4.2.6. Hyperlipoprotéinémie de type III
(dysbêtalipoprotéinémie)
C'est une forme rare, (entre 1 p.2 000 et 1 p.10 000 naissances),
découverte à l'âge adulte et caractérisée par
la présence de lipoprotéines de composition anormale.
L'hyperlipoprotéinémie de type Ill est due à la
conjonction d'une structure particulière de l'apoE et d'une anomalie de
synthèse des VLDL.
Elle est 50 fois plus fréquente chez les survivants
d'IDM que dans la population générale. Le xanthome des plis
palmaires est considéré comme pathognomonique de la maladie et se
voit dans deux cas sur trois. L'hyperuricémie, l'intolérance aux
hydrates de carbone et l'obésité sont associées au type
Ill dans environ 50 p.cent des cas. Les complications vasculaires sont
particulièrement fréquentes et précoces (40-50 ans).
Le sérum est trouble, le cholestérol total est
en règle compris entre 7,5 et 14 mmol/I, et dépasse rarement 25
mmol/I, les triglycérides varient entre 2 et 10 mmol/I pouvant
dépasser 20 mmol/I. Ces chiffres varient nettement en fonction des
apports alimentaires. Le cholestérol-LDL est souvent
modérément abaissé alors que le cholestérol-VLDL
est très augmenté (au delà de 10 fois la normale). Le
cholestérol-HDL est nettement diminué mais tend à revenir
vers des valeurs normales lorsque l'HLP est réduite par le
traitement.
L'électrophorèse montre une surcharge en
lipoprotéines migrant depuis le début de la zone bêta
jusqu'à la zone prébêta incluse. Cet aspect
caractéristique est appelé "bêta large" (broad bêta
des Anglo Saxons). L'ultracentrifugation met en évidence une surcharge
en lipoprotéines de densité 1,006 à 1,019 (IDL) et une
fraction dite R-VLDL de densité <1,006 mais migrant en bêta
à l'électrophorèse. Par rapport aux VLDL normales, les
R-VLDL sont plus riches en cholestérol, en apoE et plus pauvres en apoC
totales que les VLDL normales.
L'expression de l'hyperlipoprotéinémie de type
Ill nécessite la conjonction de deux facteurs étiologiques : la
synthèse excessive des VLDL et le caractère homozygote pour le
phénotype E2 de l'apoprotéine E.
La grande majorité des sujets atteints présente
le phénotype E2/E2 mais tous les sujets ayant ce phénotype (1
p.cent de la population générale), ne développent pas une
HLP de type Ill. Dans les familles des sujets atteints, on observe souvent des
hypertriglycéridémies, des hyperlipidémies
combinées. Les individus atteints d'un
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 222/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
trouble métabolique générateur
d'hyperlipidémie, exprimeront celle-ci sous forme de
dysbêtalipoprotéinémie s'ils sont porteurs du
caractère E2/E2. La physiopathologie du type Ill est centrée sur
le phénotype de l'apoE : l'apoE2 est incapable de se lier à son
récepteur hépatique ce qui entraîne l'accumulation des IDL.
L'hypothyroïdie, le diabète, l'obésité peuvent
être responsables d'HLP qui s'exprimeront sous la forme d'une type Ill
chez les individus E2/E2.
|