Les études biochimiques après séparation
des constituants lipidiques et protéiques de la Lp(a) montrent que le
coeur lipidique a une composition similaire à celle des LDL, et que la
partie protéique est constituée d'une apoprotéine B et
d'au moins une apoprotéine(a) 109. De plus la Lp(a) est plus
riche en sucres que les LDL et a une mobilité
électrophorétique pré-bêta-1 donc distincte de celle
des LDL.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 68/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Lors de l'ultracentrifugation du sérum, les
VLDL (pré-bêtalipoprotéines) surnagent alors que la Lp(a)
sédimente, cette propriété lui valu un temps la
qualification de "sinking pre-bêtalipoproteine" (to sink =
sombrer, plonger) 10.
De plus, la Lp(a) est retrouvée dans une zone
de densité comprise entre 1,050 et 1,120 g/ml qui s'étend donc
entre celle des LDL et celle des HDL.
Au début des années 1980, il est
montré que l'antigène Lp(a) mis en évidence par Berg, est
une glycoprotéine de poids moléculaire élevé,
appelée apoprotéine (a), caractéristique de la
lipoprotéine Lp(a), dans laquelle elle est liée à
l'apoprotéine B100 par un ou plusieurs ponts disulfures. Ainsi, la Lp(a)
apparaît comme une lipoprotéine immunochimiquement et
physicochimiquement distincte des LDL, et non plus comme un simple variant des
LDL comme on le pensait au départ.
Gaubatz 109 et Fless
110 montrèrent que le traitement de la Lp(a)
par des agents réducteurs comme le dithiothréitol ou le
bêta-mercaptoéthanol scinde la molécule en deux parties :
une molécule d'apoprotéine (a), libre de tout lipide, et une
lipoprotéine appelée Lp(a-). Cette particule est
retrouvée, en ultracentrifugation, dans la zone de densité des
LDL d'où la qualification de LDL "like".
Plus tard il est montré que l'antigène
spécifique de la Lp(a) est porté par une glycoprotéine de
haut poids moléculaire qu'on appela apoprotéine(a) et dont
l'affinité pour les lipides se révéla très faible
voire nulle, à tel point que pour certains elle ne devrait pas
être classée dans les apoprotéines.
Ainsi il devint clair que la Lp(a) n'est pas un simple
variant des LDL comme on le pensait jusque là, mais qu'elle constitue
une entité immunochimiquement et physicochimiquement distincte des
LDL.
La plupart des études récentes sur la
composition chimique et la structure de la Lp(a) ont été faites
par comparaison avec les LDL.
2.2.2. Isolement de la Lp(a) 2.2.2.1. Isolement et
purification
Une première méthode est la
précipitation sélective, par l'héparine et le chlorure de
magnésium à des concentrations précises. Après
plusieurs opérations de précipitation et de ressolubilisation, on
aboutit à une fraction enrichie en Lp(a) "'. Cette méthode, bien
que simple à utiliser, présente deux inconvénients majeurs
: elle est dénaturante et peu spécifique, aussi n'est-elle plus
guère utilisée.
Une autre méthode est l'ultracentrifugation
suivie d'une dialyse des isolats obtenus. La fraction enrichie en Lp(a) est
isolée dans la zone de densité 1.053-1.120 g/ml 110
2.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
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La purification des fractions enrichies en Lp(a) peut
être effectuée par plusieurs techniques. La chromatographie de
filtration sur gel a été très utilisée
111 13.
La chromatographie d'affinité, d'emploi plus
récent, utilise des colonnes d'immunoadsorbants spécifiques
anti-apo(a)14.
Actuellement, la chromatographie d'adsorption sur
héparine-sépharose 15 et lysine-sépharose
16 tendent à remplacer les techniques
précédentes.