4.3.3. Répartition des isoformes d'apo(a) dans les
dyslipidémies
Ritter montre que la fréquence des diverses isoformes
d'apo(a) est similaire dans les trois groupes : normolipidémie,
hypercholestérolémie pure et hypertriglycéridémie
pure, avec dans chacun de ces groupes, une influence de l'isoforme sur la
concentration de Lp(a).
Dans chaque "fourchette" de poids moléculaire d'apo(a),
les concentrations de Lp(a) des hypercholestérolémiques sont
toujours supérieures à celles des normolipidémiques. Par
contre celles des hypertriglycéridémiques sont toujours
inférieures à celles des normolipidémiques. Le
phénotypage permet d'exclure que cela soit lié à une
distribution différente des isoformes d'apo(a) 404
De plus cette relation persiste après
élimination des sujets atteints de maladie coronarienne. Ceci est
important car il a été montré que la distribution des
isoformes d'apo(a) chez les sujets atteints
d'hypercholestérolémie familiale, n'est pas identique selon qu'il
y a ou non une maladie coronarienne 339
Bartens montre que la distribution des isoformes d'apo(a) est
similaire chez les témoins normaux et chez les hyperlipidémiques.
L'augmentation de la Lp(a) dans l'hypercholestérolémie et sa
diminution dans l'hypertriglycéridémie ne sont donc pas
liées à l'isoforme de l'apo(a). Ainsi pour cet auteur, les
différences de concentrations de Lp(a) constatées chez les
patients, sont probablement dues à l'hyperlipidémie
elle-même 405
4.3.4. Lp(a) et risque vasculaire
Plusieurs auteurs ont comparé au sein de groupes
d'individus atteints d'hypercholestérolémie familiale, les sujets
présentant des complications athéroscléreuses aux sujets
indemnes.
Winklund trouve des taux d'apo(a) plus élevés
chez les malades et ce paramètre est le plus discriminant en analyse
multivariée, pour séparer les malades et les individus indemnes.
Il conclu que le dosage de l'apo(a) permet d'identifier les patients à
haut risque de maladie dans ce groupe d'hyperlipoprotéinémie
221.
Pour Seed aussi, le taux de Lp(a) est plus élevé
en cas d'hypercholestérolémie familiale avec maladie coronarienne
(n=54, médiane = 0,57 g/I) qu'en ces
d'hypercholestérolémie familiale sans coronaropathie (n=55,
médiane = 0,18), avec p<0,0001. La concentration de Lp(a) constitue
le paramètre discriminant le plus significatif 339
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 230/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Armstrong étudie l'association entre l'augmentation de
la Lp(a) et le risque d'athéroclérose coronarienne. Le risque
relatif de maladie coronarienne des sujets dont la concentration de Lp(a) est
supérieure à 0,30 g/I, par rapport à ceux ayant une
concentration inférieure à 0,05 g/I, est de 2,76.
Il étudie aussi l'influence d'autres paramètres
lipoprotéiques sur l'association Lp(a)/athérosclérose en
calculant les risques relatifs liés à la Lp(a) (>0,30 vs <
0,05 g/I) lorsque les différents paramètres lipidiques sont
inférieurs et supérieurs à leur concentration
médiane.
Auparavant il vérifie que les concentrations de Lp(a)
ne diffèrent pas dans les sous-groupes définis par les
médianes; ces sous groupes ne diffèrent que par les valeurs des
paramètres lipidiques.
Le risque relatif lié à une concentration de
Lp(a) supérieure à 0,30 g/I n'est significativement
augmenté que pour trois paramètres, le cholestérol total,
le cholestérol-LDL et le cholestérol-LDL corrigé [du
cholestérol transporté par la Lp(a)]. Les résultats
obtenus sont rapportés dans le tableau ci-dessous.
Paramètres
|
Cholestérol total
|
C-LDL
|
C-LDLcorrigé [C-LDL -- C-Lp(a)]
|
Concentration
|
< médiane
|
> médiane
|
< médiane
|
> médiane
|
< médiane
|
> médiane
|
RR liés à une Lp(a) > 0,30
g/I
|
1,56
|
4,50
|
1,67
|
6,00
|
1,42
|
5,23
|
L'auteur suggère une interaction forte entre Lp(a) et
C-LDL corrigé de la Lp(a) comme Utermann plus tard 200. Ainsi
le risque associé à une Lp(a) élevée augmente
nettement lorsque le C-LDL augmente 308
Plusieurs études ont montré que le risque
lié à la Lp(a) semble faible dans les population africaines ou
d'origine africaine, malgré des concentrations environ double de celles
des Caucasiens. Or les sujets africains ou d'origine africaine ont des taux de
C-LDL environ 20 p.cent plus faibles que ceux des Caucasiens. Ceci pourrait
expliquer une moindre athérogénicité de la Lp(a) dans ces
populations.
4.4. Problèmes gênant
l'interprétation des taux "élevés"de Lp(a)
|