II. DE L'AUTORITE A L'AUTONOMIE : LES ATELIERS

II. DE L'AUTORITE A L'AUTONOMIE : LES
ATELIERS
La fonction essentielle de l'atelier est de distribuer
à des groupes de niveau le travail en des lieux spécifiques en
fonction d'un objectif d'apprentissage. Les contrôles du travail sont
aisés puisque les enfants travaillent en groupes restreints sur des
tâches bien précises. La rotation des ateliers permet aussi la
rotation du maître de la classe, qui peut répartir sa
présence et entretenir avec les élèves une communication
plus efficace qu'elle ne peut l'être devant un grand groupe.
Lors de mes stages en petite et moyenne sections, il m'a paru
indispensable de rendre les élèves autonomes au niveau social
mais aussi intellectuel, c'est-à-dire de favoriser l'autonomie dans les
apprentissages. A force de tâtonnements, j'ai mis en place des ateliers
autonomes.
1. Premiers pas vers une autonomie affective et
pratique
Les ateliers non dirigés mettent les
élèves en situation de se passer de la présence physique
de l'adulte, de son approbation et même de son regard. Au cours de mes
deux expériences en maternelle, j'ai constaté que la
majorité d'entre eux avait beaucoup de mal à travailler sans la
présence de l'adulte à leurs côtés. Beaucoup
d'élèves avaient peur de se tromper ou de mal faire. Ils avaient
sans cesse besoin d'être rassurés pour poursuivre leur
activité. Ainsi, un de mes objectifs a été que chaque
élève soit capable de mener de lui-même une activité
à son terme. Cette indépendance affective, de courte durée
chez les plus jeunes, est d'une grande importance pour l'autonomie. En effet,
elle apprend à prendre confiance en soi et à vaincre ses peurs
sans l'étayage de l'adulte.
D'autre part, les ateliers autonomes entraînent la prise
en charge par les enfants de certaines tâches et responsabilités,
comme par exemple aller chercher du matériel, le ranger une fois le
travail terminé, mettre son nom sur son travail et aller le ranger dans
son casier. Cela suppose une part d'autogestion et d'autodiscipline. Il n'est
en effet pas toujours évident pour un élève de petite
section de ne pas se laisser distraire, ou de ne pas s'arrêter aux coins
jeux, alors même qu'il est en train de rapporter ses feutres. Cet
apprentissage ne se fait pas du jour au lendemain et l'enseignant doit laisser
du temps aux élèves pour qu'ils s'habituent au fonctionnement de
la classe.
Favoriser l'autonomie, c'est élargir progressivement
l'univers de l'élève. D'abord l'espace « géographique
» dans lequel il évolue, à savoir l'espace classe puis
l'espace école, puis le nombre d'actions qu'il peut entreprendre seul.
Tout cela ne peut être mis en place qu'à partir d'un cadre commode
et rassurant qui donne confiance. Il va sans dire que cela doit se faire
à un rythme qui permette à l'élève une
appropriation sereine.
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