5.1.3. Travail
L'histoire de la main-d'oeuvre agricole est en relation avec
la création des hameaux. A l'arrivée des pères fondateurs
respectifs des différents hameaux, la culture
céréalière était pratiquée. Comme il est
présenté dans le sous titre précédent 5.1.2, la
superficie disponible était largement au-dessus des capacités des
habitants. Chacun à son niveau cultivait selon ses capacités
physiques. « Le nombre de bouches à nourrir était tellement
faible que seule la main-d'oeuvre familiale suffisait », nous confiait le
Gohonon.
Avec la colonisation, les habitants étaient contraints,
d'envoyer le 1/3 de leur récolte au chef canton installé à
Abomey. De ce fait, il fallait accroître la production pour satisfaire
aux exigences des colons, mais également aux besoins de la famille.
C'est ainsi que les paysans développaient une stratégie
d'entraide appelée « so », pour pouvoir emblaver une grande
superficie. C'était là une forme de solidarité et de
communion. De plus en plus, les récoltes devenaient assez importantes.
Alors, l'utilisation trop forte de la main-d'oeuvre familiale amenait les chefs
ménages à emblaver une grande superficie. Cependant, à la
récolte des difficultés subsistent. Vint alors l'idée de
retourner aux villages d'origine pour chercher
des ouvriers. Exceptionnellement, c'étaient les femmes
qui servaient d'ouvriers agricoles « joko ». De toute
évidence, cela engendrait des problèmes conjugaux. Alors, il
était interdit aux hommes de courtiser la femme d'autrui venue pour la
récolte.
Il y a 40 ans, l'introduction de la culture du coton et avec
la croissance sans cesse du nombre de bouches à nourrir, et le
désir ardent des paysans d'emblaver assez de superficies, le recrutement
des bras valides pour les travaux lourds était devenu
inéluctable. Le nombre d'ouvriers augmentait donc de jour en jour
jusqu'à la chute de la culture du coton, il y a 15 ans. Toutefois dans
tous les ménages étudiés, le travail agricole mobilise
l'ensemble du ménage, aussi ont-ils recours à la force de travail
externe (entraide et salariat) pour faire face aux exigences des
différentes cultures, mais également pour respecter le calendrier
cultural.
5.2. Modes de production
5.2.1. Calendrier agricole
Il est le reflet des caractéristiques culturales du
milieu. Il indique les différentes opérations culturales en
fonction des périodes de l'année, et suivant chaque
spéculation. (cf. tableau n°7).
De l'analyse de ce tableau, il ressort que le
défrichement commence le mois de février et prend fin en mars,
lors de la première saison des pluies. Rares sont les paysans qui font
le défrichement en deuxième saison.
Le labour commence avec les premières pluies, aussi
bien en grande qu'en petite saison pour toutes les cultures. Pour le coton, le
labour se déroule vers début juin et peut durer un (01) mois,
selon les exigences de la spéculation. La question du semis à
bonne date oblige. A cette opération est généralement
associé, le semis surtout lorsque les paysans sont confrontés
à la contrainte temps. Le semis bénéficie du plus grand
soin car de la levée des plants, dépend le rendement de la
production.
Les différentes cultures bénéficient d'un
seul sarclage sauf le maïs et le coton, car ces deux spéculations
sont très sensibles à la compétition des adventices. Ces
deux cultures bénéficient également d'engrais chimiques.
Le NPK pour le maïs, et le NPK et l'urée pour le coton. Toutefois,
certaines cultures maraîchères bénéficient
également d'engrais chimiques.
Lorsqu'on parle de démariage, dans bien des cas, il
s'agit d'une activité destinée au coton et qui se déroule
seulement 3 jours après la levée. Le buttage est effectué
pour les cultures à cycle long, telles que le coton et le manioc.
Pour lutter contre les parasites, le traitement phytosanitaire
est appliqué au coton et au niébé. La pulvérisation
a lieu 5 fois pour le niébé. La première s'effectue 1mois
après le semis. Les autres traitements se font ensuite toutes les
semaines (4 fois). Les PCS sont appliqués sur le coton 6 fois durant son
cycle de vie. Le premier traitement a lieu dans ce cas 1 mois 15 après
semis, et les autres applications tous les 15 jours suivants (5 fois).
La récolte a lieu trois (03) mois après semis du
maïs et de l'arachide pour ce qui est des variétés
cultivées dans le milieu. Elle se fait deux (02) mois après semis
du niébé et parfois un (01) mois et demi (1/2) en petite saison
des pluies pour la variété "Kplobè". Celle du coton
commence 4 mois après semis tandis que le manioc est
récolté 12 mois après. Le soja est semé en petite
saison des pluies et dure 4 mois.
A la lecture du tableau, on se rend compte qu'il n'y a pas une
démarcation entre la grande saison des pluies et la petite saison
pluvieuse. Il y a chevauchement de plusieurs activités dans un
même mois. Ce sont les mois de pointe. On peut citer parmi ceux-ci, les
mois de juin et de juillet dans la mesure où s'y déroulent les
récoltes de la première saison, et les travaux de
préparation de sol pour la 2e saison pluvieuse avec un cachet
particulier pour la culture du coton.
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