2.3/ Analyse entretien
n°7
Les premières impressions que me cite la
troisième personne interrogée est le manque de présence du
formateur sur le lieu de stage, « Ils ne sont pas assez sur le
terrain. Ils sont très dans leur théorie ». Ce qui
pour elle, ne leur permet pas de se rendre compte de ce que peut offrir un lieu
de stage à l'étudiant. De même, elle souligne que ce manque
de présence conduit le formateur à enseigner des cours qui ne
sont plus adaptés à la réalité :
« je pense que c'est important qu'ils se tiennent au courant de
comment ça marche encore dans les services ». Elle
renforce sa pensée en disant que pour l'étudiant,
« à la limité la théorie ça lui a
servi à rien avant ». Elle n'a pas énoncé
le terme d' « écart » ou de
« décalage » comme dans les
précédentes analyses mais je me permets de regrouper ses
idées sous cette notion. Je replacerai ici la notion
d' « écart » comme appartenant au noyau central
de sa représentation.
Lorsqu'elle me dit qu'ils devraient venir plus souvent sur le
terrain, je lui demande comment devrait se passer alors la relation avec eux.
Elle a émis des attentes envers eux au même titre que les
premières interviewées, surtout au niveau du nouveau
référentiel de formation. Ceci rejoint également les
premières vagues d'entretien sur ce thème en termes d'attentes et
de questionnement. Elle exprime des attentes pour le bénéfice de
l'étudiant d'une part : « il nous demandera ce qu'on
pense de l'étudiant, où il en est dans le stage, comment on le
ressent » et d'autre part, pour apporter des réponses au
soignant : « nous après peut être le
questionnement de qu'est-ce qu'on peut faire valider à
l'étudiant ». Elle imagine la relation comme
« un groupe autour de l'étudiant ; un moment de
rencontre peut être même avec lui pour discuter un peu de où
il en est, comment on avance ». De même elle attend cette
rencontre à trois en cas de souci avec un étudiant, ce qui
permettrait au formateur de jouer son rôle de médiateur pour
«désamorcer le conflit » et
« soutenir » l'étudiant. Elle m'a
raconté également avoir eu une mauvaise expérience de
stage en tant qu'étudiante et sa formatrice, la « maman
type » l'avait beaucoup aidée. Pour elle, les
qualités d'un formateur doivent être
« l'impartialité »,
« abordables », « qu'il se montre
présent », celui qui « permet de resituer
les choses et de recadrer un peu l'étudiant », quelqu'un
de « neutre et juste ». Ainsi les
bénéfices de ce comportement sont de deux ordres : en faveur
de l'étudiant, et en faveur du professionnel car il lui permet
« de se remettre en question ».
Enfin je lui ai demandé les ingrédients d'une
formation plus efficace. A cela, elle pense qu'il faut que les étudiants
« soient plus encadrés, plus suivis ». Le
suivi apparaît ici comme un élément de réussite
à développer pour l'étudiant.
J'arrête ici l'analyse de l'entretien pour deux
raisons. D'une part, j'ai éprouvé moins de facilités
à repérer dans le discours les éléments des
représentations. J'ai eu des difficultés à lui faire
parler de son expérience en tant qu'étudiante, ce qui fait que je
ne peux retracer l'origine de ses représentations. D'autre part, les
éléments recueillis restent suffisants pour conclure cette
vague.
SYNTHESE DE LA TROISIEME
VAGUE
Tout en gardant en conscience les limites de l'étude
qui mériterait plus amples investigations, cette vague me permet
d'identifier deux types de représentations. L'une à connotation
négative dont le noyau central correspond au « manque de
terrain » du formateur et l'autre à connotation positive dont
le noyau central est symbolisé par la qualité de son
« suivi, sa présence » auprès de
l'étudiant. J'ai choisi de les regrouper sous forme de
schémas :
Pour la première et la troisième
interviewée :
Figure 1 : structure de la
représentation étudiée pour les première et
troisième interviewées de la troisième vague
d'entretien
Eléments périphériques
Noyau central
Ecart du formateur avec la réalité
La théorie n'est pas importante
Le formateur manque de présence sur le terrain
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