3. Les règles des ateliers autonomes
Lors de la mise en place d'ateliers dans ma classe de petite
et moyenne section, j'ai constaté que si l'on voulait donner à
l'élève la possibilité d'être vraiment autonome, il
fallait mettre en place des règles de fonctionnement et un dispositif
bien précis et bien pensé. Les élèves doivent avoir
tout ce dont ils ont besoin à disposition, soit parce que le
matériel aura été préparé, soit parce qu'ils
savent où le trouver. Ils doivent surtout savoir qu'ils n'auront ni le
besoin ni l'autorisation de déranger l'enseignant qui s'occupe de
l'atelier dirigé.
J'ai remarqué, à mon détriment, que si
ces règles n'étaient pas précisées, les
élèves me sollicitaient alors que j'étais en train de
mener un atelier, soit parce qu'ils avaient terminé, soit parce qu'ils
rencontraient un problème. Ces perturbations limitent
l'efficacité de l'enseignant en atelier dirigé. Il a donc fallu
que j'explique clairement aux élèves que, durant le temps
consacré aux ateliers, les enfants qui n'étaient pas avec moi
devaient soit se débrouiller seuls, soit s'entraider, et en dernier
recours s'adresser à l'ATSEM. Il a fallu établir des
règles régissant les ateliers, notamment concernant ce que les
enfants ont le droit et ont l'obligation de faire pendant les ateliers
autonomes, et sur ce qu'ils ont la possibilité de faire lorsqu'ils ont
fini leur travail : faire un autre travail facultatif, aller au coin
bibliothèque, faire un dessin ou jouer calmement.
Revers de la médaille, j'ai pu observer que certains
élèves bâclaient leur travail pour pouvoir aller jouer. De
plus, ils se retrouvaient en très grand nombre dans le coin lecture, qui
n'était pas des plus
spacieux, et ce pour se livrer à d'autres distractions
que celles de la lecture. Il y avait donc beaucoup de bruit et ceci distrayait
et empêchait les élèves, encore aux ateliers, de travailler
correctement. Pour remédier à cela, j'ai donc veillé
à réguler mes divers ateliers, autonomes ou dirigés, afin
qu'ils coïncident en termes de temps. Je pouvais ainsi entamer une phase
d'évaluation duelle avec les élèves de l'atelier en
autonomie et demander aux plus rapides d'entre eux d'entamer un travail de
tutorat avec leurs camarades encore en activité. J'ai également
établi un système de colliers à l'entrée du coin
lecture, en limitant ainsi l'accès à cinq élèves.
Ces systèmes ont permis d'éviter les chahuts, de réduire
l'intensité sonore de la classe, mais aussi de souder un peu plus le
groupe classe à force d'entraide.
Au cours de mon stage filé en maternelle, il m'est
aussi arrivé de maquiller des activités libres en des sortes
d'ateliers autonomes. Par exemple, demander aux élèves au coin
« marchand » d'en profiter pour trier les divers aliments à
leur disposition. Cette activité plutôt ludique a
été appréciée des élèves qui ne se
sont pas sentis « privés » de jeu pour autant. De cette
manière, il me semble être parvenu à respecter les
différents rythmes de travail des élèves sans tomber dans
des activités purement « occupationnelles ».
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