendements est en
général due au mauvais entretien des cultures et à la non
disponibilité des intrants (à bonne date ou leur revente à
cause de difficultés financières).
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