2.2.3. Césaire ou le cri violent de la
Négritude
Chez Aimé Césaire, le combat pour la
décolonisation ne peut se faire sans violence, laquelle est
perçue comme la clé indispensable pour la libération
totale du colonisé. De quelle forme de violence est-il question ici ?
Ecrire la Négritude relève fondamentalement de
l'expérience de la violence de la parole, où l'idée de la
Parole a récupéré tout son pouvoir sacré en tant
qu'un instrument de défi. Ecrire la Négritude, c'est enfin pour
l'écrivain négro-africain, contester, s'affirmer et s'identifier,
hurler et rugir, comme l'exige l'impétueux Césaire «
pourvu que son chant crève les tympans de ceux qui ne veulent pas
l'entendre »35.
En définitive, l'écriture idéologique de
la Négritude a conduit à la rupture avec la situation coloniale,
à la réhabilitation culturelle du Noir, à un nouveau
rapport avec l'Autre, à une action révolutionnaire pour un «
Humanisme universalisant », et enfin à un art fonctionnel et
libérateur. La Négritude,
33Gusine Gawdat OSMAN, L'Afrique dans l'univers
poétique de Léopold Sédar SENGHOR, (Les Nouvelles
Editions Africaines), Dakar-Abidjan-Lomé, 1978, p. 17.
34 Henri LOPES, « Le droit à
l'écriture », in Notre Librairie, « 1250
nouveaux titres de littérature d'Afrique noire » Revue des
littératures du Sud, n° 147 janvier-mars 2002, p.7.
35 Cité par J-P. SARTRE, Préface
à l'Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache
d'expression française. P.U.F. 1947, rééditée
en 1964.
27
« C'était le temps du combat, c'était
le temps de la foi, c'était le temps des premières fleurs et des
premières promesses qui sont alors, comme vous le savez, les plus belles
! »36 Magister dixit.
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