6.2.6. Traitement phytosanitaire
D'après Nouhohéflin (2001), pour maintenir la
productivité dans les exploitations agricoles, les paysans pratiquent
diverses méthodes afin d'augmenter leurs rendements. L'utilisation des
pesticides chimiques de synthèse paraît être le moyen de
lutte le plus efficace. Elle est vraisemblablement l'opération la plus
délicate et concerne deux spéculations, le coton et le
niébé. Son efficacité dépend de son application.
C'est pourquoi plusieurs ménages préfèrent laisser cette
opération à la charge de la main-d'oeuvre familiale. Un paysan
nous a dit : « lorsque la pulvérisation est bien faite, je fais
de très bonnes récoltes. Quand j'engage un ouvrier, il
bâcle le travail car pour lui il n'est pas bien
rémunéré. Au risque de voir mon rendement chuté, je
préfère faire moi-même la pulvérisation
».
Cependant, des ménages (13,34%) ont recours à la
main-d'oeuvre salariée pour cette opération. Si l'on sait les
risques d'intoxication auxquels cette dernière est exposée, l'on
se demande les raisons qui motivent les ménages à faire appel
à la main d'oeuvre salariée (cf. chapitre 8).
Parmi ceux qui ont recours à la main d'oeuvre
salariée pour la pulvérisation, se trouvent toutes les femmes de
notre échantillon (6,67%) et des gros producteurs (6,67%) tandis que les
autres producteurs ont recours uniquement à la main-d'oeuvre familiale.
Le choix du type de main-d'oeuvre utilisé pour cette activité
dépend alors du sexe et de la classe sociale du producteur.
6.2.7. La récolte
C'est l'opération qui se déroule avec le moins
de contraintes. Lorsque les parcelles sont porteuses d'une bonne
récolte, elle se déroule avec plus de convivialité. Les
esprits sont plutôt détendus, et tout le monde dans le
ménage y participe du plus petit au plus grand, et
même les parents et alliés. Lorsqu'il s'agit
d'une grande exploitation, la main-d'oeuvre salariée est associée
ainsi que l'entraide, surtout pour la récolte du coton. C'est ainsi que
92,86% des gros producteurs associent la main-d'oeuvre salariée à
la main-d'oeuvre familiale. Tandis que les petits producteurs (46,51%)
associent plus la main-d'oeuvre salariée et l'entraide à la
main-d'oeuvre familiale. Lorsqu'il s'agit de la récolte des cultures
vivrières, le système de partage est surtout appliqué. Le
1/7 de la production est réservé à la main-d'oeuvre
extérieure (salariat).
La main-d'oeuvre familiale est fortement utilisée lors
de cette opération quel que soit l'âge du chef ménage.
L'opération de récolte n'est pas forcément
précipitée, car on note une faible attaque des rongeurs et des
oiseaux. Le vol de produit de récolte est pratiquement inexistant, et
n'oblige aucunement les paysans à précipiter la récolte.
Le type de maind'oeuvre utilisé dans le cas de cette activité
dépend de la catégorie de producteur.
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