CONCLUSION DU CHAPITRE I
Etudier les représentations nécessite un travail
davantage quantitatif sur la récurrence des items que qualitatif.
L'avantage de la méthode inductive que de vouloir partir du terrain, le
plus neutre possible de tout apport savant est alors devenu inconvénient
de s'attacher à une étude bien plus complexe que je ne le
pensais. Je ne regrette en rien ce choix car il m'a au moins permis de prendre
conscience de mes propres représentations et de l'intérêt
de les alimenter par les écrits théoriques pour en dégager
un sens dans ma recherche. En effet, travailler à partir de quelques
entretiens m'a permis de m'approprier l'outil
« représentation » dans l'analyse même non
exhaustive des comportements et des relations entre tuteurs et formateurs. De
plus, la méthode m'aura permise d'avancer dans ma réflexion par
le biais des représentations.
Si les représentations sociales guident nos
comportements, elles sont également difficilement modifiables. On
retiendra que pour transformer une représentation négative du
soignant sur la relation qu'il entretient avec le formateur, il devra passer
par l'exercice de nouvelles pratiques, caractérisées par leur
fréquence importante, dans un nouveau contexte. Or, le soignant ne sera
pas le seul soumis à un nouveau contexte et de nouvelles pratiques. Les
étudiants et les formateurs vont devoir travailler leurs propres
pratiques également. Leurs représentations risquent donc
également de connaître l'une des trois possibilités de
transformations. L'intérêt sera alors de provoquer des changements
qui conduisent les trois acteurs vers une représentation de la formation
qui les guide vers le même but.
Qui plus est, nous savons qu'actuellement, la profession
infirmière vit une transformation de sa formation initiale. Les
circonstances externes, pour reprendre les termes de C. Flament, ont
changé. On assiste donc au premier palier de modifications des
représentations liées à la formation. Gageons que ce soit
le point de départ de reconstruction de la formation associant tous les
acteurs de la formation.
Pour répondre à cet élément, je
vais continuer ce travail par la présentation des « nouvelles
circonstances externes » de la formation infirmière en
reprenant spécifiquement les points relatifs aux trois acteurs qui
m'intéressent. En outre, il me faudra identifier l'objet de la
représentation qui pourrait être commun et peut-être
considérer un nouveau partenariat.
CHAPITRE II
ELEMENTS CONTEXTUELS
DE LA FORMATION INFIRMIERE
I - LES PRINCIPES DE BASE DE LA FORMATION INFIRMIERE
1.1/ Un nouveau texte comme nouvelles circonstances
externes
Le 31 juillet 2009, le ministère de la santé et
des sports publie un arrêté relatif au diplôme d'Etat
infirmier, abrogeant ainsi par l'article 67 les arrêtés qui
faisaient référence depuis 1992 et notamment
l'arrêté du 23 mars 1992 modifié relatif au programme des
études conduisant au diplôme d'Etat d'infirmier.
Ainsi cet arrêté définit le
référentiel de formation qui permet de fixer le cadre des
études conduisant au diplôme d'Etat infirmier. On y retrouve la
plupart des enseignements théoriques du programme
précédent (1992). Mais « les modalités de la
formation sont modifiées par des principes pédagogiques
fondés sur l'acquisition des compétences et la posture
réflexive » (J. Clément, 2009). Le propos ne
sera pas ici de détailler chaque nouveau principe de la formation mais
de retenir ce qui dans le prescrit, fait intervenir la relation entre les trois
acteurs de la formation que sont le professionnel de terrain, l'étudiant
et le formateur. Ce nouveau référentiel spécifie notamment
les modalités de la formation clinique en stage et incite donc chacun
à se réapproprier à bon escient ce système.
Si le principe de l'alternance est maintenu,
il est reprécisé. La finalité de la formation est, quant
à elle, définie autour de deux autres principes : les
compétences et la
professionnalisation.
Je me propose de les analyser pour clairement identifier les
circonstances externes actuelles, point de départ du processus de
reconstruction des représentations.
« La réforme bouscule les habitudes, les
organisations et même les personnes. » (M.-A. Coudray,
2010, p.75).
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