2. L'importance de la consigne et du retour sur le
travail effectué
Les ateliers autonomes habituent les élèves
à s'approprier les consignes et à les garder suffisamment en
mémoire pour les appliquer, hors de la présence de l'enseignant,
tout au long de la tâche à mener. Bien sûr, cette aptitude
ne se développe que peu à peu. Au cours de mon stage filé,
j'ai pu observer que pour qu'un élève soit en situation de
réussite dans un atelier autonome, il fallait prendre du temps pour la
passation des consignes et vérifier que tous les élèves
aient bien compris la tâche à accomplir. Il est important que la
consigne soit d'abord répétée par l'enseignant, puis il
faut que celle-ci soit reformulée par un élève et
ré-explicitée par l'adulte aux élèves des
différents ateliers. Enfin, l'enseignant doit encourager à finir
le travail ou la réalisation commencés.
Ma classe de petite section de stage filé a
véritablement été mon laboratoire d'expérimentation
en termes d'organisation de groupes de travail et de passation efficace des
consignes. Je me suis ainsi aperçu que certains élèves
avaient besoin d'un support visuel pour garder la consigne en mémoire.
J'ai donc progressivement recouru à un temps de modélisation de
l'activité sous leurs yeux. Le modèle, notamment pour les
exercices de graphisme et de numération, restait ensuite affiché
durant tout le temps de l'activité.
La capacité à conserver mentalement la consigne
et à structurer le temps de son activité est tout à fait
essentielle pour le développement des conduites d'attention, de travail
et pour l'acquisition de l'autonomie. Il s'agit en effet de résister aux
distractions et tentations diverses, comme par exemple continuer à faire
son exercice graphique tandis que le groupe de la table voisine joue librement
à la pâte à modeler avec un plaisir quelque peu bruyant, ou
réaliser jusqu'au bout son algorithme en gommettes alors qu'un camarade
installé au coin jeu ne cesse de l'appeler. Difficile également
de rester totalement concentré, tant pour l'élève que pour
le maître, quand l'ATSEM houspille vertement les élèves de
l'atelier d'en face.
Lors de mon stage groupé en petite et moyenne sections,
j'ai eu l'occasion de disposer d'un temps de retour sur les travaux
effectués dans les différents ateliers autonomes. Cette nouvelle
perspective m'a paru enrichissante et je me suis empressé de la mettre
en pratique à mon retour en stage filé. En effet, cela permet de
donner aux élèves du sens à ses apprentissages et cela
évite que certains ne bâclent leur travail. Ces moments de bilans
leur permettent d'évaluer leur travail ainsi que celui de leurs
camarades et de présenter leur démarche au reste de la classe.
Les élèves cherchent à savoir si leur camarade a bien
respecté la consigne et essayent de repérer les erreurs et les
réussites. C'est à ce moment là que l'enseignant doit
dédramatiser l'erreur : « nous sommes à l'école pour
apprendre, on a le droit de se tromper. ». Le maître donne aussi son
avis sur les productions et revient sur ce qui n'a pas été
compris. Ce bilan est important puisqu'il finalise le travail de l'enfant et
lui permet de comprendre qu'il est important de mener son travail à
terme.
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