Toutes sortes de technologies biométriques sont
possibles et imaginables, faisant appel à des caractéristiques
aussi variées que les empreintes digitales, la manière de
marcher, la reconnaissance vocale, l'odorologie12O, la
reconnaissance des signaux électro-physiologiques121, etc.
Malgré leur diversité, toutes se caractérisent par leur
procédé d'identification unique: au lieu de s'identifier par ce
qu'il sait (un « mot de passe ») ou ce qu'il possède (une
carte, un badge, etc.), le sujet est identifié par une
caractéristique corporelle, qu'elle soit physiologique ou
comportementale.
De plus, toute caractéristique corporelle utilisable
par la biométrie doit avoir quatre traits principaux: elle doit
être universelle (présente chez tous les individus), collectable
et mesurable, permanente et singularisante122. Toutefois, aucune
caractéristique biométrique n'est réellement universelle,
permanente et singularisante: elles sont sujette à des variations dans
le temps (vieillissement, etc.), à des spécificités
individuelles (impossibilité d'enrôler les caractéristiques
biométriques de certaines personnes~~3), etc.
Au-delà de ce caractère général
des technologies biométriques, chacune se différencie en fonction
de sa fiabilité, des éléments retenus, tous n'ayant pas la
même importance informationnelle (une donnée
génétique apporte par exemple des informations allant
au-delà de l'individu, puisque pouvant être utilisée pour
rechercher l'existence de liens familiaux, tandis que l'iris peut apporter des
informations de santé sur la personne, etc.), ainsi que sur son
employabilité en
120 L'« odorologie » utilise des chiens. Un groupe
spécifique a été créé au Service central de
l'identité judiciaire, et 200 techniciens formés
à recueillir les odeurs présentes sur les scènes de crime.
Cf. Louis, Cyrille (2008), « Le nouvel arsenal de la police scientifique
», Le Figaro, 11 novembre 2008.
121 Les dispositifs utilisent alors les mêmes signaux qui
sont enregistrés par un électroencéphalogramme ou un
électrocardiogramme; le premier dispositif biométrique utilisant
cette
caractéristique a été
développé par Idesia (BioDynamic Signature TM). Cf.
UNISYS (2007), Biometric Trend Report 2007, op.cit.
122 La plupart des présentations de la biométrie
rappellent ces quatre caractéristiques majeures. Voir par exemple
Desgens-Pasanau, G. et Freyssinet, E. (2009), op.cit. ; Mordini,
Emilio et Massari, Sonia (2008), « Body, Biometrics and Identity »,
Bioethics Volume 22 Number 9 2008 pp 488-498. Le
« document de travail sur la biométrie » du G29 de 2003 ne
cite, quant à lui, que trois traits: l'universalité,
l'unicité, et la permanence (12168/02/FR).
123 Cf. supra.
Chapitre II:Le rêve biométrique confronté
aux défis technologiques p. 66
fonction du contexte (certaines requièrent la
complicité active du sujet examiné, d'autres peuvent se passer de
son consentement) et sur leur « acceptabilité sociale », qui
peut différer selon le contexte culturel. Nous détaillons ici
brièvement la spécificité de chacune des technologies les
plus employées et leurs contextes principaux d'utilisation.