6.2.3 Semis
C'est une opération délicate. Pour éviter
les resemis et donc le retard dans le calendrier cultural, la décision
de semer est laissée à l'appréciation du chef de
ménage, quand bien même cette opération est surtout
réalisée par les enfants et les femmes. Selon le type de sol
(structure, texture et topographie) et la perception que le chef de
ménage a de la quantité d'eau tombée, il décide de
la parcelle qui sera la première à être installée.
Il est courant d'observer pour un même ménage, plusieurs dates de
semis pour une même culture à cause de la fluctuation de la
pluviométrie. Cependant, l'opération de resemis advient en cas de
défaillance au moment des semis. Le resemis est surtout pratiqué
pour le maïs et le coton.
Cette opération est destinée aux actifs du
ménage. La main-d'oeuvre familiale est systématiquement
destinée à cette opération qui ne dépend pas des
cultures. La main-d'oeuvre salariée est rarement associée
à la main-d'oeuvre familiale, et n'est jamais utilisée seule dans
le cadre de cette activité. Les raisons évoquées sont le
soin, et la patience que nécessite l'opération. Les paysans
pensent que les ouvriers dans l'optique de semer sur plusieurs billons par
jour, précipitent le travail et le bâclent de fait. Il vaut mieux
les associer en cas de contrainte de temps lorsqu'ils font le labour. En ce
moment, ils sont surveillés et le travail est plus acceptable.
6.2.4 Epandage
La fumure minérale est systématique pour le
coton et très fortement sollicitée pour le maïs. Afin
d'utiliser les engrais pour le maïs, les producteurs de coton font des
surplus sur les prévisions destinées au coton. L'épandage
permet d'augmenter le rendement des cultures. Cependant, il n'est pas
pratiqué par tous les ménages et même lorsqu'elle est
faite, c'est à des degrés différents et rend compte
beaucoup plus de la disponibilité financière du ménage. En
matière de main-d'oeuvre agricole utilisée lors de cette
activité, celle familiale est plus utilisée (100% des
ménages enquêtés). Selon les paysans, elle ne
nécessite pas d'assez d'effort, et lorsqu'il y a beaucoup d'enfants dans
un ménage, le travail est facile. Toutefois, il n'est pas rare de voir
des gros producteurs (14,42%) recrutés des élèves pour
cette activité.
6.2.5. Sarclage
L'imperata est une plante qui concurrence fortement
les cultures à Dridji. Les paysans sont obligés de sarcler les
champs une à deux fois, selon les cultures, pour éviter des
pertes de produits agricoles. Le rendement dépend fortement du sarclage
; c'est pourquoi quel que soit le type de ménage ou la catégorie
de producteur, la main-d'oeuvre salariée est fortement utilisée
lors de cette opération (60% des ménages enquêtés).
L'entraide aussi est fortement associée à la main-d'oeuvre
familiale (30,66% des ménages). Selon Adégbidi (2003), le
sarclage est très important, il est comme un intrant protecteur en ce
sens qu'il diminue la probabilité de rendements faibles sans
accroître le rendement potentiel. En effet, Adegbidi
(1987) a observé, sur un échantillon de 30
exploitations productrices de maïs (soit environ une soixantaine de
parcelles) dans le département du Mono, que le rendement n'était
nullement lié au nombre de sarclages effectués sur les parcelles.
Il en conclut que les paysans allouent à chaque parcelle, le nombre de
sarclages nécessaires pour en tirer le maximum possible d'où la
pertinence de son effet dual, qui est d'accroître le rendement brut
espéré.
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