2.3. Tiécoura: l'anti-Maclédio
Dans le dispositif de la veillée, Tiécoura est
à la droite de Bingo comme Maclédio est à la droite de
Koyaga dont il est le répondeur. Le propagandiste et le
cordoua, le bouffon, s'opposent comme le mensonge et la
vérité. L'antithèse des discours qu'ils adressent l'un
après l'autre à Koyaga à la page 315, est très
significative :
« Koyaga, vous avez des défauts, de gros
défauts. Vous fûtes, vous êtes autoritaire comme un fauve,
menteur comme un écho, brutal comme une foudre, assassin comme un lycaon
[...] Vous êtes...Vous êtes...Enumère le répondeur
Cordoua...
-Koyaga, vous avez de grandes qualités, de
très grandes qualités, de très grandes. Vous êtes
généreux comme le fondement de la chèvre, bon fils comme
une racine, réveille-toi comme un coq, fidèle en amitié
comme les doigts de la main. Vous êtes...Vous êtes...Répond
Maclédio... »
Ainsi voyons-nous que Tiécoura est tout le contraire de
Maclédio. Il est implacable à l'égard de Koyaga dont il
dénonce avec véhémence les actes. Ses paroles
adressées à Koyaga sont pour la plupart des injures. Pour lui, la
lumière doit être faite sur les actes de Koyaga et la
Vérité doit être rétablie. Tiécoura est le
prototype d'un juge implacable, qui ne lésine pas sur la Justice.
Intransigeant et intrépide, il est à coté de Bingo, le
sora, pour dire la vérité à Koyaga (p. 10).
2.4. Les sept maîtres chasseurs
Le donsomana de Koyaga et des autres dictateurs est
raconté devant la confrérie des
chasseurs, représentée au cours des veillées
par les sept maîtres chasseurs. Ces derniers sont
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les destinataires fictifs du donsomana. Ils constituent en
effet une cour de justice où les crimes politiques de Koyaga et des
autres dictateurs de « l'Afrique liberticide » sont
dénoncés et condamnés.
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