4.5. Evaluation des
résultats de l'exploitation
Les résultats de notre enquête nous permettent
d'écrire que les encadreurs apprécient très rarement les
résultats des producteurs en T&V. Producteurs et encadreurs le font
très rarement par simple jugement pour les cultures
céréalières ou pas du tout. Aucune visite ou séance
n'est consacrée à l'évaluation des résultats
obtenus par les producteurs qui a pourtant bénéficié
de « conseils ». Quant au coton, l'évaluation est
faite uniquement dans les parcelles de démonstration où des
carrés de densité ont été posés, ces
producteurs qui en bénéficient représentent 5% de
l'échantillon.
Pour l'autre catégorie, les producteurs en CEF, les
résultats de l'exploitation sont appréciés dans un premier
temps par jugement au cours des visites d'exploitation puis par calcul
grâce aux outils comme le calcul des marges brutes par hectare et le
compte de résultat. Ce calcul est mené par l'exploitant seul ou
avec l'aide du conseiller en fonction de la maitrise qu'il a des outils
cités.
Pour finir, les résultats de chaque producteur sont
discutés avec le conseiller en fonction des objectifs qui ont
été fixés en début de campagne afin de trouver des
cheminements d'amélioration pour les campagnes à venir.
Nous n'avons pas pu assister à cette phase en raison de
la période de déroulement de l'enquête mais grâce
aux dires des différents acteurs et des méthodes de
recoupement utilisés nous pouvons à ce niveau aussi situer le
rôle et la place qu'occupent les producteurs.
4.6. Stockage et
commercialisation des produits de l'exploitation
Pour tous les producteurs enquêtés, ce dernier
point est très important dans la vie du système
exploitation-famille. Pour eux, les causes de l'endettement et de la
pénurie sont surtout la mauvaise gestion du stockage puis de la
commercialisation des produits de récoltes.
Les encadreurs ne s'intéressent pas à la
manière dont les producteurs gèrent les produits
récoltés hormis le coton. Le constat est que
généralement les producteurs bradent une partie de leur
récolte de céréales pour pouvoir aire face aux charges
financières de la récolte du coton. Ils bénéficient
quelques rares fois de conseils sur les techniques de stockage mais jamais sur
comment écouler leurs produits. Alors pour les rares producteurs en
T&V qui arrivent à mettre rigoureusement en pratique les
prescriptions techniques des encadreurs ils se retrouvent avec un surplus de
production inhabituel dont le stockage devient problématique et sont
abandonnés quant à la recherche de marché (exception faite
des villages qui bénéficient du Programme d'Urgence d'Appui
à la Sécurité Alimentaire, où la production est
systématiquement rachetée pour constituer les réserves de
l'ONASA. Aucun de nos villages d'étude ne bénéficie pour
le moment de ce programme.)
Chez le producteur CEF, les différents outils de suivi
de son exploitation lui permettent de prévoir avec l'aide du conseiller
les structures de stockage adaptées selon les hypothèses de
surplus de production. Le producteur bénéficie aussi de conseils
pour la commercialisation de ses produits.
Le conseiller CEF est très impliqué quant aux
finalités des résultats de l'exploitation, le stockage et la
commercialisation d'autant plus qu'il est consultant depuis la formulation des
hypothèses.
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