1.5.2. Classification et nomenclature des
lipoprotéines
La classification des lipoprotéines, encore
actuellement universellement utilisée en biologie clinique est
basée sur 2 propriétés physiques :
- la charge électrique : les lipoprotéines
ont une charge électrique variable selon leur composition
protéique.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 17/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
- la densité hydratée : les
lipoprotéines ont une densité hydratée qui varie
principalement avec leur richesse relative en lipides.
1.5.2.1. Classification selon la mobilité
électrophorétique
Les lipides polaires et les apoprotéines de la
couche périphérique confèrent aux lipoprotéines une
charge électrique permettant leur séparation lorsqu'un
échantillon de sérum est soumis à l'action d'un champ
électrique.
La première classification des
lipoprotéines a été proposée par Blix et al
48 qui montrèrent que les lipides d'un plasma normal ont une
migration électrophorétique équivalente à celle des
a1 et R globulines sur support de
papier.
Puis l'emploi d'autres supports (papier avec tampon
albumineux, gel d'agarose) permit de mettre en évidence la
présence de lipoprotéines au niveau du dépôt et en
position a2 (pré-bêta).
L'électrophorèse de zone a
été la première technique permettant une classification
des lipoprotéines plasmatiques en 4 fractions nommées
:
- chylomicrons, lipoprotéines ne migrant
pas
- bêta lipoprotéines, de mobilité
comparable à celle des bêta globulines
- prébêta lipoprotéines, de
mobilité comparable à celle des alpha 2 globulines
- alpha lipoprotéines, de mobilité
comparable à celle des alpha 1 globulines
La séparation électrophorétique
des lipoprotéines plasmatiques est facile à mettre en oeuvre et
couramment utilisée en biologie clinique pour typer les
dyslipoprotéinémies 49.
1.5.2.2. Classification selon la densité
hydratée
Du fait de leur constituants lipidiques, les
lipoprotéines ont une densité hydratée inférieure
à celle des protéines, et variable selon les
fractions. Cette propriété permet de les séparer des
protéines et entre elles par ultra centrifugation de
flottation.
Dans les années cinquante il est montré
que les lipoprotéines plasmatiques sont distribuées de
façon continue dans une zone de densité comprise entre 0,920 et
1,210. L'ultra centrifugation séquentielle à des densités
fixes permet de séparer 4 classes majeures de lipoprotéines 50
:
- Chylomicrons, densité < 0,94
- Very Low Density Lipoprotein (VLDL), 0,94 <
densité < 1,006
- Low Density Lipoprotein (LDL), 1,006 <
densité < 1,063
- High Density Lipoprotein (HDL), densité >
1,063 (Tableau. VI).
Des études ultérieures, toujours
basées sur l'ultracentrifugation, ont démontré l'existence
de sous-classes différant par de très faibles variations de
densité au sein des groupes majeurs
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HDL et LDL. Ceci révéla
l'hétérogénéité des lipoprotéines,
qui fut confirmée par d'autres techniques de séparation comme
l'isoélectrofocalisation, qui a permis de révéler une
dizaine de sous-classes au sein des alphalipoprotéines.
C'est la variation relative et absolue des constituants
lipidiques et le rapport lipides / protéines qui est à l'origine
de l'hétérogénéité de densité des
classes de lipoprotéines (Tableau V).
74
|
Chylomicrons
|
VLDL
|
LDL
|
HDL
|
Protéines
|
1-2 *
|
6-10
|
18-22
|
45-55
|
Lipides
|
98-99
|
90-94
|
78-82
|
45-65
|
Densité hydratée g/mI
|
< 0.94
|
0.94 - 1.006
|
1.006 - 1.063
|
1.063 - 1.21
|
(* pour cent de la masse totale de lipoprotéine)
Tableau V : Composition et densité hydratée
des lipoprotéines plasmatiques
L'ultra centrifugation est considérée comme la
méthode de référence pour la séparation et
l'étude des différents classes de lipoprotéines. En effet,
les connaissances actuelles du métabolisme des lipoprotéines
plasmatiques sont essentiellement fondées sur ce concept de classe de
densité 51. L'intérêt de cette classification a
été renforcé par les études cliniques qui ont
permis de relier des anomalies de transport des lipides à telle ou telle
classe de lipoprotéine de densité particulière. Mais il
s'agit d'une technique longue, onéreuse et délicate surtout
utilisée dans les laboratoires de recherche.
Au laboratoire de biologie clinique, on utilise plutôt
l'électrophorèse pour séparer les lipoprotéines :
cette technique plus rapide que l'ultracentrifugation, se prête bien
à des déterminations en série. C'est pourquoi de nombreux
auteurs ont fait correspondre les classes de densité avec les fractions
obtenues par électrophorèse.
Ainsi les chylomicrons correspondent aux lipoprotéines
ne migrant pas, les VLDL correspondent aux prébêta
lipoprotéines, les LDL correspondent aux bêta lipoprotéines
et les HDL correspondent aux alphalipoprotéines (Tableau VI).
En réalité ces classes de lipoprotéines
présentent un certain nombre de propriétés communes mais
ne sont pas identiques. On sait par exemple que les HDL ne sont pas strictement
équivalentes aux a lipoprotéines et qu'il peut
exister des VLDL migrant en position R, position assignée aux LDL.
Enfin, sur gel d'agarose simple, la lipoprotéine (a)
migre dans une zone très proche des VLDL voire confondue avec elles.
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intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
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