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1.2.2 Biologie et Ecologie
L'huître se fixe nécessairement sur substrat
dur. L'huître de palétuvier (Crassostrea gasar, Adanson),
colonise naturellement les racines des Rhizophora. On peut rencontrer
des bancs d'huîtres sur les sédiments sableux ou vaseux à
condition qu'il y ait sur le fond la présence de coquilles permettant la
fixation des larves.
L'huître des palétuviers vit dans les zones
intertidales et subtidales où elle peut atteindre de fortes
densités. Elle est présentée à l'état
naturel, dans la zone intertropicale africaine, du Sénégal
à l'Angola et sur l'île de Principe. Dans les mangroves du
Sénégal, on trouve les huîtres rassemblées sur les
racines de palétuviers par paquets (grégaire) et sans aucun
ordre, souvent collées et appliquées les unes sur les autres.
Chez les populations d'huîtres des palétuviers, les mâles
dominent dans les petites tailles (saison humide) et les femelles dans les
grandes tailles (saison sèche), ce qui serait le signe d'un
hermaphrodisme protandrique. D'après les études faites au
Sénégal par Blanc (1963), il existe un sexe ratio (18% de
mâles et 82% de femelles) qui ne varie pas entre 1 et 5 ans. La
reproduction a lieu à l'extérieur de la coquille, au hasard des
rencontres entre ovules et spermatozoïdes. La période de
reproduction est bien définie et correspond à la transition
saison sèche et saison des pluies. En règle
générale, la période de reproduction de C. gasar
coïncide avec la saison chaude, en septembre, lorsque la salinité
de l'eau avoisine 35%o et la température de l'eau d'environ 30°C et
lors de la transition saison chaude et saison froide, en octobre. Cette
reproduction survient généralement au moment des crues des
estuaires. Cependant, d'une année sur l'autre, les fluctuations des
principaux paramètres de l'environnement qui agissent sur la
reproduction de l'huître, peuvent entraîner un décalage dans
la réalisation de ce phénomène biologique.
La température élevée des eaux en fin de
saison sèche favorise la maturation des gonades, l'émission des
gamètes étant induite par la présence d'eau chaude (28 -
29°c) en phase de dessalure (31 - 26%o). D'une manière
générale, les auteurs situent le maxima de reproduction aux
périodes de transition. La vie larvaire dure de 15 jours à 3
semaines. Le développement se faisant au travers des stades trochophore,
véligère.
Les larves se nourrissent de bactéries,
flagellées. Elles possèdent un phototropisme positif ce qui leur
permet de rester dans la couche supérieure (0 - 1m) de la zone
euphotique ou se concentre la majeure partie de la biomasse planctonique. Leur
tolérance à la salinité est large de même que celles
des juvéniles. Ainsi, d'après Gilles la fixation est importante
en Casamance prés de l'embouchure, pour des salinités
supérieures à 39%o mais elle est aussi observée au moment
des faibles salinités (10%o) à 60 km en amont (à Djivent).
On constate que les zones à faibles courants sont les plus propices
à la fixation du naissain. La fixation est 1,5 à 2 fois plus
élevée sur les palétuviers de la mangrove où les
mouvements de l'eau sont faibles que sur les radeaux en pleine eau. La
rugosité du substrat joue également un rôle important. La
nutrition de l'huître est à base du phytoplancton
(diatomées, péridiniens) et de débris organiques.
L'alimentation des huîtres se fait à partir de ces fines
particules drainées vers les branchies par le courant crée par le
battement des cils. Le rejet des particules lourdes se fait par simple
gravité avant qu'elles n'atteignent les branchies. Ces déchets
représentent les pseudos fèces. La vitesse de filtration chez une
huître de taille commerciale est évaluée entre 5,3 et 5,6
litres / heure. Selon Gilles (1988), les limites de
tolérance de l'espèce se situent entre 6 - 60%o.
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