Après l'affaire Henri-Léon Scheffer à
Paris (1902), où pour la première fois en Europe les empreintes
digitales permettent de résoudre une affaire criminelle, la police
française instaure, l'année suivante, le relevé
systématique des empreintes digitales lors d'affaires
criminelles133. Puis, sous le régime de Vichy, la loi du
27 novembre 1943 créé des organismes
régionaux de photographie et d'identité de la police judiciaire
au sein des services régionaux de la police judiciaire (SRPJ), tandis
qu'un service dédié à la police scientifique est
créé, ainsi qu'un service central chargé de classer les
fiches134. En liaison avec une théorie de la
récidive135, le bertillonnage a ainsi conduit à
l'établissement d'une base de données d'empreintes digitales,
couplée à des photographies et à des renseignements
personnels (le fichier Canonge, qui n'incluait cependant pas les empreintes
digitales, puis le Fichier automatisé des empreintes
digitalesi36).
131 Cole, Simon (2001), « The Way We Live Now: 5-13-01; The
Myth of Fingerprints », The New York Times
132 Cole, Simon (2005), « More than Zero:
Accounting for Error in Latent Fingerprint Identification », Journal
of Criminal Law and Criminology, vol. 95, n°3, 2005 (95 p.)
~33Pierson, Jacques, La biométrie,
l'identification par le corps, Paris, Lavoisier, 2007,
p.20-22
134 Décision du TGI Marseille du 23 mars
1995, Claude R. contre Ministre de la Justice, accessible sur
http://www.legalis.net/jurisprudence-decision.php3?id_article=1120#
135 De nombreux travaux ont été
consacrés à la question de la récidive à la fin du
XIXe siècle. On peut lire Jean-Jacques Yvorel, « Le plus grand
danger social, c'est le bandit imberbe ». La justice des mineurs à
la Belle Epoque, 16 juin 2009,
http://www.laviedesidees.fr/Le-plus-grand-danger-social-c-est.html
X36 Cf. infra