2.2.2 - Soins et qualité de formation : un pari
gagnant
En 1890, l'école prend le nom
d' « école libre et gratuite de gardes-malades de la
Maison de Santé » avec un programme d'études
établi. Celui-ci se réalise sur une durée de 2 ans
s'articulant autour de cours théoriques, de conférences
effectuées par des médecins et de cours pratiques
dispensés par la monitrice-répétitrice. Deux
catégories d'élèves se profilent subséquemment,
avec d'un côté les auditrices externes assistant aux cours sans
effectuer de stage clinique et de l'autre les
« dames-élèves » effectuant un stage clinique
obligatoire en deuxième année qui se distingue du service en
salle assuré par celles-ci au quotidien.
Pas à pas, la formation gagne en qualité,
ajoutant des enseignements au fur et à mesure des années, mais
sans jamais sacrifier l'exigence de l'enseignement dispensé au nombre de
reçu.
2.2.3 - Soins et pédagogie : le système
Nightingale
En 1902, Anna HAMILTON, docteur en médecine ayant
soutenu sa thèse sur « Les considérations sur les
infirmières des hôpitaux », prend la direction de
l'école et la renomment alors « Ecole Hospitalière et
cours libres et gratuits de gardes-malades ». Promouvant les
méthodes de Florence NIGHTINGALE présentées dans le
paragraphe suivant, elle adopte le programme du Conseil Supérieur de
l'Assistance Publique supprimant alors le diplôme décerné
aux auditrices externes. Les élèves effectuent 645 jours de
stages sur leurs 2 années d'études dont au moins 14 nuits
d'affilée. Les journées incluent 8h de service et les
élèves ont un jour de congé par mois et un mois de
congés par an. Un carnet comptabilisant les heures qu'elles effectuent
voit le jour pour permettre le suivi des acquisitions. Il est alors
évalué tous les mois par la directrice.
Cette école sera dédoublée à
l'hôpital Saint-André de Bordeaux grâce au soutien d'un
médecin convaincu par le système Nightingale. L'école de
pensées du système Nightingale doit alors être comprise
comme une institution formant des soignants compétents qui, à
leur tour, formeraient les étudiants (Blondeau, 1999). Nightingale
retient, pour son école d'infirmières, les principes suivants :
1) le nursing est un art pour lequel les femmes doivent être
spécialement formées; 2) l'organisation du service des malades
s'inscrit dans le cadre d'une hiérarchie féminine; 3)
l'hôpital, comme lieu de formation et de service des infirmières,
offre la résidence pour parfaire l'éducation morale des femmes.
L'école, conçue dans cette optique, doit dispenser une meilleure
formation aux infirmières et permettre à l'hôpital, auquel
elle est affiliée, une organisation plus rationnelle des soins
assurés par la participation des étudiantes au service des
malades (Daigle, 1991). Dans ce système, l'école et
l'hôpital sont administrés de manière indépendante
et poursuivent un objectif commun d'efficacité accrue (Reverby,
1988).
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