2.5.5.3. Influence de certains états
physiopathologiques
Influence des hormones sexuelles
- Lp(a) pendant la grossesse
Les concentrations de Lp(a) augmentent
régulièrement jusqu'à la 19ème semaine où
elles sont multipliée par un facteur de 2,8 par rapport au taux du
début de grossesse. Puis elles diminuent et retournent au taux de base
au moment de la délivrance. L'augmentation de la Lp(a) n'est pas
corrélée aux taux des hormones, hCG, hormone placentaire
lactogène, progestérone, estradiol, insuline, mesurées
durant la même période. Elle est également
indépendante des variations du cholestérol total, de l'apoB et
des triglycérides qui augmentent progressivement jusqu'à la
35ème semaine puis diminuent légèrement à mesure
que le terme approche 242.
L'équipe de Berg rapporte des cas
d'éclampsie chez des femmes ayant des taux élevés de
Lp(a). Les enfants étaient de faible poids à la naissance et les
placentas présentaient des signes d'ischémie et des
dépôts anormaux de fibrine ce qui suggère aux auteurs que
les taux élevés de Lp(a) pourraient favoriser les accidents
ischémiques placentaires qui entraînent une insuffisance
fonctionnelle et par suite un retard de croissance foetal 243 244 Toutefois,
Leerink compare 39 femmes ayant des antécédents
d'éclampsie avec 47 témoins
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 118/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 119/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
sans antécédents et appariées sur
l'âge, et ne trouve pas de différences significative des
concentrations de Lp(a) et de distribution des phénotypes d'apo(a)
245
Lp(a) et ménopause
La Framingham Offspring Study
a montré que les concentrations de Lp(a) sont
supérieures de 19 p.cent chez les femmes ménopausées par
rapport aux femmes non ménopausées
235. Or on sait qu'après la
ménopause, le risque vasculaire des femmes rejoint celui des
hommes.
Lp(a) et administration d'estroprogestatifs
L'estrogénothérapie instituée
après la ménopause diminue le risque vasculaire probablement par
un effet bénéfique sur le profil lipoprotéique
(augmentation des HDL et diminution des LDL). On constate une diminution des
concentrations de Lp(a) entre 25 et 50 p.cent selon la posologie et la
durée des études, en plus d'une amélioration du profil
lipidique 175 246. Les concentrations de Lp(a) diminuent
d'autant plus que le taux de base est élevé.
Lorsqu'un progestatif est ajouté, la
concentration de Lp(a) diminue également mais l'effet favorable sur les
HDL n'est plus retrouvé 247.
Les concentrations de Lp(a) augmentent de 20 p.cent
chez 16 hommes castrés pour cancer de la prostate et diminuent de 50
p.cent chez 15 autres patients traités par
oestrogénothérapie 246.
Lp(a) et administration d'androgènes
L'effet de l'administration de testostérone
chez 19 hommes sains varie selon les sujets et dépend de la
concentration initiale de Lp(a). Lorsque celle-ci est faible, l'administration
de testostérone est sans effet alors que pour 9 sujets ayant des taux
élevés, il est constaté une diminution (25 à 69
p.cent) d'importance proportionnelle au taux de départ 249.
Le stanazolol est un stéroïde anabolisant qui diminue fortement les
concentrations de Lp(a) (65 p.cent chez 10 femmes ménopausées)
mais avec une diminution défavorable des HDL2 250
Ainsi toutes les hormones gonadiques influent de
façon similaire sur les concentrations de Lp(a) ce qui est
cohérent avec l'absence de différence de concentration entre les
sexes, en particulier avant la ménopause.
Influence de l'inflammation
Maeda ayant mis en évidence des augmentations
transitoires des concentrations de Lp(a) à la suite
d'une intervention chirurgicale ou d'un infarctus du myocarde chez 32 patients,
il a été suggéré que la Lp(a) pourrait faire partie
des protéines de l'inflammation 251. Les concentrations de
Lp(a) atteignent un maximum entre le 5ème et le 10ème
jour et retournent au niveau basal après plus d'un mois, suivant ainsi
la même cinétique que l'orosomucoïde et l'a-1 antitrypsine.
L'augmentation de la Lp(a) est moins rapide que celle de la CRP mais
plus
précoce que celle de la céruléoplasmine.
Pour Maeda, la Lp(a) pourrait constituer un meilleur indicateur de
l'inflammation que les paramètres classiques en cas de traumatisme
chirurgical ou d'infarctus du myocarde.
Min compare les concentrations de Lp(a) et le phénotype
d'apo(a) de 100 témoins normaux à ceux d'un échantillon
tiré au sort de 100 patients ayant un syndrome inflammatoire. La
concentration moyenne est plus élevée chez les patients (0,30
#177; 0,28 g/I que chez les témoins (0,12 #177; 0,19 g/1). Pour les
phénotypes d'apo(a) les plus représentés (S5, S4S5, S4 et
S5S5), les concentrations de Lp(a) sont significativement plus
élevées chez les patients que chez les témoins 252.
Après la mise en évidence de l'influence de
l'inflammation sur les concentrations de la Lp(a), des auteurs ont
suggéré que ceci pourrait avoir constitué un biais
important lors de certaines études cliniques et ils ont émis des
réserves quant à la validité des résultats de ces
études.
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