WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mise en Ĺ“uvre des systèmes de vulgarisation:formation,visite et conseil à  l'exploitation agricole familiale au bénin : analyse comparée et perspectives d'intégration.

( Télécharger le fichier original )
par Youssef Yannick SARE
Université de Parakou ( Bénin ) - Ingénieur agroéconomiste 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

6. EFFETS DES DEUX APPROCHES SUR LES PRODUCTEURS

Les chapitres précédents nous ont permis de connaitre les processus de prise de décision des producteurs dans leurs exploitations en relation avec les approches d'appui. Nous avons pu situer la place et le rôle de chaque catégorie de producteurs au sein des différentes approches. Nous avons aussi présenté les actions menées par les différentes approches ainsi que les conditions dans lesquelles celles-ci ont été effectuées à travers les relations entre les différents acteurs sur le terrain particulièrement entre les producteurs et les conseillers. On peut donc dire que les producteurs en CEF sont considérés comme des partenaires au sein de leur structure d'appui par leur conseiller alors qu'ils sont considérés comme des consommateurs passifs dans le T&V.

Compte tenu des différentes réalisations effectuées par les deux approches et des conclusions que nous avons tirées des deux premiers chapitres de résultats, ce chapitre a pour but de montrer les différents effets de ces réalisations sur différents niveaux de la vie de l'exploitation. Les effets abordés seront relatifs à trois niveaux  dans l'exploitation du producteur, dans son ménage et enfin au niveau organisationnel. C'est aussi dans ce chapitre que nous allons apprécier la durabilité de ces différents effets.

6.1. Dans l'exploitation

6.1.1. Regroupement des parcelles

L'analyse de la tendance des producteurs à regrouper leurs parcelles en fonction de leurs réalisations s'est faite par rapport à la comparaison dans notre échantillon, des proportions qui ont tendance à regrouper leurs parcelles ou non. Voir graphique n°1.

Figure n°2 : Position des parcelles dans les champs des producteurs

Source  Données d'enquête Kandi 2008.

Il ressort de ce graphique que 40% des producteurs en CEF auraient tendance à regrouper leurs parcelles, ceci pour un meilleur suivi contre seulement 10% dans le groupe des producteurs T&V. Cette différence est due au fait que pour un meilleur suivi des paramètres de l'exploitation comme la main-d'oeuvre et les assolements, (notés par les producteurs en CEF), ceux qui avaient la possibilité de regrouper leurs parcelles dans un même domaine l'ont fait. Certains producteurs ont tout simplement hérité de domaine en bloc.

6.1.2. Changement dans les techniques de production

Tous les producteurs, toutes catégories confondues, ont une bonne connaissance des techniques de production. Néanmoins on constate que les producteurs en T&V appliquent très peu les connaissances acquises sur ces techniques ; environ 9% seulement appliquent les consignes relatives aux techniques de production contre à peu près 60% chez les producteurs CEF. Cette différence ne se situe pas au niveau des encadreurs ou des conseillers mais trouve son explication dans le rôle joué par ceux-ci à différents niveaux de la chaine de production.

1. Choix des spéculations  pour les producteurs T&V il n'y a pas un changement sensible au niveau du choix des spéculations. Tel qu'on l'a constaté chez ces producteurs, le choix des spéculations est fonction du prix du coton au cours de la campagne actuelle, de la manière dont les fonds coton de la campagne précédente ont été perçus, et de la crise alimentaire de la saison passée. Chez les producteurs adhérents au CEF il y a eu une modification dans le choix des spéculations en ce sens qu'ils intègrent, en plus des données externes à eux comme les prix des intrants, du coton et du maïs, leurs besoins alimentaires et l'analyse technico-économique faite au niveau des spéculations pour évaluer leur rentabilité. Les producteurs CEF affirment que le choix des spéculations est fait en tenant surtout compte de la rentabilité économique et de la maitrise qu'ils ont des techniques de production relatives à la spéculation.

2. La gestion des surfaces  les producteurs CEF disent qu'avec les conseils, ils ont tendance dans leur majorité (60%), à regrouper leurs parcelles. Ceci s'explique principalement par trois raisons 

mettre et suivre correctement en oeuvre les règles de l'assolement et de la rotation des cultures,

suivre les données relatives à l'utilisation de la main d'oeuvre et des intrants,

pouvoir mieux suivre les différentes soles pour ne pas avoir à parcourir des kilomètres afin de suivre les paramètres cités plus haut.

Pour les 40% des adhérents CEF n'ayant pas changé la gestion de leurs surfaces, ils affirment que cela est dû au fait que les terres dont ils disposent sont héritées et qu'ils n'ont pas d'autre option que de continuer à les exploiter quoique tenant compte des règles liées à l'assolement. Pour les autres producteurs, la dispersion des parcelles est importante en ce sens que cela permet d'octroyer une certaine indépendance aux cadets encore membres des Unités Domestiques de Production (UDP).

3. Les travaux mécaniques  par rapport aux travaux mécaniques, il est constaté que les producteurs en CEF ont tendance à se regrouper pour utiliser les mêmes équipements agricoles. Par exemple la majorité des producteurs en CEF sans traction animale l'empruntent chez d'autres producteurs CEF. De même, la seule Coopérative d'Utilisation du Matériel Agricole (CUMA) rencontrée dans la zone d'étude n'est constituée que de producteurs en CEF. Dans le cas où le producteur en CEF ne possède ni bête ni charrue, il sait combien il aura à dépenser pour la main d'oeuvre équivalente. Ceci est dû au fait qu'ils ont de bonnes capacités dans la gestion de leur temps parce qu'ils font des prévisions. Quant aux producteurs en T&V ils ne font pas cas d'une amélioration dans les travaux mécaniques dans la mesure où la majorité affirme avoir des difficultés pour entretenir les bêtes qu'ils vendent en période de soudure.

4. Maitrise des dates de semis et mise en oeuvre des techniques culturales 

Figure n°3 : Connaissance des dates de semis et des itinéraires techniques

Source  Données d'enquête Kandi 2008

Il ressort de la lecture de ce graphique que les producteurs CEF connaissent mieux les dates de semis que ceux en T&V (CEF 90% contre T&V 30%). Quant à la maitrise des itinéraires techniques, elle est sensiblement la même au niveau des deux groupes. La raison principale de cette différence est que les producteurs CEF notent dans leurs cahiers les différentes dates auxquelles ils ont eu à exécuter différentes opérations culturales, ils peuvent donc à tout moment consulter leur cahier pour avoir une idée sur les dates d'exécution des différentes opérations culturales. Quant aux producteurs T&V, ils sont dépendants des dates que viendra leur communiquer l'encadreur. Les 30% des producteurs T&V qui ont une bonne connaissance des dates des opérations culturales et des itinéraires techniques sont dans en majorité dans les villages où est mis en place le CEF. Cette maitrise serait peut-être due à l'interaction qu'ils ont avec les producteurs en CEF qui peuvent leur communiquer les dates même si l'encadreur ne l'a pas encore fait.

5. Techniques de labour  le tableau suivant nous permet de comparer l'application des différentes techniques de labour que sont  le billonnage direct, le côrô et le labour à plat suivi d'un semis au cordon.

Figure n°4 : Différentes techniques de labour utilisées.

Source  Données d'enquête Kandi 2008.

De la lecture de ce graphique, il y a presque autant (54% contre 62,9%) de producteurs CEF que de producteurs T&V mettant en oeuvre la technique du côrô. Cette technique a été présentée dans le chapitre précédent. Par contre s'agissant du labour à plat, on constate nettement qu'il y a une plus grande proportion de producteurs CEF la mettant en pratique que de producteurs T&V (34% contre 12,9%). Cette différence s'explique par le fait que la seule CUMA dans la zone d'étude est constituée uniquement de producteurs en CEF, ils ont plus accès au tracteur pour leur faire ce labour très vite. En plus, il y a les contraintes liées à l'application de cette technique déjà évoquées dans le chapitre 5. En effet, elle nécessite d'avoir une très bonne organisation, d'être capable de prévoir et de planifier. Quant au billonnage direct il reste pratiqué en proportion très faible quelle que soit la catégorie de producteur mais légèrement moins pratiquée chez les producteurs en CEF (10 vs 20%) de notre échantillon.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King